CHRONIQUE PAR ...
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Pellek
(chant)
-Will Graney
(guitare)
-Dawn Trigg
(claviers)
-Stephen Averill
(basse)
-John Graney
(batterie)
TRACKLIST
1) Ad Finem
2) The Longest Day of My Life
3) Reborn
4) I Hope
5) Acerbus Inceptum
6) Someone Else
7) Bringer of Light
8) Shadow Symphony
9) No Leaf Clover
10) Pride (The Warrior's Way)
DISCOGRAPHIE
J'avais pourtant un bon pressentiment à la vue de la pochette de ce Bringer of Light. Allez comprendre pourquoi. Qui plus est, ce groupe de power metal anglais compte dans ses rangs un chanteur norvégien qui entame également une carrière solo avec déjà deux albums à son actif, autant dire que dans le milieu, celui-ci doit commencer à se faire une petite réputation. Et avec une signature chez Massacre Records, tous les éléments étaient là, dans leurs mains, pour nous offrir un opus de grande qualité. Hélas, une fois encore la déception est au rendez-vous. Pourquoi ? Réponse dans ces quelques lignes.
Bien sûr, l'originalité n'était évidemment pas une attente à réellement avoir quand on parle de ce genre de power symphonique qui court les rues. Mais en dépit de ce manque, certaines formations parviennent tout de même à démontrer qu'il est possible d'épater. Chez notre quintette britannique, ce n'est nullement le cas. Et la faute revient, en premier lieu, à un chanteur qui oscille entre le passable et l'insupportable, tant il dessert complètement le disque en général. Pourquoi cela ? Parce que ses montées dans les aigus sont infectes et que le jeune homme montre ses limites très (trop ?) rapidement pour convaincre son auditoire. "Someone Else" démontre l'étendue de l'agacement qu'on peut ressentir à l'écoute de cette voix, là où certains passages sont pourtant bien plus réussis. C'est le cas sur "Pride (The Warrior's Way)", où notre chanteur s'accapare le titre et, bien que n'étant pas exceptionnelle, sa prestation reste suffisamment naturelle et acceptable pour ne pas handicaper la meilleure piste de cet opus. Globalement, que lui reprocher ? Il est maniéré. Beaucoup trop, tant que tout semble forcé.
C'est con car au niveau musical, en dépit de quelques étourderies et erreurs de jeunesse, il y a quand même quelques sympathiques éléments très accrocheurs, que ce soit sur les titres les plus longs ou, au contraire, les courts et directs. Comme "Reborn" et son excellent refrain qui rentre en tête immédiatement pour ne plus vous quitter. Et bien sûr, il y a "Pride (The Warrior's Way)" qui se démarque totalement de tout le reste du disque, par une formule vraiment bien conçue : mêlant à la fois de superbes ambiances venues d'Orient et des passages plus directs et entêtants, Damnation Angels prouve qu'ils ont les moyens d'écrire une composition excellente sans pour autant manquer de fidélité à leur genre de prédilection. On regrette qu'ils ne soient en mesure de réitérer cet exploit car d'autres morceaux dépassant les neuf minutes souffrent de longueurs qui donnent envie de zapper et de passer au prochain titre (c'est donc le cas de "The Longest Day of My Life", maladroite ouverture).
Malheureusement, ce qui empêche le disque de vraiment captiver sur sa durée, c'est ce manque cruel de morceaux qui se démarquent. Et une réussite comme "Pride (The Warrior's Way)" donne encore moins d'excuses à ces anglais. Pire, la reprise de Metallica "No Leaf Clover" est catastrophique, tant on est hors de propos dans les instruments et dans le chant. Les tics maniérés de Pellek ruinent littéralement toute la fondation qu'ils tentent de construire, en vain. Bringer of Light souffre de sa monotonie. Trop peu de surprises, trop peu de variations entre les divers titres, cet album regorge d'idées mais pas assez exploitées à leur juste valeur pour plaire. L'exemple de "I Hope" est flagrant, tant le morceau est pénalisé par sa platitude et son aspect beaucoup trop commun. Il en va de même pour "Shadow Symphony", pas foncièrement mauvaise mais, encore une fois, oubliable trop vite.
Dommage. Bringer of Light n'est pas un mauvais disque mais là où ces jeunes Anglais auraient pu, à plusieurs reprises, sortir de la banalité, le combo ne fait aucun effort pour s'en dépêtrer. Et s'il est possible d'entendre de réels moments de grâce, Damnation Angels ne marquera pas les esprits avec ce premier opus. Le potentiel est pourtant présent pour nous faire rêver la prochaine fois, reste simplement à se trouver une personnalité plus affirmée et à corriger les nombreux problèmes émanant de ce chant manquant cruellement de charisme et de naturel.