CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Pim Blankenstein
(chant)
-Ed Warby
(chant+guitare+batterie)
-Frank Hartoorn
(guitare)
-Daniël Huijben
(basse)
TRACKLIST
1)We All Die Alone
2)Rain on Me
3)The Death of Life
4)Tears of the Bereaved
5)Reunion Illusion
6)Nothing but Pain
7)Bury Me
DISCOGRAPHIE
Le job de The 11th Hour en 2012 c'est de faire un bon album de doom. Le groupe a déjà taillé la scène pour se faire un nom, mais rien qui ne soit resté durablement dans les esprits. En tout cas, pas sans faire appel à de plus amples recherches. Ce qui nous pousse à la question suivante bateau, mais évidente : sommes-nous en présence des éternels bons élèves mais qui manquent de génie ou le groupe saura-t-il saisir l'occasion pour s'élever par dessus la masse et laisser exploser son talent à la face du monde ? Vous étiez prévenus, c'est bateau, limite paquebot.
The 11th Hour arrive à marier les 2 mondes du doom avec d'un côté la tradition héritée de Black Sabbath et perpétuée par des groupes tels que Reverend Bizarre, et de l'autre le rejeton encore plus maudit du doom death symbolisé par des groupes comme My Dying Bride. Par les incantations claires d'un chant rappelant celui du Reverend, on se trouve transporté dans ce que le doom est à la base, une certaine variation extrême du heavy par le ralentissement et le désespoir. Cela permet au groupe de proposer également des tempi plus proches du métal traditionnel tout en ne donnant pas de sentiment d'incongru. Le solo devient alors une arme à la disposition du groupe. Par son chant death qui intervient plus rarement, The 11th Hour appuie là où ça fait mal, d'autant plus par l'opposition saisissante avec son pendant clair. Un tour de passe-passe facile et bien connu de nos jours, mais toujours aussi efficace lorsqu'il est intelligemment fait. Cela aère la musique évidemment et ouvre grand la porte aux divines interventions du piano ... Enfin divines, façon de parler. Elles auront plutôt pour volonté de vous traîner 6 pieds sous terre, mais n'est-ce pas divin lorsqu'on s'amourache de doom ?
L'air de rien ce Lacrima Mortis accumule les bons points et donne pleine satisfaction à l'auditeur jusqu'à présent. The 11th Hour a également la bienséance de ne pas tout gâcher, on lui en est gré, en voulant en coller trop à gauche à droite (qui a dit trop de mélodies ?). On pourrait penser être en présence d'un disque sans défaut, mais le lecteur averti sait que cela n'existe pas (sauf si on s'appelle Deathspell Omega bien sûr). Ces défauts viennent donc par la face Nord, typique. Ils se nomment manque d'originalité et de caractère, un grand classique. Car ok, Lacrima Mortis propose un doom aéré, mais il n'invente rien et ne marque pas durablement l'esprit. Composer de la bonne musique est un bon point qu'on ne reprochera jamais à un groupe, mais manquer de caractère reste dommageable. Alors oui, l'amateur trouvera ici à s'abreuver mais le chant un peu vide, bien que correctement exécuté, et les riffs trop souvent déjà entendus tempèrent les ardeurs. Fort heureusement, les claviers/piano sont souvent responsables de kiff par leurs nappes de violons ou ce piano si triste. On trouve également une pointe de goth assez désagréable par-dessus ces quelques casseroles.
Lacrima Mortis est au final un album correct de doom traditionnel, qui sait ouvrir la voie à son cousin death. Il n'en demeure pas moins terriblement sage et complètement convenu. Une sorte de doom easy listening qui conviendra à certains mais en frustrera peut-être d'autres plus nombreux. Donc un album moyen, ce qui est peut-être la plus terrible des conclusions.