CHRONIQUE PAR ...
Seth
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Max Morton
(chant)
-Roman Skorobagatko
(guitare)
-Alexander Rudnev
(guitare)
-Andrey Karpov
(basse)
-Dmitry Smotrov
(batterie)
TRACKLIST
1)Calling For The Storm
2)Eaglemark
3)Brotherhood Of Light
4)Sleeping King
5)Losing Faith
6)We Are The Shades
7)Oblivion
8)Grimoire
9)Burning Prisoner
10)Werewolf Hunt
11)Black Witch
12)Azrael
13)Weeping Bell
DISCOGRAPHIE
Morton -
Come Read the Words Forbidden
Morton, ce groupe de metal ukrainien au nom passablement médiocre (en référence à son chanteur et producteur Max Morton, mais c’est quand même pas terrible pour un nom de groupe) sort son premier album ce mois-ci avec Come Read the Words Forbidden. Leur chance est d’avoir été repéré par AFM Records qui les a pris sous son aile afin de les faire démarrer. Morton est un groupe qu’on ne peut pas vraiment qualifier de mauvais. Le chanteur sait chanter, les musiciens savent jouer, et les chansons sont jolies.
Seulement voilà. Les membres de Morton doivent sans doute beaucoup aimer Kamelot, parce que l’influence se ressent. Elle se ressent beaucoup. En fait, elle se ressent tellement que parfois on a purement et simplement l’impression d’écouter Kamelot. Cela relève certes d’un certain talent de reproduire un son aussi proche de l’original, le seul problème, c’est que le génie n’est pas dans la copie mais dans la création. Et là, niveau création, on a quand même du mal. Même si la rythmique est souvent intéressante, les montées voulues lyriques manquent de puissance ("Oblivion"), et l’on se surprend à vraiment trouver ça réellement agréable que lorsque c’est une copie quasi conforme du style de Kamelot ("Weeping Bell"), ou carrément d’une chanson en particulier ("We Are the Shades" pourra faire penser à "Anthem"). Les thèmes sont habituels pour ce style de metal mélodique, et nous aurons donc naturellement droit à l’ambivalence de l’ombre et de la lumière, aux thématiques spirituelles et lyriques, aux prophéties en tout genre… nous sommes là en terrain connu, dans l’univers d’Epica, Kamelot et confrères, sans surprise ni originalité.
Il est vraiment dommage pour un groupe si bien produit avec une bonne technique et des compositions pas trop mauvaises d’être immédiatement catégorisé comme du Kamelot-like ou du Epica-like car c’est une image qui se forge très vite et dont il sera extrêmement difficile de se débarrasser pour ces Ukrainiens fraîchement débarqués dans le monde du metal. Les promoteurs de ce groupe aux limites du tribute l’ont d’ailleurs bien compris quand on voit à quoi ressemble la campagne de promotion de Morton, ainsi présenté comme le groupe qui conviendra aux fans de Kamelot. Cette ressemblance évidente est cependant dérangeante en ce qu’elle n’apporte finalement pas grand-chose à l’affaire, au point que l’on vienne à se demander à quoi peut bien servir un tel groupe quand l’original existe déjà. Il est vraiment souhaitable que Morton trouve son propre style, ou il sera éternellement relégué aux groupes sympathiques mais pas transcendants, éternelles premières parties, comme Heavenly le fut par rapport à Sonata Arctica et Gamma Ray, ainsi que d’autres.
Morton ne renouvelle pas le genre, certes, mais on ne peut même pas dire que ce groupe aie quand même son identité propre, aux vues des compositions de Come Read the Words Forbidden qui ressemblent parfois à s’y méprendre à de pâles copiesde plusieurs chansons de Kamelot. Il est difficile de dire ou une telle musicalité mènera ce groupe, mais il faut espérer qu’ils évolueront vite vers leur propre style avant de se retrouver piégés à leur propre jeu.