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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Tony "The Demolition Man" Dolan 
(basse+chant) 

-Jeffrey "Mantas" Dunn 
(guitare) 

-Anthony "Antton" Lant 
(batterie) 

TRACKLIST

1) Hellspawn
2) Metal Messiah
3) Waking Up Dead
4) Hell To The Holy
5) Snake Pit
6) All Hail
7) Devil
8) Shockwave
9) The 8th Gate
10) M-Pire (Prelude)

DISCOGRAPHIE


Mpire Of Evil - Hell To The Holy
(2012) - heavy metal cradingue à la Venom - Label : Scarlet Records



Comme on l'avait déjà évoqué à la sortie du premier EP Creatures Of The Black, Mpire Of  Evil, c'est un peu le groupe Canada Dry : ça a la couleur de Venom, l'allure de Venom, mais ce n'est pas du Venom. Difficile de ne pas citer le nom du célèbre trio de Newcastle quand on a affaire à un groupe composé de Mantas, de Demolition Man, jadis remplaçant de Cronos, et Antton, le propre frère de ce dernier, qui a quitté le navire en perdition pour passer à l'ennemi. Ceci dit, le premier EP semblait montrer une certaine volonté de ne pas trop coller aux basques de Venom, donc pourquoi pas ?

Malheureusement, ces bonnes intentions n'auront guère mis de temps à s'envoler. Ce premier album s'ouvre sur "Hellspawn", un titre 100% Venom, et c'est loin d'être une exception : "Metal Messiah", "Snake Pit", "Shockwave", voire "Hell To The Holy", autant de titres très proches du style du grand frère, quelque part entre heavy cradingue et thrash primaire. Volonté de s'assurer l'adhésion d'un premier parterre de fans en draguant le public du voisin, naturellement le plus enclin à se laisser tenter par l'expérience ? Peut-être, mais Mpire Of Evil essaie au moins d'imprimer sa propre patte : gros passage bulldozer sur la fin de "Hellspawn" qui vous broie sur place, long solo mélodique et bien torché de Mantas sur la fin de "Metal Messiah", un des hymnes de disque, histoire de clouer le bec à ses détracteurs. Ce passage nous offre d'ailleurs la possibilité d'entrevoir à quoi ressemble le speed mélodique joué avec un son dégueulasse ! Et même quand Mpire Of Evil ne s'emmerde pas et fait juste du Venom pur et dur, il le fait en mieux, comme sur "Shockwave" ; enfin bon, ce n'est pas non plus généralité, puisque dans le même registre, "Snake Pit" et son clin d'œil à "Painkiller" n'est guère convaincante et s'affiche comme le principal temps faible de l'album avec "Waking Up Dead".
Passée cette première moitié d'album un peu trop marquée par l'influence de Venom, Mpire Of Evil cherche enfin à tracer sa propre voie, ou au moins à mettre dans la marmite de nouveaux ingrédients. Et cela commence par l'OVNI "All Hail" : au milieu d'un album plutôt rapide et musclé, le trio nous pond un petit morceau de hard rock pépère et limite enjoué, avec un refrain tout simple mais d'une très grande efficacité, taillé sur mesure pour le live. Effet de surprise garanti aussi avec "Devil" et sa guitare slide, ce qui lui donne une ambiance complètement différente du reste de l'album. Et après le très costaud "Schockwave", Mpire Of Evil étale au grand jour une autre de ses influences majeures : Black Sabbath. "The 8th Gate" est en effet un morceau heavy vraiment très… heavy, limite doom, où chaque coup de caisse claire d'Antton vous enfonce de 5 centimètres dans le sol. On sent que le groupe a fourni un véritable effort sur ce titre un peu plus travaillé que les autres, à l'image de cette intro mystérieuse et éthérée. C'est long certes, avec plus de 8 minutes au compteur, mais on ne les voit pas passer. L'album s'achève sur "M-pire (Prelude)", qui part sur les mêmes bases avant d'accélérer et de se terminer très rapidement. Drôle de titre, avec une structure pour le moins inhabituelle.


Impression mitigée à l'écoute de ce premier album d'Mpire Of Evil. D'un côté, puisque la comparaison est inévitable, oui, Hell To The Holy est largement supérieur à Fallen Angels et même à tout ce que Venom a pu pondre depuis le départ de Mantas (vous me direz, le contraire aurait été franchement inquiétant). De l'autre, au vu des deux compos originales figurant sur le premier EP, on attendait peut-être un peu plus, tant sur le plan stylistique que qualitatif. Considérons cet album comme un premier jalon, et espérons qu'Mpire Of Evil approfondira la quête de sa propre identité la prochaine fois. Allez, pour un début, reconnaissons que c'est pas mal quand même…


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