CHRONIQUE PAR ...
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Gabrielle Morche
(chant)
-Sébastien Gané
(guitare)
-Thibaut Lemoine
(guitare)
-Cécile Vollet
(claviers)
-Geoffrey Fourmis
(basse)
-Damien Morand
(batterie)
TRACKLIST
1) Intro
2) Thunderforce
3) New Dawn
4) Fantasia
5) Skyline
6) Angel Inspiration
7) Exodus
8) Night's Outline
9) Devil Soul
10) Crystal Sphere
11) Cender
12) Night Heart Passion
13) Panic
14) At the End of Exodus
DISCOGRAPHIE
Dans l'Hexagone, le metal symphonique reste un genre bien vivant. Le nombre de formations de là-bas est assez conséquente, et dans le lot on peut recevoir d'excellentes surprises. Entre Adrana et Asylum Pyre, voilà une scène qui n'a pas à rougir ! Ça tombe bien, un autre petit nouveau arrive avec son premier disque tout beau, tout frais : Eidon, qui délivre Crystalight. Mais si le contenant est soigné et appréciable, le contenu n'est malheureusement que trop décevant.
Vu comme ça, Eidon n'est pas particulièrement mauvais (ni bon). Seulement, ce brûlot souffre d'un défaut récurrent au style et dans lequel les six compagnons sautent à pieds joints : se calquer sur les grands noms du genre. Et quand on écoute la musique proposée, on ne peut que penser à Nightwish. C'est flagrant dans la construction des pistes, dans les claviers, dans l'apport des éléments symphoniques ou dans le jeu de guitare. Tout y est, sans aucun effort pour trouver sa propre voie et sa marque de fabrique. Sauf qu'il y a une différence notable entre le combo finlandais et nos jeunes Français : les premiers sont arrivés en apportant un petit quelque chose au metal, là où les seconds n'ont pas encore assez de maturité et de professionnalisme pour y arriver. Qu'est-ce qu'il manque ? Pas mal de choses.
On ne peut pas dire qu'Eidon soit de mauvaise volonté. Certaines mélodies ont un aspect naïf, c'est vrai, mais c'est ce qui peut faire leur charme. "Thunderforce" est un opener loin d'être déplaisant, bien que manquant encore d'affinage. Cependant, son refrain sympathique lui octroie quelques beaux arguments. C'est aussi là où on peut faire la connaissance du chant de Gabrielle, prometteur mais encore beaucoup trop hésitant pour convaincre. Sa voix chevrotante n'obtient pas toujours les honneurs et semble encore trop limitée pour s'épanouir pleinement. Pour autant, la jeune femme ne peut être considérée comme un point négatif, sa prestation globale étant loin d'être de mauvaise qualité, sans toutefois bouleverser. A l'aise sur la mid-tempo "Night's Outline" (aux paroles dans leur langue maternelle), elle réussit ainsi à se donner le beau rôle au moins une fois. Ceci dit, des défauts, Crystalight en possède, en plus de son manque de personnalité.
Quatorze, c'est le nombre de pistes que vous trouverez. Ce qui induit évidemment un tri important parmi les titres sans intérêt : "Fantasia", "Angel Inspiration", "Crystal Sphere" ou "Cender" ne captivent pas, souvent poussives et manquant cruellement d'accroche. Eidon bâti un squelette de morceau, et le décline à l'infini. Peu de variations donc, et quand on aligne autant de titres basés sur des accords répétitifs, la lassitude arrive bien trop rapidement. Qui plus est, la production camoufle la puissance et la vélocité des guitares, éléments pourtant importants dans le metal. Et ces instruments qui aurait pu donner une tournure plus musclée à la musique des Français voient leur puissance considérablement réduite. Piège supplémentaire qui n'est donc pas évité, en accordant trop d'importance au duo chant / claviers, au détriment des autres musiciens.
N'y allons pas par quatre chemins : Crystalight est encore trop impersonnel et immature pour prétendre à être un opus réussi. Eidon va devoir impérativement améliorer la qualité sonore, musicale, structurelle de son prochain disque mais, surtout, se démarquer de l'influence des grands noms du genre qui pèse encore bien trop lourd sur leurs frêles épaules. Les rebondissements existent, alors il faut garder un œil sur ces Tourangeaux : qui sait ce qu'ils nous réservent ?