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CHRONIQUE PAR ...

73
Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Josh Scogin
(chant)

-Stevis Harrison
(guitare)

-Brandon Henderson
(guitare)

-David Kennedy
(batterie)

TRACKLIST

1) Forget
2) Not
3) Your
4) First
5) Love
6) Speak
7) In
8) Tongues
9) And
10) Cheeks

DISCOGRAPHIE

The Fiancée (2007)
One Wing (2012)

The Chariot - One Wing
(2012) - hardcore chaoscore - Label : Season Of Mist Solid State



Durant l'Antiquité, les chariots et autres chars étaient utilisés pour la guerre, le transport et bien entendu les loisirs. Devenus obsolètes militairement car supplantés par le développement de la cavalerie, ceux-ci resteront néanmoins couramment utilisés dans de nombreux compartiments de la vie civile. Le chariot représente également la carte des difficultés vaincues au Tarot. Ah, et j'allais oublier, c'est également un groupe de hardcore / chaoscore totalement décalé voire barge et sans concessions, qui sortait ces temps-ci son quatrième album, One Wing. On monte à bord le temps d'une chronique.

Nul besoin de présenter le combo aux connaisseurs, The Chariot est dans la place depuis un moment : le groupe s'est formé en 2003 après le départ de Josh Scogin de Norma Jean, autre impérial combo US oscillant entre hardcore et mathcore (à ceux qui ne connaitraient pas, une écoute du premier -attention violence- et du quatrième album des Américains est chaudement recommandée, sous peine de biffles). Autre point commun entre les deux groupes, l'utilisation plus ou moins fréquente de thèmatiques et de références chrétiennes, faisant des oufs de Douglasville, Géorgie, un membre plus ou moins apparenté à la fameuse scène « christiancore » (August Burns Red, As I Lay Dying, Zao, Underoath, etc.) . Encore un truc typiquement US ça, même si bon, Extol était dans le même délire, mais plus sobrement... Beugler son amour du Créateur avec virulence sur une base musicale dont le rejet de la religion (avec de très nombreux autres éléments, évidemment) a contribué à former le socle, c'est un truc qui restera inexplicable pour pas mal de coreux et metalleux de ce côté de l'Atlantique, mais vraiment, là n'est pas l'important. Non, avec The Chariot, l'important, c'est de mesurer les kilotonnes de décibels et d'énergie pure libérés à chaque album, chaque morceau, chaque plan fracassé, chaque ligne de chant hallucinée. Et de ce point de vue, le fan inquiet peut se rassurer, le Chariot a encore une fois mis les roues dans le bon sens et les chevaux sont bien présents pour tracter la bête (« mouahahaha, décidément, on s'en paye toujours une bonne tranche sur les Eternels) ! Plus sérieusement, dès le premier morceau on sent qu'on va encore en prendre plein la face, et ça ne loupe pas.
The Chariot n'est pas et ne sera jamais le groupe qui en met techniquement plein la vue à tout le monde, et surtout pas à ses congénères chaos-coreux ou mathcoreux (Converge et The Dillinger Escape Plan en tête). Le chariot, comme le bon instrument antique et rudimentaire qu'il est, roule à peu près droit, roule vite, et éclate tout sur son passage grâce à son carénage renforcé et ses faux de roues. Des plans simples donc, majoritairement, mais complètement fracassés, joués avec une urgence et une énergie démesurées ("Not", "And"), et habités par le chant halluciné de Scogin, qu'on croit toujours sur le point de se prendre un train ou un avion sur la gueule tant le bonhomme fait passer une espèce de danger permanent dans son interprétation. Véritablement impressionnant, et clairement un des tous meilleurs frontmen de la scène ("Speak", quelle urgence dans le chant !). Après, on parle tout de même d'une espèce assez particulière de chariot, le chariot mathcore, capable donc d'embardées complètement incontrôlables ("Love"," In"), voire de chevauchées épiques dignes du far west, somme toute assez étranges dans ce paysage déglingué, mais tellement réussies ("First", morceau nettement plus mélodique, paré d'un final hallucinant où Scogin vient hanter un passage digne du tout meilleur d'Ennio Morricone). Une propension au souk qui va jusque dans le choix des titres de morceaux, un mot en général, qui bout à bout pourraient former une phrase, mais elle est tellement sibylline qu'on finirait par douter qu'il y ait une quelconque logique dans tout ça. Peu importe, sur le fond, les narvalos n'ont pas perdu la main, et ce One Wing contient encore ses bons moments de bravoure ("Forget", modèle de saillie chaoscore que n'aurait pas renié Converge, "In", "Tongues"). Season Of Mist ne s'y est d'ailleurs pas trompé en signant les Ricains pour distribuer leur dernier opus en Europe.


Ainsi, âmes en peine, voyez la puissance et la folie de ces musiciens outranciers. Ainsi, hommes et femmes de peu de foi, que résonnent les trompettes de Jéricho en ces temps apocalyptiques, et qu'il soit gravé dans le marbre par un scribe muet, à l'aide d'un burin de platine et d'or, que lorsqu'il s'agit de se déplacer de manière brutale et désordonnée en laissant un tas de types sur le carreau sur mon passage, le Chariot est décidément mon moyen de transport préféré. Oui je vous l'accorde, c'est un peu décevant comme chute après tant de grandiloquence, mais vous savez ce qui n'est pas décevant, par contre? Le dernier opus de The Chariot... Bonnes fêtes à tous, et une très bonne année 2013 si tout ne part pas en giga-couille d'ici là. Love.


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