CHRONIQUE PAR ...
Seth
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Ryan Lipynski
(chant)
-Tim Bagshaw
(guitare)
-Jay Newman
(basse)
-Darren Verni
(batterie)
TRACKLIST
1) Arrows
2) Crotalus Horridus Horridus
3) Bats Among Heathens
4) Beyond the Dawn of Time
5) Obsoletion
6) Aphelion
7) Compendium of Suffering
8) Only a Monolith Remains
DISCOGRAPHIE
Serpentine Path constitue l’un des plus prometteurs super-groupes du metal extreme depuis Shrinebuilders en 2009 (St Vitus, Sleep, Melvins, Neurosis), puisqu'il est composé d'anciens membres de Electric Wizard, Unearthly Trance et Ramesses et a délivré en cette fin 2012 le premier album de la formation, également nommé Serpentine Path.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire au vu des antécédents desdits groupes, pas de psychédélisme ou de doom sous LSD sur ce premier album éponyme, mais bien la lourdeur, l’horreur et la terrifiante puissance d’un doom / death suffocant et sans pitié ("Only a Monolith Remains"). Révérant autant Black Sabbath qu’Asphyx, nous sommes ici sur le même terrain que des groupes tels que Hooded Menace, qui officie dans un style horror doom malsain relativement similaire. Et tout comme Hooded Menace, sans surprise, ce groupe composé des plus prolifiques artistes du doom contemporain produit un son funéraire et terrifiant de très haute qualité. En d’autres termes, Serpentine Path est suprêmement sombre et étouffant, graâce à des rythmiques tellement lourdes qu'elles rappelleront nos esprits à nos plus denses et monstrueux cauchemars. L’atmosphère se révèle suffocante dès la première écoute et ce n’est qu’avec difficulté qu’on se relève de l’expérience.
Le doom moderne, les créateurs de Serpentine Path l’incarne certainement, la plupart ayant cependant officié dans des groupes que l’on peut plus ou moins qualifier de doom traditionnel. Ici, et ce même si l’on est complètement submergé dès la première écoute, plusieurs seront cependant nécessaires pour se rendre compte de l'ampleut de l'intérêt musical et des éléments apportés par ce premier album. Effectivement, on peut réellement parler ici d’éléments de death minimaliste qui, ajoutés à une rythmique extrêmement lente et lourde, à la voix abyssale de Ryan Lipynsky et aux riffs aussi douloureux que proprement « evil » de Tim Bagshaw ("Obsoletion"), procurent des sensations qui évoqueront des images de terreur ancienne, et de visions malsaines aux limites de l’écoeurement.
Le seul vrai problème avec le son doom death de nos jours est bien simple : il devient populaire. Très populaire, et comme souvent dans ce cas, les formations se multiplient à mesure que la spontanéité originelle se perd dans la profusion de ces nouveaux groupes à la qualité souvent plus ou moins douteuses. Serpentine Path ne sonne ni faux ni plastique, mais l’impact de cette sortie souffrira probablement d’un vent de sceptiscisme auprès des fans du genre qui auront vu passer plus d’une sortie un peu trop commerciale dans le genre et qui risqueront de douter de la sincérité de cette dernière offrande de ces patrons du doom. Malheureusement pour eux, le style doom / death étant à son point culminant, cela risque de ne pas être la dernière sortie influencée par l’engouement actuel.
Serpentine Path est donc sans hésitation la sortie doom qui marquera fin 2012 d’une pierre blanche. Ou plutôt noire. Un concentré de noirceur, de douleur et de peur lancinante, voilà en résumé les mots qui définissent le condensé doom / death que constitue ce premier album éponyme. Il sera cependant difficile de dire que rien de tel n’a jamais été entendu auparavant, ce son apocalyptique n’étant pas tout à fait ce que l’on pourrait qualifier de nouveau dans les horizons métalliques. Cet album reste cependant intéressant pour un son majestueusement sombre, lourd et affreusement évocateur.