CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Daniel Bornstrand
(chant)
-Thomas "Dark" Backelin
(guitare)
-Dennis Antonsson
(guitare)
-Anders "Bloodlord" Backelin
(basse)
-Joakim Antonsson
(batterie)
TRACKLIST
1) The Awakening Of The Sleeping Gods
2) Pandemonium
3) Ixion - The Fallen King Of The Laphits
4) Baphometh
5) The End
6) Impending Day Of Wrath
7) Tenebrae
8) A Greater Alliance
9) Wrath And Disgust
DISCOGRAPHIE
Lord Belial était un combo de seconde zone, connu seulement par des fans confirmés de black metal. Il faut dire que la formation avait une discographie en demi-teinte, partagée entre des œuvres marquantes (les premières) et d’autres plus anecdotiques, qui n’offraient qu’un black générique et clinique. Etait ? En effet, la formation a décidé de faire une pause en 2009, en raison d’un problème de santé de son batteur. Du coup les membres en profitent pour monter des side projects, voire des groupes à part entière. Death Tyrant inclut notamment Dark, chanteur guitariste de Lord Belial et ex-Decameron, ainsi que son compère Bloodlord, bassiste, chez Lord Belial lui aussi. Les autres sont d’illustres inconnus. On se rappelle notamment que Lord Belial et Decameron ont sorti des albums de qualité, faisant la part-belle à un black / death mélodique (ou dark metal pour ceux qui utiliseraient éventuellement cette dénomination) de qualité. Qu’en est-il ici ?
Déjà, on notera le logo de cette formation, très proche de celui de Lord Belial justement. La courte intro nous amène en terrain connu : celui d’un black metal savamment écrit, avec la touche de mélodie qui fait la différence. Les touches death viennent ensuite se rajouter au fur et à mesure, pour former un ensemble très appréciable. Le son légèrement brumeux (mais très clair et avec une très bonne production) n’a certes pas le grain particulier de Thulcandra, mais il renvoie tout de même à la Suède et les années 90, durant l’âge d’or de No Fashion Records. On regrettera en revanche une batterie peut-être un peu trop synthétique, qui donne un léger aspect clinique à l’ensemble, chose que l’on reprochait justement aux derniers albums de Lord Belial. Dark n’a d’ailleurs pas perdu totalement de vue ces derniers albums, puisqu’il nous gratifie parfois de riffs un peu plats et sans grande originalité, à l’image du riff principal de "Baphomet", ou des couplets d’ "Impending Day Of Wrath".
En revanche, il ne serait pas surprenant qu’il ait attentivement réécouté My Shadow… pour y abreuver son inspiration : même si la filiation avec Dissection ne se voit pas dès la première écoute, elle devient évidente ensuite. Ces arpèges au début de "The End" ne vous font-ils pas penser à autre chose ? Peut-être parce qu’ils ont presque le même son, et qu’ils installent la même ambiance que ceux de "Where Dead Angels Lie"… La ressemblance est frappante. Et ce n’est pas le seul arpège du disque qui vous rappellera la faucheuse… En tout cas, on sent réellement la patte des musiciens qui ont écrit Enter The Moonlight Gate et My Shadow…, et ceci tout du long. Car Opus De Tyranis est un album assez accessible pour du black / death, même s’il comporte des parties relativement violentes, comme la fin presque grind de "The End", rappelant les tempos très enlevés d’Enter The Moonlight Gate. Ce côté catchy est dû aux mélodies.
En effet, ces dernières sont dispensées de toutes les manières possibles, et ne desservent en rien cet album. En dehors des arpèges, très réussis et renvoyant à l’ex-groupe phare de Jon Nödtveit, on évoquera les nombreuses leads qui parsément le disque en le rendant plus mémorisable et digne d’intérêt. On savait Dark capable d’un travail d’orfèvre à ce niveau-là depuis les deux albums cités dans le paragraphe précédent, et il ne dément pas ici cette réputation. "Tenebrae" et "A Greater Alliance", entre autres, combleront ceux qui sont en constante recherche de la mélodie ultime. Les titres sont aussi jalonnés de solis, qui ajoutent encore au côté mélodique, et sont assez réussis. Pour plus de détails, se reporter à "The End" (le meilleur titre de cet opus tyranique au final), "Impending Day Of Wrath", "Wrath And Disgust" (quel originalité dans le nom des titres…) ou encore "Ixion – The Fallen King Of The Laphits".
Bien qu’on n’atteigne pas le niveau d’un Withered Beauty avec ce premier album, on y trouve tout de même de quoi contenter sa soif de black / death mélodique, après avoir trop écouté les The Somberlain et autres disques du même tenant. A l’instar de Thulcandra, Death Tyrant fait un bel hommage à la scène avec son premier album, et se classe dans les quelques formations à surveiller pour l’avenir.