CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Fred Marschall
(chant)
-Jasun Tipton
(guitare+claviers)
-Troy Tipton
(basse)
-Mike Guy
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro
2)There for Me
3)Destiny Is Sorrow
4)Brain Surgery
5)Losing Control
6)Twice the Pain
7)Somnecrophobia [Instrumental]
8)A Fragile Mind
9)Intrinsic [Instrumental]
DISCOGRAPHIE
Les Américains de Zero Hour n'en sont pas à leur coup d'essai, mais ce A Fragile Mind est sans doute l'album qui va leur permettre d'asseoir une réputation, si modeste soit-elle, dans le milieu du metal progressif. Pour le moment on ne les a vu que très peu : ni concerts ni festivals depuis deux ans, on peut en déduire que le groupe s'est attaché à prendre son temps pour pondre un disque marquant. C'est donc, tant qu'à faire, un concept-album qu'ils nous proposent, dont le sujet tourne autour du cerveau humain et de ses mystères...
A Fragile Mind n'est pas exactement un "vrai" album conceptuel comme peuvent l'être Operation: Mindcrime ou Scenes From A Memory, mais les morceaux ont ce fil rouge commun. Un passage obligé pour les groupes de prog ? On dirait bien que oui. Pour le cas Zero Hour, le metal progressif s'inscrit dans sa frange la plus dure, avec des ryhtmiques en fer forgé et des profusions de double pédale, avec des accents de Brainstorm ou du Train Of Thought de Dream Theater. Du coup, les contrastes provoqués par les nombreux breaks gagnent en efficacité, du moins pour la première moitié de l'album, très heavy. On retiendra surtout "Destiny Is Sorrow" et sa succession de plans complètement allumés, mais la fraîcheur mélodique de "There For Me" et le tempo de "Brain Surgery" ont tout de même leur petit effet. Le chant de Fred Marschall, fort correct au demeurant, gagnerait à s'aventurer davantage dans les tonalités aiguës. Ses lignes vocales souffrent d'un manque de créativité qui fait tache face à celle du guitariste/compositeur Jasun Tipton...
Marschall ? Tipton ? Avec des patronymes pareils, ces gars-là ne pouvaient jouer que de metal ! Ils s'en sont souvenu. Ces rythmiques sont littéralement décoiffantes, servies par une admirable production de Dino Alden, et l'indéniable talent du batteur Mike Guy et du bassiste Troy Tipton (le frère de l'autre). La maîtrise du premier brille dans "Losing Control", le toucher du deuxième dans le mouvementé "Twice The Pain". Mais c'est surtout les instrumentaux, "Somnecrophobia" en particulier, qui les mettent en valeur. Le reste du temps, la guitare de Jasun Tipton éclipse un tantinet les performances des autres. Son jeu est varié et, si A Fragile Mind est surtout révélateur de ses capacités en matière de rythmique et d'arpège, on ne pourra pas occulter les excellents soli de ce "Somnecrophobia". Un type à surveiller.
Le principal défaut de ce disque est une trop grande frilosité des lignes de chant. On trouve de temps en temps des effets de vocoder, du texte parlé, des backings agréables, mais jamais Fred Merschall ne parvient à prendre aux tripes comme peuvent le faire un Geoff Tate ou un James LaBrie... Répétitives et bâclées, les mélodies ont ainsi du mal à convaincre. Dommage, car le groupe est capable par ailleurs du meilleur, comme en atteste le morceau-titre "A Fragile Mind", pièce metal prog par excellence, chaleureusement inscrite comme pont d'orgue de la deuxième moitié du disque, plus calme et plus soft que la première. Que cela n'empêche pas les amateurs du genre de se pencher sur ce groupe, qui parviendra sans doute aucun, à terme, à se hisser au niveau des vétérans, s'il prend conscience de ses carences. Car l'essentiel est là. Maintenant il n'y a plus qu'à.