CHRONIQUE PAR ...
Moumou le hibou
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Scott Evans
(chant+guitare)
-Jon Howell
(guitare)
-Ian Miller
(basse)
-Jeff Fagundes
(batterie)
TRACKLIST
1) The Pressure Keeps Me Alive
2) 50s Dad
3) Beef Cattle
4) Container Ships
5) Cornerstone
6) Wrong Side of History
7) You Don't Have Cancer
DISCOGRAPHIE
Comment faire une chronique constructive lorsque vous vous retrouvez face à un album où il ne s'est rien passé, un de ceux que vous parcourez sans vous rendre compte du temps qui s'écoule, qui vous fait perdre tous vos repères (dans le mauvais sens...) ? Vous savez, ce genre d'album qui vous plonge dans un état tel que lorsque qu'il se termine, vous n'êtes même plus en capacité de réagir à quoiqu'il se passe, comme dans un semi coma où toute pulsion de vie (et même de mort) est annihilée...
Pour tout vous dire, on ne sait pas comment réagir et ce pour la raison suivante : l'objet n'a provoqué chez vous ni sympathie, ni passion ni même haine. Vous restez là à attendre que les mots viennent comme une moule attend la marée accrochée à son rocher... Le problème c'est qu'il semble difficile de formuler un avis sans aucune véritable impression (bonne ou mauvaise cela va de soi). C'est alors que vous vous surprenez à combler du vide par du vide formulé, vous vous lancez dans essai pseudo philosophique en quête d'une chose dont vous n'avez pas la moindre idée. Vous faites ce que je fais en ce moment en même temps que je le démontre : vous meublez. Puis vous vous rappellez vaguement de quoi il s'agit, de musique ? Oui, c'est bien ça, d'un enchevêtrement plus ou moins habile de sons dans un style bien particulier : le sludge. Vous revoilà parmi les vivants, à nouveau conscient de ce qui se passe. Vous êtes en train de chroniquer un album de sludge. Une fois raccroché à l'objet qui vient de provoquer chez vous une logorrhée dont la lecture est presque aussi chiante que l'écoute d'un album de Carla Bruni, vous terminez laborieusement votre premier paragraphe et attaquez le second dans l'espoir de pouvoir citer quelques élèments sur ce que vous venez d'entendre.
Il s'agit bien ici d'entente et non d'écoute. L'écoute stimule, vous permet de relever certaines choses, vous fait aimer ou non ce que vous êtes en train d'analyser... Alors que lorsque l'album de Kowloon Walled City démarre, une chose inexplicable se produit, votre cerveau s'arrête de fonctionner, vous vous retrouvez hypnotisé. Monolithique, monotonique, monocyclique, monogamique... mais mono avant tout. Où l'art de transformer la musique en bruit de fond. Le vocaliste ne hurle ni ne chante (il déclame de façon linéaire), la guitare varie aussi souvent que Depardieu payera ses impôts en France pour cette nouvelle année, la batterie tape tape tape c'est sa façon d'aimer et la basse ronronne comme un chat de salon. La production est à l'image du reste, ni agréable, ni désagréable. Voilà, tout est dit.
[Reprise des méditations]
Vous pensez avoir fait tout ce qui était en votre pouvoir pour rendre compte de ce moment dont vous ne savez toujours pas quoi en penser. Était-ce génial ? Était-ce affreux ? Était-ce entre les deux ? Être ou ne pas être ? Bref, une énigme à ranger aux côtés du triangle des Bermudes, du monstre du Loch Ness, de la zone 51 ou encore de la recette du Nutella.
Container Ships n'est pas un album, c'est une expérience. A-t-on aimé, a-t-on détesté... ? Impossible à dire. C'est une chose qui a au moins eu le mérite de prouver à votre serviteur qu'on ne peut pas avoir un avis sur tout. Pour une fois ne comptez pas sur le valeureux Moumou le hibou pour vous dire comment penser (ne vous inquiétiez pas, vous en êtes capable). Je dépose les armes et les remets entre vos mains !