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CHRONIQUE PAR ...

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Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 10/20

LINE UP

-Artyom Krikhtenko
(chant+guitare+claviers)

-Ilya Zernitsky
(guitare)

-Sergey Kuznetsov
(basse+claviers)

-Roman Borovikov
(batterie)

TRACKLIST

1) Theatre of Forms
2) Inflorescence of Silence
3) A Painting (Digging Into the Canvas With Oil)
4) Suffocation
5) Faded Reality
6) River
7) Cold Light

DISCOGRAPHIE


Odradek Room - Bardo. Relative Reality.



Un jour d’octobre, humide, une petite pluie fine tombe sans interruption. Une heure de bouchons pour arriver au boulot, il y a eu pire, mais on a fait mieux. Le boulot parlons-en : le chef est toujours aussi pénible avec ses manies et son stress contagieux, rien de nouveau là non plus, hélas. A midi, l’entrecôte était trop cuite et puis le collègue relou est venu manger avec nous. On a dû subir ses commentaires idiots. On m’a appelé du collège, c’est l’aîné, il s’est tordu la cheville. Pas gravissime, mais le pauvre en a pour un mois. Là je suis dans la voiture et j’écoute le premier album d’Odradek Room, Bardo. Relative Reality. Le Bardo Thödol, le Livre des Morts tibétain. Il y a des jours comme ça, gris.

Gris comme la musique proposée par ces jeunes Ukrainiens, dont le doom-death atmosphérique mâtiné d’ambiances  « post » ne respire pas à proprement parler la joie de vivre. En soi, ce n’est absolument pas un problème, vu que dans ce genre musical un nombre important d’œuvres de premier plan ont été créées sur fond de grisaille complète. Non, le problème c'est  que Bardo. Relative Reality. n’est pas très inspiré, tout simplement. Si l’on excepte le fait qu’Odradek Room s’exprime dans ce qui semble être sa langue natale, et que le début de "Theatre of Forms" surprend quelque peu par les applaudissements d’un public factice, non seulement cette œuvre n’offre rien d’original, mais encore le tout manque cruellement de conviction. Que ce soit lors des nombreuses parties de guitares pesantes et  mélancoliques très largement inspirées des débuts d’Anathema ou Katatonia (les passages acoustiques de "Theatre of Forms" portent la marque des mythiques Suédois), que ce soit les quelques moments où le riff se fait plus heavy (le début de "Faded Reality") voire agressif (la fin de "Cold Light"), le groupe, sans donner dans l’indigence, ne convainc jamais vraiment.
Appuyée par un mélange de voix trafiquée arôme death-metal et d’un chant clair relativement mièvre, comme sur "Inflorescence of Silence" ou "Suffocation", (titre que ne semble être en aucun cas un hommage aux Américains du même nom), la musique s’écoule le long des oreilles de l’auditeur, sans leur écorcher les tympans, mais sans véritablement rentrer dans le conduit auditif. Le coup du passage « post » de "River" et ses voix off ne change rien à l’affaire. Seule la fin du quasi-instrumental "A Painting…" fait monter la pression de plusieurs hectopascals avec son mélange de sonorités cristallines et d’agressivité métallique, mais avant cela, il a fallu se fader un mix de doom-death et de post-rock pas franchement fameux sans être exécrable, mix qui, ceci dit, amusera peut-être les fans du () de Sigur Ros qui se seraient égarés en ces terres. On ne saura nier que les formations de l’Europe de l’Est ont toujours un parfum mélancolique particulier, et cet album n’échappe pas à la règle, mais est-ce bien suffisant pour provoquer l’intérêt des foules ? Quant à la référence au Bardo Thödol, seuls les spécialistes des langues d’Europe de l’Est pourront savoir si  la profondeur des textes fait honneur au livre sacré tibétain…


Ni bon, ni vraiment mauvais. Ni blanc, ni noir. Ni pour ni contre. Le premier album d’Odradek Room est bien neutre, à tel point qu’on aurait pu imaginer que le groupe provienne de Suisse. Les chiens aboyent, Bardo. Relative Reality. passe, et ne devrait a priori déclencher ni la ferveur ni l’indignation des foules. Le post-atmospheric doom-death des Ukrainiens est honnête, mais manque cruellement de flamme. C’est peut-être le but recherché, après tout : le bouddhisme n’incite pas aux hurlements et autres déferlements sonores auxquels nos tympans métalliques occidentaux sont habitués. Dans ce cas, les gars ont parfaitement accompli leur mission. Dans le cas contraire, la copie est quand même à revoir.


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