CHRONIQUE PAR ...
RuboubartacsimeuS
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
18/20
LINE UP
-H.M.Outlaw
(buitare+chant+basse+banjo)
-Emilio S.O.B Sobacchi
(batterie)
TRACKLIST
1) Old blood
2) Acid overlord
3) Graveyard blues
4) Hellfire rodeo
5) Ruralizer
6) Bite the dust (and bleed)
7) At the bitter end
8) Mississippi queen (Mountain's river)
9) Hangman's friend
DISCOGRAPHIE
Commençons d'abord par une petite leçon de géographie si vous le voulez bien. A votre avis quel est l'endroit sur Terre le mieux adapté à la confection d'un album de stoner ? Vous avez 2 heures. Quoi ? Et pourquoi cette question ne serait-elle pas retenue pour les sujets de bac 2014 hein ? Au cas -peu probable - où l’éducation nationale se déciderait enfin à proposer des sujets intéressants, je vais vous donner quelques éléments de réponse. Non, non, ne me remerciez pas, c'est normal...
A priori vous allez me dire que pour le stoner, le rock sudiste, il n'y a pas mieux que les campagnes profondes du sud des States, le long du Mississipi, là où ça sent bon la campagne, le bayou, le vieux whisky frelaté et les champs de coton. Et bien tel Julien Lepers je vous dirais « Ah je dis non, c'est non! ». Reprenez l'avion, direction le Vieux Continent, l'Italie, et plus précisément Plaisance pour retrouver Herr Morbid de Forgotten Tomb (qui pour passer presque incognito se fait appeler ici H.M.Outlaw)et ses copains puiser leur source d'inspiration dans la campagne profonde des bords du Po (non là pas de jeux de mots, de blagues, pas envie, trop facile).
Et franchement, bien leur en a pris parce que car bon Dieu que c'est bien foutu ce truc ! Le moins que l'on puisse dire c'est que tout ça démarre sur les chapeaux de roue avec l'un des petits bijoux de cet album : "Old Blood" et son banjo qui déboule dès les premières notes. Celui-ci vous accompagne alors pendant presque tout le morceau et vient le clore tel qu'il l'avait entamé, c'est à dire de façon magistrale et envoûtante, ce qui fait en grande partie le charme de ce Vieux Sang. Et c'est là que nos amis ritals sont très forts car ils arrivent toujours à faire ressortir un élément de leurs morceaux qui vous marque et parfois vous obsède quelques heures voire plus (c'est le cas de ce satané banjo). Il en va de même avec le coté bluesy de "Graveyard Blues" qui, si vous l’écoutez attentivement, démarre par une ode à la bière - à savoir un rot - ce qui est raccord avec l'aspect crasseux et gras recherché que ce soit dans le chant ou dans les guitares tout au long de l'album.
Le morceau éponyme de l'album est également un grand moment, encore et toujours grâce à ce maudit banjo de l'enfer qui vient défier une guitare sudiste survitaminée dans un duel d’orfèvre. Franchement... quel pied ! Et c'est loin d'être terminé puisque "Bite The Dust (And Bleed)" vous renvoie réviser vos classiques tant il rappelle les ZZ Top et autre Lynyrd Skynyrd, références si l'en est en matière de rock sudiste. L'album entier est bien construit et rempli de petits clins d’œils aux maîtres du genre, bref c'est fin, ça se mange sans faim. Signalons enfin les deux derniers morceaux de l'album, à savoir "Mississippi Queen" pour son coté à la fois punchy et larmoyant, et "Hangman's Friend" qui, quand à lui se rapproche un peu plus du hard rock à l'ancienne, un morceau un peu plus rentre-dedans qui clos ce Ruralizer de fort belle manière.
Alors voila, si vous tombez au bac ou lors d'un concours de la fonction publique, sur la question évoquée en introduction, n'ayez aucune crainte et répondez les yeux fermés qu'à l'heure de la mondialisation, des échanges internationaux, d'internet, et patati et patata, un excellentissime album de stoner peut être conçu partout dans le monde. Ceci à condition que d'avoir au préalable intégré l'essence même de cette musique. Les italiens de Tombstone Highway semblent eux, tout au long de cet album, habités par les esprits du sud, ce qui les a sans doute aidé à nous offrir ces pures moments de bonheur.