CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Alexandre Kolesne Camargo
(chant+basse)
-Moises Kolesne Camargo
(guitare)
-Maximiliano Kolesne Camargo
(batterie)
TRACKLIST
1) The Will to Potency
2) Blood of Lions
3) The Great Execution
4) Descending Abomination
5) The Extremist
6) The Sword of Orion
7) Violentia Gladiatore
8) Rise and Confront
9) Extinção em Massa
10) Shadows of Betrayal
DISCOGRAPHIE
Il faut bien avouer une chose : en termes de brutal death, tout a été dit. Il faut vraiment être né de la dernière pluie pour être encore surpris par une production de death, en tous cas quand celle-ci ne va pas chercher des influences chez les potes d’à côté - en l’occurrence le hardcore, puisque c’est le mouvement en vogue ces temps-ci. Partant de ce constat, deux attitudes : soit on innove, au risque de se planter (le dernier Morbid Angel en est un exemple patent), soit on reste droit dans ses bottes et on vomit un bon gros fuck off au monde. Krisiun a visiblement choisi cette voie.
Car Krisiun, malgré tout, c’est une carrière de vingt ans au service du death metal, et les petits vieux, quand ils ont leurs habitudes, pas évident de leur faire changer de crèmerie. Les Brésiliens proposent donc pour leur neuvième album une bonne heure de brutal death râpeux, violent et sans concession. La petite famille Camargo (car oui, Krisium, ce sont trois frères) va malgré tout tenter une approche un peu originale en proposant des touches de guitares acoustiques ici ou là, faisant immédiatement penser à du Vital Remains qui avait également proposé cette approche sur Dechristianize. Pour ce faire, ils se sont offert les services d’un certain Marcello Caminha, qui intervient sur deux morceaux seulement. Il aurait pu être intéressant de le faire participer plus, sans tomber dans le gimmick, cela aurait contribué à développer une identité à cet album qui, malgré l’ancienneté plus que respectable du groupe, en manque un peu… La fin de "The Sword of Orion" est intéressante : une guitare presque flamenco sur un gros riff death. Séduisant.
Car oui, le death de Krisiun est classique. La production ne brille pas non plus par son originalité : les guitares sont certes puissantes, mais pas très agréables à écouter durant une heure (avec de bons intra-auriculaires, elles rendent une espèce de grésillement assez gênant). La batterie est sèche et agressive come il faut, mais la voix d’Alex est plutôt quelconque : un growl de death scolaire, bien exécuté mais manquant d’intensité. Cela se sent d’autant plus sur "Extincao em Massa", vu que c’est un autre guest, Joao Gordo (chanteur d’un obscur groupe brésilien de hardcore/punk Ratos de Porao), qui assure les vocaux. Et tout de suite, ça marche mieux : ses aboiements furieux et habités sur un riff énorme rappellent immédiatement les riches heures de Deicide et enfin, on hoche la tête. Dommage donc que cet album, s’il recèle de bons riffs et – surtout – des solos assez virtuoses (là encore, on pense à Vital Remains) ne brille que trop peu souvent, et uniquement sur les interventions de guest qui rehaussent la musique de Krisiun.
Plus de guitares acoustiques et un chanteur plus intense : voilà ce qu’il a manqué à The Great Execution pour en faire un grand album de l’année 2011. Au lieu de cela, nous avons tout de même un album qui remplit son office - et nos orifices auditifs - avec une certaine efficacité. C’est le moins qu’on pouvait attendre d’un groupe entrant dans sa troisième décennie. Malgré tout, une certaine frustration demeure…