Inverloch est une toute jeune formation venant d'Australie, qui est née en 2011. Et ils arrivent déjà avec un premier EP, ça va vite la composition. Dusk...Subside est composé de trois morceaux, qui évoluent dans un genre doom/death. Peut-être que nous assistons à la naissance d'un futur grand nom du genre ? Effectivement, peut-être …
Musicalement, on reste cependant dans une approche assez classique du style tout au long des trois pistes, avec un son qui peut paraître de temps à autre comme du déjà entendu. En même temps, ils ne sont qu'au tout début, et déjà sanctionner ces jeunes gens pour le manque d'originalité et/ou de personnalité est peut-être un peu absurde, alors disons que c'est un point à affiner, mais que l'on va faire confiance au groupe pour trouver leur propre voie. S'ils ne font pas la musique la plus originale du monde, en revanche, ils ont une certaine qualité et dextérité technique tout à fait plaisante à entendre, et qui permet de se rendre compte que nous n'avons nullement à faire à des manchots, mais au contraire, à des musiciens de bon niveau qui pourraient bien, dans l'avenir, en concrétisant encore tout ça, nous surprendre !
Et les différents titres présents montrent bien tout ce potentiel qui réside en Inverloch, en particulier sur la piste "Shadows of the Flame". On sent une réelle précision, un vrai doigté dans ce morceau, la dextérité y est parfaitement intégrée, tout en ne se perdant nullement dans des délires techniques inutiles. Il réside quelque chose d'attractif dans ce titre, on voit de l'ambition, et on aime. Les 8 minutes passent, du coup, très vite. Ce côté ambiant, cette lourdeur, vraiment, voilà qui promet dans l'avenir ! En revanche, les deux morceaux d'avant ne sont pas aussi bons, en particulier "The Menin Road" qui est plutôt décevante, avec un côté linéaire qui rend ce titre plat, le chant n'aidant pas non plus (c'est aussi un point noir), même si le clavier, lui, accomplit un plutôt bon travail.
Nous nous retrouvons, d'une certaine façon, le cul entre deux chaises avec Inverloch, car ils savent faire preuve d'une réelle inventivité et d'une ambition débordante, mais cela est contrebalancé par d'autres clichés, plus « débutants ». Ainsi, les Australiens évoluent entre amateurisme et professionnalisme, sans réel juste milieu. Les guitaristes se révèlent doués, et les riffs sont inspirés, loin d'être dans un conformisme blasant, à milles lieux d'être bateau. Ils ne sauvent pas les meubles car la galette est bonne, et inspirée, mais ils parviennent à éclipser quelques petits défauts, notamment un chant qui n'est pas mauvais, mais qui pourrait être meilleur et nécessite encore un peu de travail.
Dusk...Subside est donc révélateur d'un potentiel qui ne demande qu'à être confirmé par la suite. On ne touche pas la perfection, ni la déception, mais le talent est bel et bien là. En corrigeant les petits points qui ne vont pas, Inverloch pourrait bien faire un coup de théâtre, et surprendre son monde. Et c'est vraiment une perspective que l'on espère. A revoir par la suite !