CHRONIQUE PAR ...
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Pan
(chant + flute)
-Yaromir
(chant + guitare)
-Kolyado
(guitare)
-Mikhail Romanov
(claviers)
-Peresvet
(basse)
-Vladimir
(batterie)
TRACKLIST
1) Valedictory Hymn
2) The First Wintry Touches
3) This Light And Joyous Death
4) Beldam-Snowstorm
5) The Sit’-River
6) The Prophetic
7) Soon, Very Soon!
DISCOGRAPHIE
Généralement, recevoir une promo de folk metal ne me dérange pas du tout. Appréciant relativement bien le genre, j'ai donc abordé ce nouvel opus des russes d'Oprich avec sérénité. Hélas, tout ne peut être de qualité dans un même genre musical et il arrive parfois que le chroniqueur tombe sur de fortes déceptions. Vous l'aurez compris, avec ce Birdless Heavens, notre combo est très loin de marquer les esprits.
La faute au manque de relief des compositions de cette offrande, beaucoup trop vide et manquant de mordant. Il n'est pas toujours évident de rendre harmonieuse la cohabitation entre les (nombreux) instruments traditionnels et les parties plus metal. Et dans le cas d'Oprich, quand les uns jouent avec les autres, le poids du folklore écrase la lourdeur du metal, en faisant parfois beaucoup trop dans le kitsch. Sur "Beldam-Snowstorm", ils peuvent même apparaître comme désagréables par moments, ce qui est un comble quand on tente de jouer dans la catégorie du metal à touches folk. Ou peut-être du folk à touches metal. Quoiqu'il en soit, ce problème est renforcé par une production qui n'est pas forcément optimale, donnant une impression compressée et peinant à donner un cachet à la musique pratiquée par les russes.
Et il y a aussi le problème du chant. Celui-ci n'est pas mauvais à proprement parler, mais possède le défaut d'en faire beaucoup trop et d'apparaître comme trop maniéré. Du coup, il devient difficile sur la longueur de supporter ce chanteur au timbre déjà peu agréable et manquant cruellement de charisme. La voix reste souvent trop plate, peu engageante et semble avoir du mal à coller aux ambiances que le groupe tente de déployer. En revanche, l'intervention des growls est souvent plus intéressante, apportant justement cette pêche qu'il manque souvent à Birdless Heavens. Sur "This Light and Joyous Death", si le chant extrême n'est pas excellent, il apporte un bon contrepoids à ce chant clair qui semble à la peine.
Oprich sait pourtant offrir quelques moments de grâce : le dernier morceau, "Soon, Very Soon!", dégage beaucoup d'énergie et possède un caractère slave très marqué, lui conférant un charme réel. Dans ces moments plus dynamiques, on sent que les russes se font plaisir et sont bien plus à l'aise que pendant l'opener "Valedictory Hymn" ou sur "Beldam-Snowstorm". L'inégalité qualitative des morceaux de Birdless Heavens laisse souvent entre des hauts et des bas. Dommage que les seconds priment largement sur les premiers, là où le potentiel est pourtant bien présent pour corriger les erreurs, et un titre comme "The Sit'-River" est là pour le prouver : la formation pose de très belles ambiances mais reste trop hésitante pour réussir à captiver.
Birdless Heavens manque le coche : alors que les Russes d'Oprich auraient pu s'imposer sur la scène comme une nouvelle formation pleine de promesse grâce à ce second opus, le résultat reste encore trop incertain pour y croire. Mais laissons leur le temps de corriger leurs défauts (et notamment le chant), car peut-être ont-ils plus d'un tour dans leur sac.