Amanda Sommerville, bien connue maintenant dans l'univers du metal, décide enfin de se lancer d'elle-même dans le milieu, avec son propre projet : Trillium. S'entourant donc de Sascha Paeth aux manettes et aux multiples instruments, du Norvégien Jorn Lande pour un duo, voilà de quoi attirer les fans (et l'argent qui va avec). Intitulé Alloy, le premier brûlot du projet Sommerville va peut-être convaincre avec la débâcle Kiske/Sommerville.
Comme on le sait, et mademoiselle Sommerville nous l'a déjà prouvée, il ne suffit pas d'aligner les stars du milieu pour nous pondre une merveille. Et rebelote, elle nous refait le coup car il va bien falloir annoncer la couleur dès le début : Alloy est une déception, encore une fois. Dans son style ''heavy popisant'' flirtant FM, le groupe n'a rien de bien exceptionnel si ce n'est la belle voix de la jolie Amanda, et c'est là-dessus que l'on va commencer. L'Américaine est une vocaliste douée, et les preuves ne sont plus à faire, elle nous le démontre dans tous les registres. De l'énergie, à la ballade, au duo, à la reprise, elle sait utiliser ses capacités vocales à bon escient pour faire de la musique. Seulement, on est parfois sceptique, comme sur la reprise de Lunatica ''Into the Dissonance'', où sa voix ne convient pas des masses, et l'originale passera bien mieux, Andréa Dätwyler étant meilleure dans le registre qu'Amanda. Rien de bien grave, car son chant beau et chaud se marie très bien à celui de Jorn Lande sur ''Scream It''. Sauf que …
Tout laisser reposer sur une voix est l'erreur que Sommerville et ses petits copains vont commettre, et là, c'est le drame. Ce qui ressort tout bêtement, c'est l'ennui car c'est bien simple, les compositions n'ont absolument aucune recherche, rien de bien fouillé, ni de très creusé. Très ressemblantes, simplistes, elles retombent aussi vite à plat sur les refrains, avec des guitares qui décident de jouer aux abonnées absentes, uniquement pour bien mettre en valeur la voix d'Amanda. Alors dans le genre ''auto-flatterie'', c'est pas mal, mais il manque toute la vivacité qui aurait permis à Alloy de prendre un bon coup de fouet et de décoller ! La production, assurée de main de maître par Sascha Paeth, fait ressortir ce côté édulcoré à souhait, racoleur et misant tout sur Amanda, bien placée en avant dans le mixage. Quel dommage quand on se dit qu'avec de tels musiciens et de tels talents placés ensemble, on aurait pu obtenir une œuvre majeure ! Mais non, aucun éclair de génie …
Trillium se plante dans sa musique aseptisée qui ne prend aucun risque et décide de se la jouer faussement énervé pour ne pas choquer l'auditeur moyen non-fan de metal. Mais même celui-ci ne supportera pas trop de mièvrerie à l'américaine, mayonnaise qui jamais ne monte, sauf sur un titre qui se révélera bon. ''Mistaken'' a la brillante idée de lâcher un peu les guitares et de nous faire un refrain bien savoureux, et là,c'est gagnant ! Il brise la monotonie instaurée jusque là,bref du bonheur. Et qui aurait cru dire que la ballade ''Slow It Down'' fait plaisir en étant plus inspirée que le reste ? Oui,une ballade plus inspirée qu'un opus entier, on aura tout vu ! De même, on ne crachera pas trop sur ''Machine Gun'' en ouverture,assez sympathique, et ''Coward'' qui est un single pas déplaisant. Mais c'est tout, même le duo avec Jorn Lande, ''Scream It'', aura des allures insupportables de Kiske/Sommerville, autre projet fiasco de la blonde. Mention spéciale à l’exécrable ''Purge'', pire qu'ennuyeuse.
Voilà donc un opus qui, encore une fois, ne mise que sur la renommée d'Amanda Sommerville et sur l'alignement de gros noms du milieu pour compter sur la réussite. Mais quand c'est mauvais, c'est mauvais, peu importe que l'on soit, ou non, une ''star''. Alloy, qui aurait pu être une réussite, n'est au final qu'un coup de vent qui ne mérite pas que l'on s'y attarde davantage. C'est bien dommage ...