CHRONIQUE PAR ...
Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11.5/20
LINE UP
-Steve "Lips" Kudlow
(chant + guitare)
-Sal Italiano
(basse)
-Robb Reiner
(batterie)
TRACKLIST
1) Hope In Hell
2) Eat Your Words
3) Through With You
4) The Fight Is Never Won
5) Pay The Toll
6) Flying
7) Call Of Duty
8) Badass Rock'n'Roll
9) Time Shows No Mercy
10) Mankind Machine
11) Shut The Fuck Up
DISCOGRAPHIE
Anvil a eu la chance de faire renaître sa carrière grâce à ce documentaire où le monde entier fut pris de pitié envers ces exemples spinaltapiens vivants. Nous voilà donc avec le deuxième album depuis la sortie dudit film, et il est bien opportun de se demander ce que peut nous apporter Anvil de nos jours.
« Le temps ne montre aucune pitié. » Paroles choisies tirées de - surprise - "Time Shows No Mercy" où Lips nous rappelle que l'âge n'est qu'un nombre, que ne plus se sentir jeune, c'est le signe qu'on est vieux. N'allez y voir aucune philosophie, sinon de comptoir, nos Canadiens n'étant nuls descendants de Shakespeare. Signe qu'ils n'ont peut-être pas si vieilli que ça : la guéguerre qui fait rage entre le groupe et l'ex-bassiste, Glenn Five, viré, semble-t-il à coups d'enclumes. Puérils? Peut-être. Tout comme ce "Shut The Fuck Up" qui clôt l'album et qui semble tout droit sorti de l'imagination d'un ado ayant découvert ce fameux mot-F et à qui l'on a oublié de dire que la puissance d'une expression demeure dans son utilisation avec parcimonie! Non, ici, c'est bien plus d'une quarantaine de fois que Lips crache son « Shut The Fuck Up »! Erreur d'adolescent. Et c'est bien ce qui blesse sur Hope In Hell.
Ah, cette jeunesse, cette fébrilité, cette énergie non canalisée! Oui, Robb tape toujours comme un dingue tout au long de l'album. Tout comme Lips qui nous offre une pléthore de riffs en pleine poire. Non, ils ne sont pas adeptes du « moins, c'est plus »! C'est ce qui finit par fatiguer les écoutilles. Les pauvres en prennent pour leurs galons. Et elles n'ont rien demandé. En voulant battre le temps, il semble qu'Anvil ait décidé de montrer qu'ils peuvent toujours jouer vite et fort. Alors, bien sûr, on a des titres comme "Eat Your Words" qui déboule à grande vitesse, mais qui ne laisse qu'une légère trace derrière lui. L'écoute de cet album rappelle au monde que si Anvil est un bon groupe de métal, il n'en est pas un grand.
Mais tout n'est pas mauvais ici. Non, il reste un peu d'espoir ... Cet album renvoie de nombreuses fois à une époque correspondant aux années 1983-1984 avec de nombreux clins d'oeil aux Megadeth et Metallica des débuts. La ligne de basse de "Hope In Hell" évoque la bande à Dave Mustaine pour une bonne entrée en matière qui présageait mieux. "Through With You" actualise le riff de "Smoke On The Water" en le mariant avec des allusions à King Diamond. Lips crache plus ce refrain de « I'm through with you » qu'il ne le chante. Que ceux qui voient une élève de collège le dire à son prof avant de claquer la porte lèvent la main. "The Fight Is Never Won" est une ballade un peu speed, certes basique avec un chant très linéaire, mais son refrain mélodique pendant lequel Lips ne basarde pas 300 notes à la seconde sauve le morceau.
Malgré tout le bon coeur et les bons sentiments que l'on peut avoir envers Anvil, une certitude est évidente. Anvil est un bon groupe de heavy mais n'a été qu'un grand groupe une seule fois dans sa carrière. Ce Hope In Hell le prouvant une nouvelle fois. On aurait aimé être plus enthousiasmé, mais au lieu de cela, on a les écoutilles fatiguées.