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CHRONIQUE PAR ...

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Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 8/20

LINE UP

-Luca Micioni
(chant)

-Gianmarco Ricasoli
(guitare)

-Alberto De Felice
(basse)

-Luca Ciccotti
(batterie)

TRACKLIST

1) If I Could Go Back
2) The Last Breath (Slideshow)
3) Welcome to My World
4) Drowsiness
5) In Your Eyes
6) Fly
7) Interlude
8) Waiting for a Day of Happiness
9) X IV
10) Limbo

DISCOGRAPHIE


Infinita Symphonia - Infinita Symphonia
(2013) - speed metal symphonic power prog metal - Label : Scarlet Records



Il y a des jours où le travail du chroniqueur musical est particulièrement rébarbatif. Il est certain que lorsque j’ai reçu l’album Infinita Symphonia du groupe du même nom, je m’attendais au pire. Surtout que le groupe annonce une musique de type « symphonic power prog metal »… Le fait qu’ils soient Italiens n’était pas foncièrement une source d’angoisse supplémentaire et c’est en toute objectivité que votre serviteur se lançait dans l’écoute de cet album à la fois symphonique et infini.

Malgré le critère symphonique mis en avant, pas d’introduction instrumentale ici. On démarre directement sur le premier morceau, "If I Could Go Back", avec un riff efficace à défaut d’être original. Les claviers un peu kitsch apparaissent, puis le chant… Et là, c’est la catastrophe. Luca Micioni a une voix que je trouve particulièrement désagréable. Je la trouve nasale et, du coup, j’ai beaucoup de mal à adhérer. Passé le choc préliminaire, on s’habitue, mais à aucun moment le chant ne sera un atout du groupe transalpin. Or, pour du power-metal, c’est un peu gênant tant il est mis en avant dans la plupart des formations. D’ailleurs le groupe est très heavy en soit. Les tempos sont rarement rapides et on se contentera de mid-tempo pour les morceaux les plus véloces. D’ailleurs, "The Last Breath", le deuxième morceau, est très lent et met en valeur les qualités progressives du groupe. En effet, Infinita Symphonia ne fait pas dans la musique simpliste. Les structures sont assez complexes et peu évidentes. C’est une qualité mais l’ensemble manque un peu de variation réelle pour marquer l’auditeur. Si bien que lorsque les morceaux s’allongent, on s’ennuie parfois un peu. Ainsi, "The Last Breath" dure presque 8 minutes mais ne donne pas l’impression de grande coupure dans le morceau. Le tout avance sans grand changement ou évolution d’ambiance. On s'étonne presque que le morceau dure si longtemps, tant la structure paraît au premier abord simple. C'est un sentiment assez étonnant.
Ce qui manque à Infinita Symphonia est sans conteste un brin de folie. Ou du moins un véritable talent. Car la musique est travaillée, plutôt bien foutue, mais jamais marquante. On est presque désolé de voir un groupe bosser autant sur ses morceaux sans que cela nous touche. J’ai précédemment cité le chant qui me fatiguait, mais les guitares ne sont pas géniales non plus. Les riffs sont sans âme, absolument pas complexes. Ils se contentent de donner une base pour le chant. Si bien que l’aspect progressif ne se retrouve que dans la longueur et la structure des morceaux, mais pas dans la complexité des riffs ou des structures rythmiques. Il manque réellement de fond dans la musique. Néanmoins, l’album n’est pas si mauvais. "Welcome to my world" est plus simple dans sa structure et finalement plus intéressant. Son pont avec des parties chant très différentes marque l’auditeur. Et l’enchaînement avec le solo est vraiment sympa. Voilà un morceau court et pourtant varié. De même, "Drowsiness" propose également un chant plus varié, des guitares plus complexes, un peu de chant agressif au niveau du pont... Cela surprend et emballe un peu la machine. La ballade "In your Eyes" est super cliché mais pas désagréable… En soit, Infinita Symphonia ne fait pas de la mauvaise musique, mais l’ensemble se révèle peu accrocheur et finalement trop poussif.


Etant vraiment réfractaire à la voix du chanteur d’Infinita Symphonia, j’ai eu bien du mal à m’enthousiasmer pour cet album éponyme. Ce dernier possède des qualités et un vrai souci du détail, mais j’ai l’impression que la créativité et le talent des différents protagonistes l’empêche de décoller. Et finalement, c’est un sentiment d’ennui qui ressort après les écoutes de cet album. A éviter sauf si vous adorez vraiment ce style de musique au point de manger à tous les râteliers.



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