CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Vestal
(chant)
-Sÿskùurr
(guitare)
-Zubrach
(guitare)
-Moros
(basse)
-Isarnos
(batterie)
TRACKLIST
1) Four in the Fifth Finger
2) Xerolagnia
3) Smell of a Grey Sore
4) Frigid Feast
5) The Veiled Whore
6) Novus Ordo Seclorum
7) Scarified
DISCOGRAPHIE
Lugnasad est un combo parisien formé autour de Vestal (en tout cas vendu comme tel), chanteur émérite de Merrimack. Doit-on donc s'attendre à la patte Merrimack, donc très sombre et porté par les ambiances lugubres ? On le verra juste après ça. Le groupe semble en tout cas fier du mot gaélique Lugnasad, jour de célébration des récoltes, fin Août, à la connotation ésotérique, confrontation de la fertilité et de l'infection de la vie.
Ce qui frappe dès les premières notes, c'est le caractère très black metal classique de la musique. On débute par une mise en ambiance basée sur un trémolo plus que typique du style et du coup, impossible de se manquer sur ce qui nous attendra par la suite. Pourtant, si cette assertion contient sa part de vérité, elle éluderait le plus important : Lugnasad adôôôôôôôôôôre Dissection. L'âme de Jon Nodveidt plâne en permanence sur cet album. Certains riffs et mélodies puent Storms of the Light's Bane, et c'est valable pour toutes les chansons. Cependant, nous n'avons pas à faire à une totale repompe inacceptable. Même si il est difficile de sortir de l'ombre qui écrase certaines parties, des rythmes sont carrément des résucés de l'album précité, il y a plus de black metal ici que ce qu'en mit jamais Dissection dans ses compositions.
On peut donc être content de ne pas subir un copier-coller forcément pâle par rapport à un tel maître. Au rayon originalité, notons les souffles graves qui parsèment la galette, ça fait son effet. Plus de black que Dissection, ce qui laisse la place à qui ? Trop de groupes pour en citer qui saute aux oreilles, mais c'est en plein milieu du black, pas forcément brutal car le mid tempo est légion. A ce sujet, la chanson-titre "Smell of a Grey Sore" est touchante dans son approche langoureuse du black et parvient à bâtir une mélancolie palpable, sublimée par un chant écorché vif, malheureusement au timbre pas extraordinaire. Ce qui peut être dit des chansons, en dehors des points déjà évoqués, est un niveau technique sans éclat ni franc dérapage. Une sorte de minimum syndical pour être tranquille. Lugnasad aime à s'apesantir sur ses titres aussi.
Il n'est pas rare de déborder les 6 minutes pour venir carrément taper les 10. Difficile de dire s'il s'agit là d'un gros limitateur au degré d'appréciation qu'on aura de la musique. Certes la longueur est parfois coupable, Lugnasad ne pratique pas un style imperméable à cela, néanmoins le temps donne l'opportunité d'imposer des atmosphères qui se subliment avec la longueur, pourquoi pas du côté d'un Totalselfhatred. Etonnamment, la deuxième partie de l'album vire plus black metal que Dissection, peut-être le groupe ayant compris qu'il vaut mieux singer un style qu'un unique groupe. Cela donne des compositions toujours agréables même si sans grande originalité, mais on sent clairement le groupe plus à son aise dans les plages éthérées que sur la musicalité pure. Reste que Dissection veille au grain et n'est jamais loin dans un coin de rue.
Lugnasad, qu'en penser ? Ce premier album n'est pas parfait, loin de là, encore moins original. Personnel peut-être un peu plus finalement car malgré toutes ces influences évidentes, on sent la patte du groupe ressortir des passages les plus langoureux. Ceux-ci ne sont pas majoritaires et si l'ennui ne guette pas, on ne peut pas dire que cet album soit recommandable. Une bonne curiosité pour le dévoreur de black metal, il sera un album de plus pour les autres.