CHRONIQUE PAR ...
Oni²
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Joey Capizzi
(chant)
-Shaune Kelley
(guitare)
-Scott Hornick
(basse)
-John Longstrength
(batterie)
TRACKLIST
1) Thrice Cursed
2) The Sounds Of Carnage
3) The Secret Of The tides Of Blood
4) Between Immensity And Eternity
5) Through The Rivers Of Pestilence
6) Fully Disassembled
7) The Emergence Of Reptilian Altars
8) Kutulu
DISCOGRAPHIE
Dim Mak -
The Emergence of Reptilian Altars
« Si Senzo Tanaka est son shidoshi alors qu’il nous montre le Dim Mak ». Cette réplique culte n’aura surement pas échappé aux fans de Jean-Claude Van Damme* mais le cinéma n'est pas à l’ordre du jour. Beaucoup l’ignoraient sans doute mais Dim Mak, c’est aussi le nom d'une bande de bouchers musicaux, hautement influencés par les arts martiaux, cela va sans dire.
Et ce ne sont pas des débutants, le line-up compte quelques personnalités notoires comme le tentaculaire John Longstrength, batteur d’Origin et Gorguts pour ne citer qu’eux, ainsi que Shaune Kelley à la gratte, déjà passé chez Hate Eternal. Donc qu’avons-nous là ? Du death assez technique aux structures parfois tortueuses (attendez vous-y dès le premier morceau). On pense parfois à Pestilence période Spheres ou encore à Atheist sans le côté jazzy. La frontière technicien/musicien étant souvent floue dans ces genres là, nos braves deatheux savent heureusement équilibrer la balance avec une bonne dose de groove limite panteresque (le solo de “The Sounds of Carnage” sauve littéralement ceux qui avaient abdiqué face à son extrême lourdeur). D’un point de vue général, les soli sont bien foutus (“Between Immensity And Eternity”, “The Emergence of Reptilian Altars”). Le growl très monocorde de Joey Capizzi évoque parfois David Vincent par son côté menaçant et vindicatif.
Un petit instrumental plutôt sympathique vient servir d’intermède. Dommage pourtant car un accompagnement vocal lui aurait donné plus de substance vu les très bons riffs qui le constituent. Sans doute est-ce dû au mix, la batterie semble parfois imprécise et étonnamment, c’est surtout sur les titres mid tempo qu’on le ressent. A moins que ça ne soit tout simplement la construction générale qui donne ce rendu. Les titres rapides fonctionnent un peu mieux (“Kutulu”, “Between Immensity And Eternity”) que le reste, pas d’éclairs de génie, juste une efficacité certaine. « C’est un peu court jeune homme » se dit-on car la demi-heure passée avec Dim Mak est peu mémorable malgré tout le talent de nos 4 gaillards. Un constat ciblant chacun des 8 titres comme l’album dans son ensemble. Un peu décevant quand même donc. Vu le patronyme des américains, on était peut-être en droit d’espérer du matériel plus barré. Un death ambiancé par les mélodies typiques de films de kung-fu ? Allez savoir ce que ça pourrait donner. L’expérience nous a bien montré que l’extrême peut s’enrichir de toutes les influences imaginables (on a vu le résultat chez Nile).
Dommage pour Dim Mak, c’est du death assez technique, assez brutal, mais pas assez original pour nous laisser un souvenir impérissable. Pour un quatrième album c’est largement en dessous de ce que l’auditeur moyen peut attendre. The Emergence of Reptilian Altars ressemble davantage à une démonstration de force. A l’image de ce bon vieux Frank Dux* qui cassait la dernière brique d’une pile en frappant seulement celle du sommet, c’est impressionnant, la seule réponse appropriée est la suivante : « Bien joué mais une brique ne rend jamais les coups »*.
*pour ceux qui n’étaient pas « aware » on parle du film Bloodsport (1988)