CHRONIQUE PAR ...
Amdor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
09/20
LINE UP
- Howie
(chant)
- Arik
(chant+guitare)
- Erick
(guitare)
- Michael
(basse)
- Josh
(batterie)
TRACKLIST
1) Descent Into Madness
2) Multidimensional
3) Illogical
4) String Theory
5) The Ones
6) Digitize
7) Reflections II
8) Paradox
9) Interlude
10) Home
DISCOGRAPHIE
En bon genre à la mode (tout est relatif tout de même), le courant djent s’est vu rejoindre par une pléiade de formations toutes jeunes qui inondent (ça aussi c’est à la mode en ce moment, tiens…) petit à petit la planète metal. S’il y a certes dans tout cet amas de musique quelques perles rares à découvrir chaque année, il y a aussi et surtout un bon paquet de groupes moins indispensables qui passeraient plutôt pour des opportunistes désireux de surfer sur la vague en quête de succès rapide. Les Américains de Lifeforms font-ils partie de ces derniers ? Ce Multidimensional, premier album du combo a pour lourde tâche de nous montrer que non et de lancer la carrière de ces parfaits inconnus. Bien lourde tâche en effet…
Lifeforms est un groupe signé chez Lifeforce Records... A vrai dire, cette ressemblance assez cocasse au niveau des noms est peut-être ce qu’il y a de plus intéressant à signaler à propos du combo qui, disons-le d’emblée, ne fera pas avancer le schmilblick bien loin avec ce Multidimensional ultra convenu et peu inspiré. Alors certes le djent se caractérise par ses rythmiques syncopées et n’a pas vocation à être particulièrement mélodique mais Lifeforms se contente d’enchaîner les « chug » et les « dzoing » de façon quasi aléatoire sur la majorité du disque sans chercher à insuffler la moindre once âme à leur musique. De temps en temps, on a bien quelques sons electro qui s’immiscent entre deux « dzoing » ou bien une des guitares qui essaye tant bien que mal de créer un semblant d’ambiance spatiale en jouant trois ou quatre notes avec un son cristallin et un effet de reverb maximum mais les morceaux ne prennent pas toute l'ampleur escomptée. Les titres se ressemblent, les riffs sont interchangeables et le chant typé deathcore testostéronné et surproduit rendent impossible l’accroche si ce n’est éventuellement sur la toute fin de l’album qui relève le niveau général.
Sur fond d’histoires d’aliens et de concepts pseudo scientifiques à deux sous (pour dire la vérité, ça se devine aisément sans même comprendre un seul mot aux paroles…), ce très court album où plus de la moitié des titres ne dépasse pas les 3 minutes (pour une durée totale d’une demi-heure tout rond, c’est plus court qu’un EP de doom) ne trouve en effet que trop rarement le temps de convaincre. Pourtant, au moment où l'on s’y attend le moins, les choses s’améliorent un peu. Au rang des quelques bons moments au programme, on retiendra notamment "Reflections II" qui, malgré l’incursion de chant clair dégoulinant de sucre, est plutôt agréable, ainsi que le titre final, "Home", qui se trouve être, et de très loin, le morceau le plus inspiré de ce Multidimensional. Ce n’est bien sûr pas avec ça que cette sortie parviendra à se hisser parmi les indispensables de cette année (ni même de ce mois-ci en fait), d’autant plus qu’on a quand même le droit entre ces deux bons titres à un "Paradox" au chant clair carrément mauvais cette fois-ci. Toutefois, cette fin d'album reste assez rassurante quant à la capacité du groupe de sortir à l’avenir un vrai bon album à défaut de contrebalancer totalement le reste .
Difficile de conseiller cet essai, pas si honteux que ça mais pas enthousiasment du tout pour autant. Multidimensional manque cruellement d’arguments pour convaincre et l’avenir de Lifeforms semble bien limité si les musiciens ne comprennent pas rapidement que syncoper un riff bêtement n’est pas de la composition et s’ils restent accrochés à ces structures sclérosées par les stéréotypes. Mais allons bon, soyons un tant soit peu optimiste et espérons simplement que les quelques bonnes choses entendues soient annonciatrices du meilleur ! Puisque l’album se termine sur une belle note d’espoir à ce niveau, on accordera la moyenne, mais avec tout de même un sérieux « avertissement travail ». Sur ce, au boulot messieurs !