CHRONIQUE PAR ...
Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Udo Dirkschneider
(chant)
-Andrey Smirnov
(guitare)
-Kasperi Heikkinen
(guitare)
-Fitty Wienhold
(basse)
-Francesco Jovino
(batterie)
TRACKLIST
1) Steelhammer
2) A Cry Of A Nation
3) Metal Machine
4) Basta Ya
5) Heavy Rain
6) Devil's Bite
7) Death Ride
8) King Of Mean
9) Timekeeper
10) Never Cross My Way
11) Take My Medecine
12) Stay True
13) When Love Becomes A Lie
14) Book Of Faith
DISCOGRAPHIE
Nouvel album de la bande à Udo qui, comme une horloge suisse, nous sort une galette tous les deux ans. Quelques changements cette fois-ci puisque Stefan Kaufmann - guitariste et producteur - a quitté le navire suite à des problèmes de santé. Les nombreux apports de ce dernier semblent déjà oubliés puisque Monsieur Dirkschneider a récemment annoncé ne pas avoir aimé la production des deux derniers opus, Dominator (2009) et Rev-Raptor (2011) car trop froide et électronique. Donc celui-ci annonce un retour aux formes et je ne peux m'empêcher de voir une version moderne de la pochette de Balls To The Wall dans ce Steelhammer...
Changements donc pour U.D.O. version 2013. Après le départ de Stefan Kaufmann - compagnon de route depuis 1980 - la tâche d'écrire les chansons avec Udo retombe sur le bassiste Fitty Wienhold alors que le chanteur se chargera également de la production. Deux nouveaux guitaristes se joignent à la troupe, même si seul le russe Andrey Smirnov peut être entendu sur le disque, Kasperi Heikkinen étant arrivé après la fin des enregistrements. Premier constat à l'écoute du premier titre, "Steelhammer", U.D.O. sonne toujours comme U.D.O. et ce morceau fait une très belle entrée en la matière car assez rapide et très heavy. Udo a donc trouvé un nouveau partenaire car l'album dans sa proche totalité sonne comme les autres oeuvres de U.D.O., avec il est vrai, une certaine atmosphère plus proche de ce que celui-ci fit au début de sa carrière solo. Après tout, le bassiste le dit lui-même dans une interview donnée au site canadien Bravewords & Bloody Knuckles, ils ont ce son dans le sang et sont trop vieux pour changer...
Le petit gars russe se sent à l'aise lui aussi, nous offrant de très belles parties de guitares tout au long du disque, parties qui se fondent dans le moule sans aucun problème. Et c'est peut-être là que le bât blesse. On se sent trop à l'aise. Après la bonne surprise de la première écoute pendant laquelle on se prend à chantonner les refrains bien carrés, l'intérêt retombe à chaque fois que le CD se retrouve dans le lecteur. On regrette que l'album n'offre que peu de surprises. Trop de titres sont pris dans ce rythme mid-tempo. "A Cry Of A Nation" renvoie à ce que le groupe nous a servi maintes et maintes fois. Tout comme "Metal Machine" - on s'étonnera d'ailleurs qu'un tel titre ne fut pas enregistré auparavant. Mais on lui préférera "Mean Machine", et de loin ! Les seuls titres qui s'affolent quelque peu sont "Death Ride", "Stay True" - refrain très Accept - ou bien "King Of Mean" où le groupe nous offre un groove des plus entraînants. Bien sûr, aucun album de U.D.O. ne serait tel sans sa ballade et le groupe nous sert "Heavy Rain" où la voix de Udo se fait fragile, montrant sa sensibilité mais aussi ses limites.
Quelques bonnes surprises se trouvent au long de ce Steelhammer. Le titre "Basta Ya" est chanté en espagnol - et non en russe. La très bonne semi-ballade "When Love Becomes A Lie" renvoie à l'époque Faceless World avec son côté mélodique et l'utilisation des claviers. Grâce à son refrain des plus accrocheurs, elle aurait d'ailleurs très bien pu figurer sur cet album. "Take My Medecine", avec son côté rentre-dedans, est un peu plus rock - comme ce à quoi nous avait habitué Accept ! On aurait aimé plus de titres dans cette veine où le nouveau venu montre ses qualités tout au long du morceau et plus particulièrement quand arrive le solo. L'album se termine sur une note assez hors-norme. "Book Of Faith" est un morceau où Udo parle plus qu'il ne chante, mais pour un résultat des plus détonnants. Avec son rythme lent et oppressant, le morceau ne s'accélère qu'un peu quand les guitares - heavy et menaçantes - arrivent, suivies ensuite par des notes orchestrales au moment du final, ajoutant la cerise sur le gâteau de la seule vraie surprise de cet album.
Ce Steelhammer aurait pû être bien plus. Certes, le son est plus chaud et l'album offre une écoute fort agréable, et on se surprend même en pleine mélancolie à se rappeler les temps révolus, mais on aurait surtout aimé que le Sieur Udo eût plus de hargne à revendre, ce qui aurait permis de conquérir bien de nouveaux - et anciens - adeptes et pas seulement de faire plaisir aux seuls fans. Quant à la pochette, elle nous a induit en erreur. Ce nouvel album n'est pas la version moderne de Balls To The Wall. Un petit retour en arrière, certes bienvenu, mais ce nouvel opus sonne un peu trop comme un autre jour au bureau. Sauf qu'aujourd'hui, petit plus, le repas est payé par la boîte et on ferme à midi au lieu de cinq heures.