CHRONIQUE PAR ...
Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Terry Ilous
(chant)
-Michael Lardie
(guitare + claviers)
-Mark Kendall
(guitare)
-Scott Snyder
(basse)
-Audie Desbrow
(batterie)
TRACKLIST
1) (I've Got) Something For You
2) Feelin' So Much Better
3) Love Train
4) Heart Of A Man
5) Hard To Say Goodbye
6) Resolution
7) Shotgun Willie's
8) Promise Land
9) Lowdown
10) Just For Tonight
11) Love Is Enough
12) Complicated
DISCOGRAPHIE
Great White. Groupe mal aimé. Pas compris. Malchanceux. Et maintenant, en plein procès entre le chanteur des débuts - qui remontent à environ trente ans - et le reste du groupe qui nous sort cette année ce Elation avec un nouveau chanteur, Jack Russel étant lui contraint de tourner sous le patronyme Jack Russel's Great White.
Et oui, Great White, c'est trente ans au service du rock'n'roll fortement teinté de blues. Amalgamé au torrent MTV et à la razzia - sur la schnouf - par les groupes glam de l'époque, ils ont réussi à vendre une dizaine de millions d'albums. Pas mal ! Mais, au-delà des succès - restreints aux années 80, il faut l'avouer - ce sont surtout les troubles et les malchances que l'on retient de ce groupe. Après avoir plus ou moins survécu à ces années terribles - les « nineties » - le drame les frappa de plein fouet avec l'incendie au Station Night Club dans le Rhode Island en 2003. Maintenant en procès avec Jack Russell, suite à son hospitalisation, pour l'utilisation du nom du groupe depuis 2011, le groupe a engagé les services de Terry Ilous, ancien chanteur de XYZ pour remplacer leur leader charismatique et nous livre le premier opus de ce Great White version 2.0.
Pas facile de remplir une telle tâche. En effet, Jack Russell fut la voix et aussi l'image du groupe pendant trente ans. De grands souliers à remplir - les détracteurs diront que ce ne sont que des godillots. Quoi qu'il en soit, remplacer tout chanteur est un enjeu immense. Alors, qu'en est-il du nouveau? Pour ceux qui ne connaissent pas, XYZ - et non un acronyme inventé à défaut d'autre chose - fut un vrai groupe créé vers la fin des années 80 et qui connut un succès relatif. Un groupe parmi tant d'autres. Pour en revenir à notre affaire, la voix si charactéristique de Jack Russell n'est plus là - même si Terry a quelques intonation similaires comme sur le début de "Love Train". Une voix qui rappelle un peu Eric Martin (Mr. Big) par moments, Tom Keifer (Cinderella) par d'autres avec son côté voix eraillée. Et puis, aussi, une touche version masculine de Sass Jordan. On mélange tout ça et après deux ou trois écoutes, le job est fait, et le monsieur est bien la nouvelle voix de Great White.
Le titre de l'album, qui signifie allégresse, fut choisi pour la très bonne ambiance qui fut présente au studio lors de l'enregistrement. Les Great White sont gonflés à bloc. Quant à la musique, Great White se distingua toujours par son rock teinté de blues et de boogie - il semble même que son appartenance à la génération MTV fut plus un résultat de son style vestimentaire. Le son n'a pas changé. Le rock est toujours là, inspiré d'AC/DC comme sur "(I've Got) Something For You" qui donne une très bonne ouverture en la matière et un premier extrait joliment teinté de blues. Les clins d'oeil à AC/DC continuent avec "Heart Of A Man" qui a un groove killer et entêtant, coloré de rock US au niveau du refrain. Carré, simple, mais efficace. Les bons titres s'enchaînent, "Feelin' So Much Better" et son rythme saccadé avec un gros riff californien et son break rappelant Bon Jovi - un futur très bon titre sur scène pour la participation du public. "Lowdown" quant à lui trouve Great White en territoire très lent avec un riff se rapprochant de "The Zoo" des Scorpions mais en beaucoup plus vicieux. Rythmique plombée et un titre monstre, sortant de l'ordinaire pour ce groupe, qui malgré tout sait garder le côté mélodique au moment du refrain.
"Shotgun Willie's" est quant à lui le titre qui a 100% de l'ADN du groupe. Ces routards savent construire de bons morceaux et nous offrent cette essence d'eux-mêmes dans un boogie créé pour faire la fête avec son refrain accrocheur. On voit déjà la bière couler à flot et les jambettes se trémousser ! C'est ce style qui convient parfaitement au groupe. Nous avons également droit aux ballades - ils en sont, comme les Scorpions, un peu trop friands - mais ils se limitent ici à trois chansons. Deux auraient amplement suffi , "Promise Land" faisant office de remplissage. Même si elles sont honorables, aucune des deux - "Hard To Say Goodbye" et "Love Is Enough" - n'arrive à la cheville de "The Angel Song" ou "Afterglow." Mais Great White, c'est aussi cette teinte sudiste que l'on retrouve sur "Love Train" avec un riff bluesy à la Lynyrd Skynyrd. Ou bien encore sur le dernier morceau, "Complicated", et son air aux Black Crowes avec un boogie conduit au piano, histoire de finir en beauté.
Jack Russell est oublié et ce Great White version 2.0 nous offre l'un des meilleurs albums de la discographie du groupe. Les détracteurs trouveront toujours quelque chose à y redire. Quant à nous autres, on se retrouve samedi au Club du Shotgun Willie's pour une bonne soirée, en espérant qu'ils aient enfin autre chose que de la bière pâle à boire!