CHRONIQUE PAR ...
Archaic Prayer
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-KzR
(guitare, voix)
-HzR
(batterie)
TRACKLIST
1) CME (Coronal Mass Ejaculation)
2) Entranced by the Wolfshook
3) The Great Unifier
DISCOGRAPHIE
Un groupe de death metal suisse qui fait penser aux grosses turbines australiennes, comme Stargazer, ou canadiennes, comme Mitochondrion. Décidément, les Helvètes ont un peu le vent en poupe à l'heure actuelle. À peine y a-t-il un peu de black metal avec Cendres de Haine (qui sortit un album en 2010, pour ceux qui ne connaissent pas, des bons riffs mais un son bancal) et Freitod, pendant que Coroner relance la machine, et voilà que le death a de nouveau le droit de cité. Et avec lui, Iron Bonehead semble se refaire une santé. Et ce n'était rien de dire que leur catalogue se résumait à du gros black death plagiant Blasphemy ou Beherit sans arrêt, avec un merchandising copiant trop Nuclear War Now records. Cela fait du bien d'avoir un produit de qualité.
Donc, à défaut d'un premier album (cela dit, un groupe allemand vient de sortir son premier disque sur le même label : cela s'appelle Beyond et les fans ont l'air de croire à renouveau du death metal), le groupe nous propose un E.P de trois titres pour… vingt et une minutes. Quand je vous disais que les E.P devenaient parfois plus longs que les albums, ce n'était vraiment pas pour rien. Mais cela n'enlève pas les qualité que le groupe nous sert, ah non. On a un son bien lourd, très massif qui rend super bien, cela fait croire qu'il y a un bassiste, alors qu'aucun n'est crédité. Comme quoi, rares sont les groupes qui peuvent se passer d'un bassiste, même si Svartsyn et Inquisition ont pu se le permettre. Mais c'est surtout au niveau des riffs un peu plus dissonants que la force du skeud se concentre. Cela fait penser à des groupes comme Grave Miasma ou ceux cités au début, tant la structure est solide. Les compos se révèlent assez convaincantes dans le genre, mélange de black et de death metal. Cela vient surtout du fait qu'ils sont servis par une batterie bien martelante, mais qui comprend bien que blaster tout le temps quand on propose un disque parlant de divinités monolithiques et tout le folklore hérité de Morbid Angel, cela peut vite saouler. Le dernier titre (mais nous reviendrons dessus) le montre le mieux avec son intro et ses parties de batteries au milieu.
Dans cette sortie death, il faut donner la mention spéciale au deuxième titre, "Entranced by the Wofshook". Tranchant, avec le caractère plus lourd du premier morceau, les riffs sont plus intéressants, un peu moins répétitifs et surtout, le vocaliste s'en sort mieux. Autant son growl à lui est peu original, dans ce mouvement tout récent et représenté par Portal ou Antediluvian, autant il réussit à donner le change et créer une ambiance particulière, mêlant noirceur et passages plus planants. Après, les deux autres moreaux ne sont pas mauvais, mais s'il faut incriminer un détail dans le disque que nous offre ce gang de Zurich (ville natale de bien des groupes suisses, d'ailleurs), c'est ces espèces de « Whooooooo » qui se relancent en boucle. Si cela démarrait bien au début de "The Great Unifier" (la plus pesante de l'E.P., au passage), c'est tellement affreux et ça casse tellement le rythme que cela devient vite gonflant. Il y a eu des groupes récents, comme Malepeste et Supplicium qui ont bien su exploiter la voix qui se met à partir en couilles. Mais voilà : Bölzer n'en fait hélas pas partie. Et malheureusement, c'est bien çà, la raison principale pour ne pas mettre ce MLP en coup de cœur. Ce qui devait créer une ambiance de folie (un des aspects principaux du black/death d'obédience australienne) frôle pourtant de très près le ridicule.
Bref, pour un échantillon de trois morceaux, Bölzer s'en titre bien, et il peut d'autant plus se le permettre que l'année 2013 manque un peu de bons groupes de death metal un peu brutal (et j'entends par là nouveaux noms, pas les anciens). Ne reste plus qu'à attendre un disque longue durée et de nouvelles hordes, en espérant que cela durera plus de cinq ans (certains éclats de début de décennies furent parfois les dernières sorties de certains groupes). Avec cet E.P, le groupe suisse s'ajoute aux portes-étendards du death européen et rehausse le prestige de Iron Bonehead qui a raison de miser aussi sur Beyond. Comme quoi, bientôt, seule la mort sera réelle, comme disait Hellhammer.