CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Hannes Klopprogge
(chant + guitare)
-Tobias Scheid
(chant + basse)
-Dennis Lidak
(guitare)
-Florian Sanden
(batterie)
TRACKLIST
1) Tough, Cool and Here to Mosh
2) Ice Road Trucker vs the Sun
3) Don’t Step Back
4) Beyond the Purple Pipes
5) Green Machine Laser Beam
6) Sergent P of the 23
7) We Are the Pit Police
8) Wake Me Up for Lunch
9) Honor to Whom, Honor is Due
10) Captain Quick and the Pirates
11) Call Your Friends to Hang Up
12) Don’t Waste Time, Get Wasted (Now !)
13) No Beer, What a Mess
14) No Followers, No Leaders
15) Princes of Gorleben
16) Guts Gore Reactor (Live at Bob’s Country Bunker)
DISCOGRAPHIE
Depuis que j'ai commencé à chroniquer pour les Immortels / Eternels, voilà un peu plus de 5 ans, je me suis toujours promis de faire un jour des stats sur la proportion de groupes qui sortent un album dans l'indifférence générale et dont on n'a plus de nouvelles ensuite. Généralement, ça correspond à peu près aux groupes les plus inintéressants, donc pas de regrets. Sauf que des fois ils s'accrochent, comme The Prophecy 23 qui insiste après le médiocre To the Pit…
Avec le recul, j'ai peut-être eu la dent un peu dure contre ce premier essai. En fin de compte, il y avait quand même quelques morceaux corrects (leur maximum, je n'irai pas jusqu'à dire « bons »), malheureusement noyés au milieu d’un océan de titres sans intérêt et pire encore, de 2 ou 3 bouses infâmes qui avaient tendance à jeter le discrédit sur tout le reste. D’ailleurs, en réécoutant To the Pit, histoire d’évaluer le petit nouveau, je l’ai même trouvé pas si catastrophique que ça… ce qui est en fait un très mauvais signe pour Green Machine Laser Beam. Parce que cette fois, OK, les bouses ont disparu, mais les titres sauvables aussi. Pour faire simple, à l’écoute de l’album, l’éventail des réactions se limite à 3 possibilités : « mouais », « bof » ou « pfff… ». Vous l’aurez compris, ces 12 titres (+ 1 intro, 1 outro et 2 interludes, histoire de charger inutilement le menu) vont du très moyen au pas terrible, et rien que l’idée d’y revenir est un véritable cauchemar.
Musicalement, pas grand-chose de nouveau à signaler. The Prophecy 23 continue de naviguer entre thrash, hardcore et metalcore avec une petite touche de death, tout en accomplissant l’exploit de ne maîtriser aucun de ces styles. On notera accessoirement la quasi-disparition des solos, ce qui pousse encore plus le groupe dans les ténèbres de la médiocrité musicale. Le meilleur moment de l’album dure 30 secondes : il s’agit de l’intro comique, où une voix nous annonce « They are tough, they are cool and they are here to mosh, please welcome… The Prophecy 23 ! », avec ensuite une petite musique glorieuse style Top Gun en plus cheap. Cette petite touche humoristique laisse furtivement penser que le groupe va s’orienter vers le crossover à la Municipal Waste, qui aurait très bien pu convenir aux Allemands, mais peine perdue car ils sont incapables de boucler un morceau en 2 minutes, préférant les rallonger inutilement le cas échéant ("Don't Step Back").
Bien sûr, on peut toujours pousser un peu plus loin l'analyse, dire que certains titres comme "Beyond the Purple Pipes" ou "Don't Waste Time, Get Wasted (Now !)" s'en sortent un peu mieux que les autres ou que le riff de "Ice Road Trucker vs the Sun" est un sacré rouleau compresseur… Mais à quoi bon s'enquiquiner à détailler quand l'ensemble est si médiocre qu'on ne peut que le déconseiller ? Encore plus que sur son premier essai, The Prophecy 23 ressemble à un groupe qui sait jouer, mais pas composer. On ne sent aucune force créatrice chez ces gars, qui se contentent d'aligner des plans sans imagination ni souffle. Même quand on sent qu'ils essaient d'y mettre un peu du leur, comme sur "No Followers, no Leaders" par exemple, ça ne décolle pas. Et là, on parle d'un morceau où le groupe s'est décarcassé un minimum au niveau de la construction du morceau ; parce qu'à côté de ça, il y a aussi un paquet de titres ultra bateau comme "Wake Me Up For Lunch" ou "Princess of Gorleben"…
Et bien voilà, il y avait pourtant de la marge pour faire mieux que To the Pit, et pourtant The Prophecy 23 a réussi l'exploit de faire pire encore avec Green Machine Laser Beam ! Les Allemands peuvent bien y mettre tout leur cœur, quand le talent n'est pas là… Ils pourront toujours se dire que des groupes comme Rage ou Blind Guardian ont réussi de très belles carrières malgré des débutes difficiles, mais là, ils partent vraiment de loin… Même conclusion que pour le précédent donc : à zapper, et toujours sans regrets.