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CHRONIQUE PAR ...

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Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Mark Basile
(chant)

-Simone Mularoni
(guitare)
 
-Emanuele Casali
(claviers) 

-Andrea Arcangeli
(basse)

-Fabio Costantino
(batterie)
 

TRACKLIST

1) Reason (ft. Russell Allen)
2) Trust
3) Universe
4) Numb
5) Pages
6) Repay
7) Chaos (ft. Viggo Lofstad)
8) Remembrance
9) Overload
10) Void
11) Blame

DISCOGRAPHIE

Momentum (2013)

DGM - Momentum
(2013) - speed metal power metal progressif - Label : Scarlet Records



A une époque où j’étais complètement blasé au niveau musical, le power metal avait relancé mon intérêt pour le metal de façon spectaculaire. Avant tout, j’avais retrouvé un vrai enthousiasme grâce aux plaisirs interdits des mélodies accrocheuses et de l’aspect direct du style. Mais après des années de bonheur, force était de constater que ce style musical tournait en rond et les grandes gloires noyaient leur créativité dans l’alcool et la clope. Alors lorsque DGM débarque avec un nouvel albumde power metal progressif, Momentum, je me dis qu’il reste peut-être un espoir dans ce bas monde…

Pour certains, la qualificatif "progressif" fait peur et est synonyme d’ennui. On ne pourra jamais taxer le groupe italien d’ennuyeux tant il s’efforce à rendre sa musique accrocheuse. Ainsi, l’opener "Reason" débarque à 200 à l’heure après un roulement de batterie annonciateur de la suite. Malgré la relative complexité des structures, tous les morceaux sont très vite assimilés et digérés par l’auditeur. C’est avant tout dans les riffs de guitare que l’on remarquera l’originalité du combo. En cela, la façon de jouer, à la fois riche et alambiquée, rappellera (de loin) Angra, notamment dans les intros. Ainsi, il est très rare que les guitaristes se reposent sur de simples accords plaqués. Ils sont d’ailleurs aidés par les claviers qui, hélas, apparaissent essentiellement en tant que lead. Cela donne lieu à de nombreux duels guitare / clavier en solo du plus bel effet. Cependant, on aurait apprécié davantage de nappes ou d’ambiance tout au long des morceaux. Les solos sont cependant l’occasion d’apporter un surplus mélodique aux chansons. Ceux-ci sont à la fois mélodiques et techniques et les musiciens font preuve d’une vraie variété dans l’exécution. C'est clairement le point fort de cet album. L'arrivée des solos est souvent le point d'orgue des morceaux, tant au niveau de l'accroche que de l'émotion.
Cependant, après une première écoute enthousiaste, je n’ai pu m’empêcher de tiquer un peu. En effet, le chant de Mark Basile n'est pas vraiment séduisant. Les refrains sont peu accrocheurs et ils coïncident souvent avec le moment le plus poussif de chaque morceau. Le groupe cherche clairement à avoir des refrains catchy et il a tendance à ralentir le rythme à chaque fois. Mais il manque des chœurs, une puissance émotionnelle, une énergie, une envolée pour donner plus d'ampleur à tout ça. Le chant manque un peu d’émotion et de puissance. D’ailleurs, c’est quand le groupe se calme sur la power ballad "Repay" que l’Italien montre ses vraies capacités en terme d’émotion. La ballade est très réussie et le chant y est pour beaucoup. Mais c'est un peu léger pour le coup sur l’ensemble de l’album. Cependant, il serait beaucoup trop dur de tout mettre sur le dos du chanteur. La discrétion des claviers hors des soli, l’absence de chœurs et les riffs techniques engendrent un effet mécanique et froid. Or, le groupe cherchant clairement à être accrocheur et mélodique, ce manque de chaleur est pénalisant. D’ailleurs, lorsque le groupe parvient à exploser émotionnellement (comme sur le solo final de "Trust" par exemple), on ressent d’autant plus le manque sur le reste de la galette. DGM propose un ensemble de qualité mais qui manque cruellement d’une atmosphère plus aboutie. Ce n'est pas forcément ce que recherchent tous les auditeurs d'ailleurs, cet aspect prenant au niveau de l'émotion. Mais le groupe semble le rechercher, d'où un certain malaise.


Au final, DGM tombe dans l’écueil classique du groupe progressif. Cherchant à être accrocheur, voire pop et technique à la fois, il produit un album un peu le cul entre deux chaises. Les refrains ne sont pas toujours au niveau et l’émotion reste cantonnée à des passages trop rares. Cependant, la qualité d’écriture reste impressionnante et la richesse de l’ensemble est à signaler. Les soli sont souvent les meilleurs passages des morceaux, ce qui est finalement assez rare pour être signalé. Tout dépend ce que vous recherchez dans la musique. Momentum est un bon album pour s'initier à du power metal plus original et technique. Car le tout est accrocheur et finalement très accessible.


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