CHRONIQUE PAR ...
Avast!
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
18/20
LINE UP
-Neil Fallon
(chant+guitare)
-Tim Slut
(guitare)
-Dan Maines
(basse)
-Jean-Paul Gaster
(batterie)
TRACKLIST
1) Earth Rocker
2) Crucial Velocity
3) Mr. Freedom
4) D.C Sound Attack!
5) Unto The Breach
6) Gone Cold
7) The Face
8) Book, Saddle &Go
9) Cyborg Bette
10) O, Isabella
11) The Wolf Man Kindly Requests
DISCOGRAPHIE
C’est quoi Clutch ? Clutch c’est le groove. Ni plus ni moins, le groove à l’état pur, primaire, celui qui vient de là, du blues, mais aussi du funk, du rock et du stoner. Sur la route depuis 1990, le quatuor signe ici son 10ème album studio sur son propre label. Album annoncé par Fallon comme le plus rock, le plus brut depuis Blast Tyrant. Ca promet.
Promesse tenue dès les premières secondes du titre éponyme.Simplicité, puissance, mais surtout vitesse. En effet, on a rarement vu le groupe jouer aussi vite sur la longueur. Guitare, batterie et basse cavalent, chevauchées par la divine voix de Neil Fallon. Ce chanteur a prouvé par le passé qu’il était surement l’un des plus fins et puissants vocaliste de rock : passant d’une voix profonde et bluesy à un phrasé rappé au growl ultra puissant sans difficulté apparente, il ne me fera pas démentir ici. Pour cet album, le groupe renoue avec Machine, le producteur de Blast Tyrant, et ça se sent : ce mec est vraiment doué pour mettre en valeur le coté rouleau-compresseur du groupe. Le tout sonne compact, sans pour autant étouffer aucun des instruments.
Là où le bât blesse (bien que ce serait pinailler au vu d’un album rock de cette qualité en 2013…) c’est que pour ce résultat plus rentre-dedans, le groupe a quelque peu laissé tomber un temps ses influences bluesy/funky, faisant que les breaks over groovy se font plus rares que sur ses autresréalisations, dommage. On a aussi moins de tubes immédiats, au profit de l’homogénéité, à l’instar de "Strange Cousin From the West". Ainsi paradoxalement, il faut plus de temps et d’écoutes pour apprécier pleinement les titres d’Earth Rocker. Mais une fois fait, c’est le pied. Jean Paul Gaster abat ses lignes de batterie avec la finesse qui lui est coutumière (ce break sur "DC. Sound Attack !"). Dan Maines incarne tout ce qu’un bassiste doit être, avec un son un poil plus rêche e tmoins rond qu’à l’habitude, en harmonie avec le propos. Tim Slut enchaine riff d’éléphant sur riff d’éléphant, tout en posant ponctuellement de mini solos aussi classes que sobres. Et Neil Fallon. Neil Fallon quoi, tout est dit.
Pour appuyer mes propos, écoutez donc "DC. Sound Attack" : accompagnement à la cowbell, break dévastateur, refrain fédérateur. On imagine sans peine l’effetd’un tel titre en live ! Pour calmer les choses on trouve en plein milieu del’album la très sympathique "Gone Cold", balade jazzy/bluesy pas piquée des vers.Ils nous l’avaient prouvé avec le CD bonus de Blast Tyrant : Clutch est aussi doué pour composer en acoustique sans paraître sirupeux ou faire du déjà-entendu. Je pourrai aussi citer "Crucial Velocity" pour ses alternances de passages typiques à Clutch à ceux plus agressifs, Mr Freedom pour l’urgence de son groove etc… Bref aucun titre n’est faiblard, on se prend tout ça comme un gros pavé dans la gueule, et on en redemande !
Ce n’est pas une surprise (le groupe n’ayant jamais composé de mauvais album) : Earth Rocker est une tuerie. Clutch assure sa place dans le panthéon du rock, bien loin de ses stars sur le déclin, et redonne au fil des albums ses lettresd e noblesse au genre que certains prétendent essoufflé. A ceux-là, je leur collerais ce skeud dans les oreilles, et surtout je les mettrais face à cette machine de guerre live, car c’est sur scène que Clutch prend tout son ampleur. Les sceptiques pourront le vérifier au Hellfest.