CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Giuseppe Di Gorgio
(chant)
-Saul
(guitare)
-The Elder
(guitare)
-Urizen
(basse)
-MM Noisetech
(batterie)
TRACKLIST
1) Proclaiming from Dead Dimension
2) Rise of the Orgame Chanism
3) Dawn of The Promethean Artilect
4) Anoxic Waters
5) Sharpening Our Blades on the Mainstream
6) Obsolesced
7) Hallucinating in Genetic Disarray
8) XXX - Manifest of Involution
9) Mother Genocidal Machine
10) Invoking Carnage (Racing Blind)
11) Executioner (Slayer of the Light)
DISCOGRAPHIE
Heureusement que je n'ai pas vu la couverture de cet album quand on m'a proposé de le chroniquer. Selon toute probabilité, j'aurais refusé Drones Of The Awakening d'un geste dédaigneux, accompagné d'une parole du genre « vu la tronche du truc, ça doit être du thrash bas du front, refilez ça à Kroboy, il aime les trucs bizarres allemands ». Première erreur : Eyeconoclast n'est pas allemand, mais italien. Seconde erreur, Eyeconoclast ne fait pas du thrash de demeuré, mais du brutal thrash / death technique. Et le fait bien. Très bien, même.
Alors vous non plus, ne vous arrêtez pas à cet artwork rappelant les pires heures des dessins de Warhammer 40K (oui, il y en a de somptueux et d'autres très vilains) et intéressez-vous plutôt à la musique que propose le groupe. Pour définir le groupe et sa musique, difficile de trouver autre chose que, comme évoqué dans l'introduction, brutal thrash / death technique. Car Eyeconoclast divise sa musique entre du death radical, avec blast beat et riffs acérés à la Dying Fetus et des éléments plus thrash, en particulier certains riffs rappelant plus Kreator que Deicide. Et le mélange fonctionne parfaitement, le tout étant enrobé d'une technicité à toute épreuve – écoutez le jeu du batteur, Maura Mercurio (aka MM Noisetech), qui en fout partout, tout le temps, avec une rage et un talent énorme. On comprend mieux pourquoi quand on sait que le gars a jouer pour Hour Of Penance et Fleshgod Apocalypse...
Du talent, donc, Eyeconoclast en dégouline d'un peu partout. Le batteur, certes, mais aussi les guitares qui ne se contente pas de riffer à toute allure, elles le font de manière intelligente en proposant des riffs aiguisés qui, la plupart du temps, font parfaitement mouche. "Anoxic Waters" et "Sharpening Our Blades on the Mainstream" en sont deux exemples parmi les meilleurs, avec leur manière de transformer chaque partie de la chanson tantôt en brutalité pure, tantôt en mélodie et tantôt en rouleau compresseur thrash. Ou encore le côté groovy ultra brutal de "Invoking Carnage (Racing Blind)", qui alterne sauvagerie pure et moment de gros headbanging aviné : difficile de faire la fine bouche devant un tel déferlement de puissance et d'agressivité. Le chant, lui, est également orienté plus thrash que purement death, contribuant à brouiller encore un peu les pistes et à rafraichir la musique de Eyeconoclast en ne le confinant pas dans un style unique. On regrettera peut être juste la production qui ne laisse qu'un faible espace à la basse, qu'on aurait indubitablement aimer plus présente.
Drones Of The Awakening est vraiment une nouvelle preuve que la scène brutale italienne est une des plus prometteuse d'Europe, avec la polonaise. Sans concession, technique, brutal mais très bien construit, Drones Of The Awakening arrive sans prévenir, pose ses burnes sur la table et inflige un artwork moche mais qui, finalement, contribue à rendre le groupe sympathique. A consommer sans modération.