CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Anni de Vil
(chant)
-Bitchie
(guitare)
-SatAnica
(basse)
-Hell'n
(batterie)
-Marydeath
(claviers)
TRACKLIST
1) Breaking the Walls
2) Fighters of the Century
3) Live or Die
4) Spirit of the Age
5) Message
6) Fear of the Light
7) Force of Metal
8) Heels of Steel
9) Hysterica
10) Daughters of the Night
DISCOGRAPHIE
Mesdames, Messieurs, bienvenus dans notre magazine «La Quatrième Dimension». Aujourd’hui, nous allons vous conter la bien étrange histoire des musiciennes de Hysterica. Nous sommes en 1988, les jeunes prêtresses du métal viennent de recevoir leur diplôme de la «US Heavy Metal Academy» avec mention et se dirigent vers leur local de répétition quand, tout d’un coup, elles se font happer par un vortex temporel et se retrouvent sans ménagement en 2012, dans un studio d’enregistrement, sous les yeux ébahis d’un producteur qui passait par là.
Un tantinet abasourdi par ce prodige, notre homme se ressaisit rapidement et demande à ces dames vêtues de cuir de jouer. Il se rend compte qu’il a à faire à un groupe de heavy-metal qui tient vraiment la route : les compositions sont carrées et les filles savent composer des hymnes que ne renieraient pas les plus fameux groupes de heavy d’outre-atlantique (le très Manowarien "Force of Metal" par exemple). Mais le gars est malin et sait que nous sommes en 2012, et qu’il faudrait peut-être booster un peu ces morceaux qui font parfois vieux jeu. Depuis la fin des années 80, des groupes comme Kamelot, Dream Theater ou Paradise Lost (époque One Second) sont passés par là. L’idée lui vient alors de donner un coup de jeune aux morceaux du groupe, tout en préservant leur essence typiquement heavy-metal.
Le résultat est franchement bon : la plupart des morceaux combinent donc parfaitement le côté «metal anthem» des groupes de la scène US des 80s et la puissance du son que l’on sait donner aux chansons de nos jours. Ainsi, on pourra se délecter avec le "Fear of the Light" (qui n’est pas sans rappeler "You Not Me" de Dream Theater, version power-metal), le déjà mentionné "Force of Metal" ou encore le très speed-metal "Hysterica". "Fighters of the century" bascule du côté moderne (limite métal gothique), tandis que "Heels Of Steel" donne dans le hard-rock, et "Daughters of the Night" est le morceau «épique» de l’album. Même le moment en général sirupeux de la ballade (ben oui, un vrai album de metal a sa ballade, vous l’aviez oublié ?) présente de l’intérêt (les guitares y seraient presque un hommage à Candlemass). Le tout est, bien sûr, agrémenté de paroles parfaitement dénuées d’intérêt, tradition oblige (mention spéciale pour "Heels of Steel", dont la prose pourrait faire penser à Saxon, c’est dire).
Si toute cette histoire est évidemment complètement bidon, le résultat est bien réel : Hysterica a pondu un album alliant les bons vieux hymnes du métal d’antan avec la puissance de notre siècle. Le seul bémol tient peut-être dans le chant : si Anni De Vil est puissante sur le chant clair, ses grognements sont bien moins convaincants. Mieux vaut ne pas y prêter trop d’attention et célébrer avec délectation cette grand-messe du heavy metal, pompier et prétentieux à souhait, juste comme on l’aime ! The Art of Metal était un titre plein de promesses, et celles-ci sont tenues haut-la-main.