CHRONIQUE PAR ...
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Meister Cagliostro
(chant)
-Katte
(guitare)
-Rob
(guitare)
-Warrior
(basse)
-Roman
(batterie)
TRACKLIST
1) Intro / The Hidden Grave
2) Funeral in the Woods
3) Join the Coven
4) Edlyn
5) Ghost of the Orphanage
6) In the Chapel
7) The Invocation
8) The Headless Horseman
9) Satan's Bride
10) Evil Inheritance
DISCOGRAPHIE
Il était une fois, un petit groupe de heavy metal allemand qui aurait souhaité vivre dans les années 80. Malheureusement, la formation n'est active que depuis 3 ans et leur premier brûlot The Invocation sort en 2012, et non 30 ans plus tôt. Le combo, du nom d'Attic, aime, à l'instar de The Devil's Blood (dont ils ont fait la première partie) ou Huntress, cultiver une imagerie qui se base en grande partie sur l'occultisme. Bref, on ne fait pas vraiment dans l'original aux premiers abords.
Et côté musique, on repassera également. On pourrait même aller jusqu'à dire que le quintet manque totalement de personnalité, tant la musique nous fait penser au maître danois King Diamond. Tout évoque Mercyful Fate et le roi, notamment dans le chant de Meister Cagliostro, dont le mimétisme peut surprendre. Mais là où le combo gagne des points, c'est dans la maîtrise. Bien que ce chanteur n'ait pas l'identité la plus affirmée, il a une voix excellente, puissance et variée, qui fait mouche à chaque composition et ne faiblit jamais. Est-ce qu'une bonne tenue vocale suffit pour faire d'Attic la nouvelle révélation du genre ? Il y a quelques arguments qui valent le coup. D'autres, au contraire, ne permettent pas encore au groupe de prétendre au trône du heavy metal.
Avec la plus grande honnêteté du monde, on ne peut pas dire qu'ils ne savent pas jouer. La guitare fait même souvent preuve de maestria et de dynamisme, envoyant des riffs accrocheurs et incisifs qui donnent un cachet plus musclé à la musique délivrée dans The Invocation. Indéniablement, cette bonne tenue globale se ressent sur quelques pistes qui prennent du galon par rapport à d'autres. "Evil Inheritance" sent bon Iron Maiden et le jeu des grattes fait toute la différence : ce titre est parmi les meilleurs. L'autre morceau qui reste en tête, c'est "The Evil Horseman", par son refrain entraînant et la dextérité des musiciens. Variant parfois le tempo grâce à quelques ambiances où l'occulte est réellement retranscrit ("Edlyn", "Ghost of the Orphanage"), il est évident que l'amateurisme n'a pas sa place chez Attic.
Seulement, le déjà-entendu viendra légèrement à bout du plaisir qu'on peut ressentir à l'écoute de ce disque. Si les bonnes choses sont là, il manque toujours le petit plus qui fait d'un moment sympathique un plaisir intense. Il est ainsi regrettable de constater qu'Attic ne fait absolument aucun effort pour tisser sa propre musique, surfant sur une vague qui revient à la mode. Les surprises, ils ne connaissent pas : bien que maîtrisé, le propos est devenu trop commun. Si l’œuvre avait été délivrée des années auparavant, peut-être aurait elle été qualifiée de novatrice, originale et faisant preuve de génie. A présent, The Invocation est un bon opus, à la qualité certaine, mais qui aurait demandé encore quelques petits travaux de ça et de là.
La formation allemande est très prometteuse et The Invocation a de très bonnes idées qui émergent. Seulement, il reste des défauts récurrents qui doivent disparaître le plus rapidement possible. Et pourtant, Attic sait faire de belles choses ! Un titre comme "The Evil Horseman" en est une preuve flagrante. Comment faire mieux la prochaine fois ? En se débarrassant des inspirations encore trop marqués. Y arriveront-ils ? Je suis convaincue que oui.