CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Jarno "Jape" Perätalo
(chant)
-Juha-Pekka "Juppe" Sutela
(guitare)
-Antti-Matti "Antza" Talala
(guitare)
-Jarkko "Josey" Strandman
(basse)
-Santtu Lonka
(batterie)
-Jussi-Mikko Salminen
(claviers)
TRACKLIST
1) Kissing the Flames
2) Damned Rapture
3) Cry For Love
4) Death Comes In March
5) Folie A Deux
6) Hail of Bullets
7) Love's a Sickness
8) Raving Hearts
9) Oblivion:Vision
10) Someday Somewhere Somehow
DISCOGRAPHIE
Vous êtes un vieux fan de metal et fier de l’être, mais voilà : vous avez invité une demoiselle comme il faut chez vous ce soir et vous vous demandez comment la séduire sans non plus renier complètement votre appartenance au clan des Warriors of the World. Pour l’ambiance, vous aviez certainement prévu les ballades de Scorpions et ressorti de son carton le single "More Than Words" des bien nommés Extreme. Vous en avez marre de toujours utiliser les mêmes appâts ? Réjouissez-vous, To/Die/For vient de sortir Samsara. La demoiselle devrait tomber sous le charme. Un conseil tout de même : assurez-vous que l’élue de votre cœur ne soit pas diabétique, parce que dans ce cas, même par les oreilles, la dose de sucre que vous allez lui administrer peut la tuer.
To/Die/For est catalogué dans le metal gothique et ce n’est pas faux. Simplement, les points de comparaison sont à chercher du côté de The Mission plutôt que de Sopor Aeternus. Autrement dit : la musique proposée par ces Finlandais n’est en rien une introspection glauque et effrayante. Samsara officie dans un registre extrêmement accessible, qui peut potentiellement toucher un public assez large, même (et surtout ?) en dehors de la famille metallique. La musique proposée oscille entre metal gothique mainstream assez bien foutu, rock et ballades à la légère touche sombre que l’on qualifiera d’acceptables et morceaux de guimauve particulièrement écœurants. Dans la première catégorie, on rangera "Kissing The Flames", sans aucun doute le meilleur morceau de l’album, et, avec un peu plus d’indulgence "Hail of Bullets" et "Raving Hearts". Portées par une rythmique assez rentre dedans, les mélodies simples et assez efficaces ont tendance à rester imprimées dans le cerveau sans que l’on s’en plaigne.
On mettra dans la deuxième catégorie des ballades metallisées comme "Damned Rapture" ou "Love's a Sickness" et son début assez proche du registre du Tiamat post Wildhoney. Extrêmement mélodiques, ces morceaux ne sont pas dénués d’intérêt, le mélange entre parties pesantes et airs calibrés FM résultant encore assez agréable. Le reste de l’album est, quant à lui, assez médiocre. On pourra être indulgent avec le peu original "Cry For Love", qu’on croirait sorti tout droit d’un album de Billy Idol ou de Heroes del Silencio. On pourra à la rigueur passer sous silence le très guimauvesque "Folie à Deux" et ses chœurs féminins gothico-mièvres. En revanche, la ballade "Death Comes In March" est très difficile à supporter : à des mélodies insipides vient se joindre la voix horripilante du chanteur. Supportable dans un registre metallique, cette dernière devient carrément mauvaise sur les ballades : le timbre éraillé du vocaliste sonne faux et sa tristesse (ben oui, le gothique c’est triste) ne sonne pas plus juste. Les chansons "Oblivion:vision" à la touche psychédélique peu convaincante, et l’énième ballade "Someday Somewhere Somehow" ne valent pas mieux.
A trop vouloir mettre de sucre, on finit par écœurer son monde. Il n’y a rien de répréhensible à vouloir composer des morceaux qui peuvent passer à la radio, mais Samsara est un album où le poids des bonnes choses (et il y en a) est inférieur à celui des nombreuses mièvreries, et autres passages inintéressants. Assez doués pour créer des titres de metal gothique direct et sympathique, les artistes se perdent dans la multiplication de temps calmes et mielleux. De plus la voix du chanteur n’est absolument pas adaptée au registre le plus commercial du groupe. Il en résulte que Samsara agace plus qu’il ne séduit et c’est dommage, car on sent que les gars pourraient faire mieux. L’album devrait toutefois plaire aux personnes allergiques au côté brut de notre musique et pas trop pointilleuses sur le chant, mais était-ce l’objectif initial du groupe ?