CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
- Ken Sarafin
(chant)
-Vance Valenzuela
(guitare)
-Mikey Reeves
(guitare)
-Alan Parades
(basse)
-Eric W. Brown
(batterie)
TRACKLIST
1)Legacy Of Loss
2)Mental Crucifixion
3)Brain Butchers
4)The Prodigal Empire
5)Borne Extinction
6)Poisoned By Prosperity
7)Time Of Reckoning
8)Sightless
9)Cerulean Eclipse
DISCOGRAPHIE
Sorti du Colorado (et du lycée), les jeunes du groupe Vale Of Pnath ont décidé de montrer leur dents de lait en sortant, trois ans après un premier EP dont peu de gens doivent se rappeler (et pas la peine d’essayer d’avoir l’air plus savant que je ne le suis : ce n’est pas mon cas), leur premier album The Prodigal Empire. C’est du brutal deathcore technique, ça sort chez Willowtip et ma foi, ça envoie de jolis petits rondins de bois dans le visage. Décidément, les jeunes d’aujourd’hui ont visiblement été bien formés.
« Brutal deathcore technique » : c’est exactement ça. La production est dans les canons actuels du death moderne, ça blast régulièrement, ça tricote avec vélocité, et la voix embrasse l’ensemble du spectre du metal extrême de nos jours, passant du growl au hurlement en faisant de fréquentes escales dans le domaine du black metal. Mais l’ensemble est loin d’être répétitif, calibré et prévisible, comme on aurait pu le craindre vu l’engouement dans ce genre de créneau. Un gros travail a été fait sur les guitares, qui sont à la base de toute l’écriture de l’album. Oscillant entre gros riffs bourrins, rythmiques mélodiques endiablées (il y a quelques choses de Dark Tranquillity dans les guitares de "Mental Crucifixion") et envolées black metal ("Brain Butchers" fait par endroit penser à du Dimmu Borgir), c’est peu dire que l’ambiance malsaine de The Prodigal Empire sait emprunter de nombreux chemins pour atteindre son but.
Et globalement, son but, il l’atteint. Et ceci grâce à un songwriting inspiré, n’hésitant pas à sortir des sentiers battus (et rebattus) en ajoutant une petite guitare acoustique le temps d’un break ("Borne Extinction"), une petite instrumentale classieuse ("Poisoned By Prosperity"), toute en mélodie et en guitare acoustique à la Dissection, voire de chouettes solo avec ce qu’il faut en note par seconde ("Sightless"). Tout cela est bien huilé, coule sans accro, et même les allergiques au côté –core si souvent présents dans les musiques extrêmes de nos jours ne devraient pas en faire une allergie tant la violence développée par Vale Of Pnath est cohérente, puissante et mêle habilement les différentes facettes de sa musique. Même si le groupe passe sans vergogne du death au black, puis au deathcore, le tout se fait avec une souplesse qui évite de tomber dans le patchwork. Le tempo, lui, suit logiquement le mouvement, alternant breaks furieux, blast des enfers et passages plus purement rythmiques.
Vale Of Pnath, c’est tiré de la mythologie Lovecraftienne, mais de là à dire que l’album suit un concept autour de ce sujet, il y a un pas que je ne franchirai pas, ma connaissance de la chose étant bien trop succincte. Mais en tous cas, on retrouve l’ambiance froide et cosmique d’un The Faceless (en plus timide, peut-être), ça colle également bien et ça permet de souder l’ensemble dans une cohésion et une identité bienvenues. Premier essai réussi, les gars.