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CHRONIQUE PAR ...

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S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 7/20

LINE UP

-Terence Hannum
(chant+guitare+claviers+arrangements)

-André Foisy
(guitare+basse+ percussion)


TRACKLIST

1) Eternal Return
2) A Visitation From the Wrath of Heaven
3) Two Moons
4) Return to Annihilation
5) Exiting the Hall of Vapor and Light
6) Panorama of Mirrors
7) Obsolete Elegies

DISCOGRAPHIE


Locrian - Return To Annihilation
(2013) - ambient Black Doom Experimental zarbi_Noise - Label : Relapse Records



« La création de genre musical est elle encore possible dans notre musique au regard de l'album Return to Annihilation de Locrian  ? » Ainsi parlerait dans cette dimension fantasque le professeur d'écoute musicale qui, certainement encore surpris de l'ajout de Locrian au programme des auteurs contemporains, ne croirait pas lui même dans le sujet de son interrogation surprise. Le lycéen pourrait-il donc réussir sa dissertation sur cet énième album du groupe labellisé « ambiant ascendant metal » ?

Tout d'abord il faut savoir que Locrian c'est un duo formé de André Foisy et Terence Hannum et créé il y a 8 ou 9 ans maintenant. Le rythme de production musicale du groupe est de quasiment un album par an avec tout un tas de référence dans une surprenante discographie. Return to Annihilation serait le sixième album, à s'en tenir au site officiel du groupe. L’artwork et le titre de cet opus intriguent dans le bon sens (et au passage font sourire car le caddie au milieu du parking… on sent le concept torturé). Au regard des précédents albums et des morceaux sur lesquels le groupe a commencé à se faire connaitre on s'attend, avec ce nouvel opus, à une débauche d'ambiances lourdes et violentes, lentes et pesantes,  progressives et longues : bref un enthousiasme musical pour qui aime l’exploration des genres et  la musique surtout basée sur l’ambiance ou le sentiment qu’elle procure. Cet album est quelque peu différent des autres : on reste vraiment dans une espère d'ambient aux touches diverses mais pour le lourd et le violent et le lent et le pesant, il faut passer son chemin.Pour le progressif et le long on est en revanche quasiment servit. Quasiment car hormis le dernier morceau "Obsolete Elegies" qui emmène tout doucement l'auditeur vers un univers finalement agréable le reste de l'album est, au final, bien plat après plusieurs écoutes et dans différents contextes (seul au baladeur, fond musical avec des amis, en voiture sur du long trajet...).
Quelques éructations assimilées selon certains a du chant black, de la disto bien-aimée et une batterie lourde ont du mal a réveiller les morceaux et leur donner une dimension forte voire, pour rester aimable, une contenance minimale. Minimal serait d'ailleurs le mot à retenir si l'on voulait qualifier l'opus des Locrian. Çà commençait  pourtant plutôt bien avec le premier morceau "Eternal Return" et ses quelques mélanges assez bien construits jusqu'au « chant » (il y a des paroles mais on ne comprend rien). Ce morceau a été choisi pour la promo numérique de l'album et donne envie d'aller plus loin, que l'on soit ou non initié au genre (si encore celui-ci est réellement défini). Le titre fait un peu moins de trois minutes et on peut penser qu'il fait office d'intro à cet album d'ambient. Quelle erreur ! Les cinq titres suivant se contentent d'amorcer le contexte musical mais ne décollent jamais. Au bout du troisième titre on se sent presque escroqué. Pourtant les idées et les bases ambiantes lancées par les débuts de chaque morceau donnent envie, mais c'est malheureusement, et même avec quelques phases d'accélération, un soufflé musical qui retombe faute de précision ou d’inspiration réelle. Pour exemple sur "Two Moons", le morceau démarre après 40 secondes de mise en place mais ne se contente que de boucler la disto proposée et ce qui est pensé comme le nouveau fil n'est finalement que la mélodie soutenue d'un arpège timide.
On se dit qu'avec le titre éponyme le change va être donné mais, au bout de 4:30 minutes, l'entrée de la batterie poussive accompagnée du « chant » ne sauvent pas le morceaux de l'impression décrite ci-dessus. Le pire (et je pèse le mot) est réellement "Exiting the Hall of Vapor and Light". Le titre donne d’ailleurs des indices sur le morceaux : une espèce de buée sonore sans saveur ni odeur alors que l’on est prêt pour les essences et senteurs multiples et variées ; bref, 5 minutes pour ouvrir les fenêtres d’une chambre à aérer après une grosse nuit de sommeil façon « gueule de bois ». Je n’arrive même plus a expliquer l’avant dernier morceau puisqu’hormis les « râles » placés en amont il n’y a rien de nouveau dans la conduite. Après toute cette souffrance d’ennui et d’attente déçue, l’attaque d’un morceau de 15 minutes laisse l’auditeur méfiant. Si on avait pu enlever la moitié des mesures sur chaque passage du morceaux (et le ramener à 10 minutes) alors nous aurions pu pardonner le temps quasi perdu. Plusieurs paysages musicaux se succèdent et présentent une accélération (attendue quand même 3/4 heure...), mettant enfin l’auditeur dans des conditions optimales pour profiter de ses pensées personnelles et des réflexions intimes que permettent l’écoute de ce type de musique.


Au final, l’artwork de l’album, son titre et son contenu ressemblent à une mauvaise copie rendu par un duo d’élève a priori bien équipés pour proposer une musique particulière, spécifique et très peu explorée.  L’impression de manque d’inspiration et au final l’ennui qui s’installe ne disparaît pas même avec les quelques bons passages trop rares et trop courts. On a l'impression d'être à l’école des « œuvres » non ou mal comprises nécessitant la production d'une dissertation classique thèse/antithèse/synthèse où l’élève doit se forcer sur les points forts de l’étude alors que ni lui ni son correcteur n'y croient. Que le lycéen fictif décrit en introduction se rassure : sa dissertation sera probablement aussi ennuyeuse que l’album de Locrian et le professeur notera  probablement plus la forme que le fonds se rapprochant sans doute de la note donnée à cet album. La dernière question sera la suivante : pourquoi Relapse a signé ce groupe ?
 


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