CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Psycho
(chant)
-Eero Silvonen
(guitare)
-Juho Räihä
(guitare)
-Aki Salonen
(basse)
-Kauko Kuusisalo
(batterie)
TRACKLIST
1) Lex Parsimoniae
2) The First Act
3) Our God Is War
4) Aesthetics Of Self-Hyperbole
5) Sleep, Kill, Regress, Follow
6) HallucINations
7) Slaves
8) Non-Believer
9) The Divine Is A Fraud
10) Conclusion
DISCOGRAPHIE
Gloria Morti vient de Finlande. Formé en 1999, par des Finlandais donc, le groupe oeuvrait au départ dans un thrash metal peu sérieux. Le style est passé progressivement à un black / death mélodique sur les bords (rien à voir avec le cortège de Suédois des années 90, bien qu’ils aient joué avec Dissection), avec ajout d’un clavier, à partir du troisième album Anthems Of Annihilation. « Mais et celui-ci ? », me demande Nicole (personne ne sait qui c’est, mais tant pis) ? Et bien, Lateral Constraint est le quatrième opus de Gloria Morti. On est donc en droit d’attendre une certaine maturité de leur part. Notons, au passage, que Juho Räihä officie aussi dans Before The Dawn, ceci expliquant peut-être cela…
Cela quoi ? Mais cette musique gavée de mélodies tout simplement. On se retrouve souvent avec un résultat à la limite du mélodeath parsemée de lead qui feraient sautiller un petit chaperon rouge dépressif. A l’exemple de "The First Act" ou "Our God Is War", elles peuvent être amenées dans des trémolos blackeux, ou repris plus lentement, dans ce même "Our God Is War". De plus, l’ensemble, pourtant gavé de dissonances, semble n’en pas contenir une seule : ceci pour la raison que le clavier est là et bien là. Bien qu’il soit masqué lors des grosses salves de bourinnage, il reste là, faisant passer le tout comme une lettre à la Poste, même si c’est de façon inconsciente. L’apport dudit clavier se résume donc à donner un certain côté grandiloquent (voire cinématographique, tant l’album ressemble à un blockbuster, dans le sens où il est presque surproduit) à la musique. Voyons la fiche promotionnelle d’ailleurs : pour fans de Behemoth, Vader, Immolation et Zyklon. Trois sur quatre de justes, les labels s’améliorent dans leur promotion. La patte Behemoth se ressent très bien dans ce côté conquérant adopté par le chant et certains des riffs, à l’exemple de ce "Sleep, Kill, Regress, Follow" et ses lignes de chants qui cassent bien sec, sur tapis de double grosse caisse, ou "Slaves" (Shall Serve ?, l’ajout ne se verrait presque pas pour le coup).
L’influence Vader est à chercher du côté de la batterie, et de sa façon d’accompagner systématiquement tout par un tapis de double grosse caisse, au minimum. Aux yeux de certains, les blasts seront donc en surnombre, reléguant presque le batteur au rang de ses petits camarades du brutal death. Quant à Zyklon, regardez plutôt la teinte de certains riffs, aussi martiaux que les leurs. Pourtant, aucun rapport avec Immolation, le côté impérial du tout mis-à-part. Bien bien, après ce portrait du disque, il est temps de parler du ressenti. D’abord, le côté black metal de la musique est totalement noyé sous le death, et ne se manifeste que par pointes, les pandas peuvent donc passer leur chemin. Ensuite, les gens ayant lu clavier et s’attendant à une débauche d’effets symphoniques, rejoignez vos confrères à corpse-paint : le clavier reste plutôt discret, et il faudra se concentrer sur lui pour réaliser son réel apport. Même le chant œuvre peu dans la diversité des registres, offrant la plupart du temps un growl qui n’aurait pas fait tache chez Amon Amarth, avec des poussées dans le criards assez rares. Rien qui n’égale Nergal (celui qui prononce ça bien du premier coup gagne une sucette) cependant mais, et il convient d’insister énergiquement là-dessus, n’allez surtout pas espérer une quelconque trace d’originalité dans cette galette. On a rarement vu application plus bête et méchante de recettes ayant le vent en poupe.
Je vous ai donc présenté le parfait produit préparé pour les fans des groupes présentés. Pas grand-chose à dire de plus, les fans aimeront, les autres conspueront le groupe pour une originalité si peu marquée. Cet album est décidément, ainsi que déjà dit précédemment, un vrai blockbuster : la production est énorme, les composantes du scénario sont éculées et usées jusqu’à la racine, les acteurs, même si n’étant pas extraordinaires, font leur travail correctement, et y’aura toujours des gens pour aller le voir.