CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-David Johansson
(chant+guitare+basse)
-Tomas Salonen
(batterie)
TRACKLIST
1) Sole Creation
2) Tamed Brute
3) The Portal
4) Skymming
DISCOGRAPHIE
Kongh (difficile de ne pas jouer avec les mots avec un tel nom de groupe) est un groupe qui, doucement mais sûrement, fraye son chemin dans la jungle metal. Pour se faire, il a choisi la voie du doom / sludge afin de faire partager la joie de vivre dans ce beau pays qu’est la Suède. Le terme est relativement extrême donc et la joie ne sera franchement pas de la partie.
Heureusement pour nous, la musique l’est car ce n’est pas à un groupe replié sur lui-même en mal-être permanent auquel nous avons à faire. La composition est un processus ici maîtrisé pour donner de vraies chansons, longues évidemment, puisqu'on tape dans les 10 minutes de moyenne pour les 4 pistes qui nous tritureront le cerveau. Le son tout d’abord s’avère chaud, tel un brasier baveux qui ne laisse pas transparaître tous les détails de ses flammes. On peut entendre ça et là des touches apocalyptiques à la manière post hardcore, donc Neurosis forcément. Ce son crade participe à la création d’un monde lourd qui ne laisse pas de doute quant à la thématique du voyage : triiiiste.
Le chant est scindé en 3 avec des apparitions lumineuses d’un chant clair qui fera penser à Reverend Bizarre ou bien plus loin, mais très logiquement, à Ozzy dans ses oeuvres les plus noires de Black Sabbath. Il apporte un réel détachement face à ce monde et le désespoir auquel on s’attend. Une bien belle réussite qui si elle n’est techniquement pas fantabuleuse contraste parfaitement avec le gros growl caverneux et l'éraillé plus black (black que l’on retrouve sur un riff de "Skymming" soit dit en passant). Ces 2 autres chants sont utilisés indifféremment au cours de l’album et les alternances permettent de varier et aérer les compositions, d’autant plus que c’est en général très justement placé. On jongle entre les chants pour se faire trimbaler de monde en monde et s’éviter l’ennui.
Tout serait-il rose sur ce disque de doom ? Non bien sûr et probablement que les fans les plus avertis, dont je ne fais pas partie, lui reprocheront un manque d’originalité. Quoiqu’il en soit, il possède l’atmosphère, ce qui dans le genre est indispensable. Il possède également les compositions qui, même si elles pourraient être plus jusqu’au-boutistes dans leurs variations, donnent à mâcher durant les 40 minutes de ce Sole Creation. Reste que le bât blesse dans les montées en adrénaline. Jamais l’album ne prend totalement aux tripes pour porter au-dessus du monde réel dans une bulle à soi. Cela reste son plus gros défaut mais son accomplissement est réservé à l’élite.
Un disque honnête, bien fait, bien composé et qui sait où il va, droit dans ses chaussettes en laine rembourrées. Une petite recommandation pour les amateurs de doom / sludge qui peuplent notre Terre, cela leur fera sûrement un appréciable voyage. En plus, la pochette est superbe.