CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Joe McGuigan
(basse+chant)
-Philly Byrne
(chant)
-Domo Dixon
(guitare)
-Paul Caffrey
(batterie)
-John Roche
(guitare)
TRACKLIST
1) The Wrong Stuff
2) Legend Of Speed
3) Backwards Bible
4) Beverly Hills Robocop
5) Smoke The Blow With Willem Dafoe
6) We Started The Fire
7) Terrorscope
8) The Cannibals Are In The Streets (Therefore) All Flesh Must Be Eaten
9) Shitting Yourself To Live
10) Matrioshka Brain
11) Metal Idiot
12) Wrecking Ball
DISCOGRAPHIE
Revival thrash, épisode 2358 : Gama Bomb et son nouvel album, The Terror Tapes. Ce petit groupe anglais originaire de Newry semble décider à prouver que les rosbeefs, contrairement à ce que l’histoire a, à quelques exceptions près, sans cesse montré, sont tout à fait capables de jouer du thrash metal sans pour autant que l’on crie à la catastrophe. The Terror Tapes est déjà leur quatrième album, depuis 2005, ce qui montre une certaine volonté d’en découdre de leur part. Et quand bien même les anglais n’ont pas l’aura des Municipal Waste et autres Vektor, ils présentent un capital sympathie non nul, rien qu’avec cette pochette clairement typée Ed Repka.
Revival thrash oblige, commençons déjà par cerner les influences pour que le propos soit plus clair : pas mal de Metallica, du Anthrax dans la façon décomplexée de riffer, l’utilisation des chœurs et dans le propos parfois caricatural, un peu d’Overkill, et roule ma poule, voilà un album bien ficelé. Des influences qu’il est possible de voir dès l’opener "The Wrong Stuff" : riff speedé typé Kill’Em All, refrain fédérateur à la "Caught In A Mosh" et solo éclair pour ne faire que mieux passer la pilule. Et au fur-et-à mesure que défile la tracklist, les mandales s’enchaînent, avec toujours ce chant, assez peu varié, mais tentant tout de même de tirer très légèrement sur le heavy ("The Legend Of Speed"), entre deux bravades fraternelles avec ses compères instrumentistes. Le forban se tape même un phrasé totalement loufoque renvoyant encore une fois à Anthrax en conclusion de "Backward Bibles". La section rythmique reste très classique, bien que faisant son travail comme il convient, avec beaucoup de skank beat, un peu de poum-tchak et quelques roulements pour montrer que le batteur est pas un manche. A la rigueur on remarquera les quelques passages à la double grosse caisse, plus habituels chez Kreator ou Slayer que les groupes cités plus haut.
Les natifs de la perfide Albion auraient pu, à l’instar de tant de formations, pondre un album de thrash mou et chiants. Mais encore aurait-il fallu pour cela qu’ils oublient les riffs ponceuses. "Terrorscope", "The Legend Of Speed", "Wrecking Balls", et quasiment tous les autres titres démontrent un talent de composition indéniable, et tiennent parfois autant du tube radiophonique que de la thrasherie abrasive. Certains râleront éventuellement du caractère peu sérieux, à écouter avec une bière à la main et des potes permanentés aux alentours, de certains morceaux, comme ce "Beverly Hills Robocop", aussi crétin que son titre le laisse penser. Mais les paroles de ces petits brûlots speedés reniflent la crétinerie de loin, le titre "Shitting Yourself To Live" ayant mis la puce à l’oreille de tous depuis le départ, ceci n’ayant pour seul effet que de les rendre encore plus jouissifs. On regrettera éventuellement qu’il n’y ait pas davantage de mid-tempo, puisque seuls les refrains modèrent un peu ce même tempo, pour permettre au chœur de s’exprimer. D’ailleurs voilà encore un reproche : pourquoi les refrains sont-ils presque tous montés sur le même schéma ? Deux ou trois pourquoi pas ? Mais tous... l’indigestion guette les plus exigeants à tout moment.
Un thrash convivial appelant à la beuverie, un peu comme Municipal Waste, mais différent de Municipal Waste. Du genre à plaire à ceux qui trouvent que leur dernier Motör Freedom Judas Maiden manque de souffle et ne vas pas assez vite. Les engliches ont également trouvé la bonne durée pour leur full-length, qui n’a pas le temps de s’essouffler, ni de lasser son auditoire, et s’enfile assez facilement grâce à ses riffs percutants et rapidement mémorisables. La discrète référence à "Hangar 18" placée à la fin de "Wrecking Balls", sous la fourme d’une joute de solo supersonique ajoute également une plus-value qui place définitivement la formation dans l’escarcelle des groupes de revival à surveiller.