CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Alex Losbäck
(basse+chant)
-Johannes Losbäck
(guitare+chant)
-Jonny Letho
(guitare)
-Tobias Kellgren
(batterie)
TRACKLIST
1) Mörker
2) Carpe Nocem
3) Our Time Has Come
4) Satanized
5) Le Roi Triste
6) The Scar Of Damnation
7) Sexual Immortality
8) Skábma
9) My Shadow...
10) Prophecy Of Life To Come
11) Mistress Of Sacrifice
DISCOGRAPHIE
My Shadow... est l'unique méfait de Decameron, sorti en 1996. Encore un album de dark metal sorti de chez No Fashion Records, le label star du genre à l'époque (qui a sorti aussi des albums de groupes comme The Moaning, ou, pour taper dans le plus connu, Dissection avant qu'ils ne partent chez Nuclear Blast). A noter que le groupe comprenait le gratteux Johan Norman, qui avait auparavant joué dans... Dissection, comme le monde est petit, mais aussi Dark, guitariste chanteur de Lord Belial. Seulement, le style de Decameron est tout à fait différent de celui de la Faucheuse. Point d'élans acoustiques réguliers chez Decameron, mais une tendance à pondre des titres plus alambiqués.
Globalement bon, voire très bon par moment, cet album souffre avant tout d'un gros défaut : il est trop long. Beaucoup trop long. Plus d'une heure, pour un album d'un genre censé mélanger les deux styles les plus extrêmes de metal (en y ajoutant une bonne dose de mélodie cependant, certes). En même temps, quand on voit que 7 titres sur les 11 dépassent les 5 minutes et que le reste ne va presque jamais en dessous de 3 minutes... Le problème principal de ce groupe, est donc ce syndrome de "ras-la-gueule" dont souffrent presque tous les titres. Les passages oscillent de l'excellent au dispensable. Pour meilleur exemple, qui permettra une généralisation, le premier vrai morceau "Carpe Nocem" qui devient relativement ennuyeux pendant les passages où nous ne profitons pas de la science mélodique (le passage mid-tempo raplapla du début et celui qui nous accompagne jusqu'à 7:02 pour ne citer que ceux-là) du groupe. Et ladite science est fameuse, on voit que Norman n'était pas chez Dissection pour rien. De même, il est facile de voir ici les prémices de ce que sera le second album de Lord Belial.
Certaines de ces fulgurances mélodiques sont d'ailleurs particulièrement joyeuses, par rapport à ce que l'on trouve habituellement dans le "genre" (le dark metal regroupant si peu de formations et d'album qu'on ne peut réellement le considérer comme un genre de metal à part entière, mais plus comme un sous-genre particulier du black / death à tendance mélodique).On oscille d'ailleurs par moment trop rapidement entre gaieté et tristesse, comme dans "The Scar Of Damnation", où l'enchaînement des deux ne fait pas bon ménage. L'album ne brille pas particulièrement par sa rapidité, faisant la part belle au mid-tempo. On retrouvera toutefois des fulgurances dans l'album ("Satanized", reprise du groupe du même nom, qui a compté dans ses rangs Jon Nödtveit, encore une fois le monde est petit), utiles pour capter de nouveau l'attention de l'auditeur. On retrouvera également quelques solos, parfois plusieurs dans un seul morceau, qui à défaut d'être géniaux, augmentent encore le potentiel mélodique de la formation suédoise. Aucune innovation majeure à signaler donc, mais de bonnes idées plus ou moins bien exploitées, à l'image de la voix claire, inutile sur "The Scar Of Damnation", mais superbe dans "Mistress Of Sacrifice".
En bref, à défaut d'avoir serti le genre d'une perle inoubliable, Decameron aura publié un album qui fait honneur au metal extrême suédois, doté de nombre de bon passages mais souffrant d'une durée trop grande.