CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Matt Harvey
(chant+guitare)
-Bud Burke
(chant+guitare)
-Rob Babcock
(basse+basse)
-Mike Hamilton
(batterie)
TRACKLIST
1) Coins Upon the Eyes
2) The Shape of Deaths to Come
3) Necrocracy
4) Dysmorphic
5) Sickened
6) (So Passes) the Glory of Death
7) Ravening
8) Carrion Call
9) The Rotting
DISCOGRAPHIE
Exhumed, c'est l'histoire de l'éternel second couteau. Le groupe a su se faire connaître avec un 1er album prénommé Gore Metal qui forcément a mis l'eau à la bouche des amateurs gore de l'époque, 1997 ce qui ne nous rajeunit pas. Bien évidemment tout le monde pensa immédiatement à Cannibal Corpse et toute la clique, à raison. Pourtant l'album n'était qu'honnête à défaut de tout tabasser. 16 ans plus tard, Exhumed est toujours là, nous sommes plus vieux et s'il pouvait passer pour une curiosité à l'époque, les plus vite, plus fort, plus gore sont passés par là. Necrocracy a du pain sur la planche en somme.
Lorsque débute l'écoute de ce Necrocracy, force est de reconnaître que rien n'a vraiment changé dans le monde du death metal finalement. Ca joue moyennement vite avec des blasts présents sans aller à l'overdose, le son est gras et on beugle comme un carnassier affamé. Ce constat serait vrai si le death metal n'avait effectivement pas du tout évolué. Sauf que ce qui paraissait déjà comme un bon élève de death brutal gore à l'époque est maintenant franchement noyé parmi tous les autres groupes qui sont soit partis dans de l'ultra technique, du progressif, du mélodique, du brutal insensé etc et etc... Exhumed lui semble s'être arrêté à ce qu'il savait faire dans les années 90. On lui accordera qu'il a su achalander ses compositions d'un groove diffus mais présent le long de la galette ce qui donne envie de taper du pied certes, mais surtout de headbanguer sévère et c'est toujours une bonne chose sur un album de death metal.
Côté compos d'ailleurs, on voit de l'ultra classique malgré cette petite touche groovy. Des riffs gros et gras qui flirtent régulièrement avec le mélo, un chant gros et gras, doublé d'un beaucoup plus criard, une batterie forcément tapageuse mais qui s'évite et nous évite la monotonie du blast sans faim et un ensemble fortement classique et foutrement homogène tant dans le style pratiqué (certains avait-ils encore des doutes?) que dans la qualité proposé. On retrouve ce pourquoi Exhumed n'a jamais décollé : le manque de génie couplé au manque d'originalité flagrant. Ici, tout est bien fait à la main, cependant il manquera éternellement cette patte qui fait qu'il y a quelque chose en plus (et ce n'est pas Gemay). On trouve cependant des soli impeccables qui surprennent par leur caractère quasi shreddés au mileu de cette abondance de classicisme ("Dysmorphic") ou du death à connotation mélodique (écoutez "The Shape of Deaths to Come" qui comporte des passages que ne renierait le Death de Symbolic) ou ce break acoustique sur "Dysmorphic" encore.
Alors ne soyez pas trop dur avec cette musique faite en se retroussant les manches. Certes elle n'apporte rien, certes elle se confond dans la masse et certes elle n'a pas de moment « Wahou ». Par contre, elle est intensément homogène sur la durée de l'album et a le mérite de ne pas ennuyer. Donc pour ça, c'est du death classique dans la bonne moyenne, mais uniquement pour les fans du style typés gore, ou étonnamment, les amateurs de death mélodique version plus énervée.