CHRONIQUE PAR ...
Cedric
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Ryan McCombs
(chant)
-Adam Zadel
(guitare)
-Tim King
(basse)
-Will Hunt
(batterie)
TRACKLIST
1) Loaded Gun
2) The Hate Song
3) Ugly
4) Way Gone
5) Psychopath
6) Shine On
7) Wake Up
8) Amalgamation
9) My Time
10) Little Liar
11) One Love
DISCOGRAPHIE
Les gars de Soil, mine de rien, ça fait un paquet de temps qu’ils trainent dans les parages. Depuis 97. Et depuis, forts d’une petite popularité sympatoche, ils ont enchainés les sorties. Ce Soil est le sixième album, et le premier depuis le retour de Ryan McCombs en 2011, retour pour fêter les dix ans de leur succès, « l’emblématique » Scars.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que, bon ou mauvais, ce Whole va nous permettre de faire un saut dans le temps. Bonjour début de siècle, que vous êtes beau, avec votre metal crossover que nous avons appelé nu metal et qui, à l’aube de la décennie, nous proposait encore moult formations tombées pour la plupart dans la fosse commune de l’Oubli. Les plus intéressantes étaient aussi de petites pépites, il en reste quelques unes, mais elles avaient ce petit quelque chose qui les a propulsées dans une scène alternative. Les plus chiantes, hop hop, au revoir. Et tant mieux. Mais bref. Pour ce Whole, niveau texture musicale, Soil va taper principalement chez Pantera, Machine Head époque Burning Red/Supercharger (notamment dans le son de basse, Duce aurait pu jouer ça) et Slipknot. Dans la structure, bizarrement, ça se veut gros mais ça reste un peu frêle, en particulier côté batterie, ni punchy ni explosive. Un comble quand on sait que le type derrière les fûts n’est autre que le cogneur de Zakk Wylde sur Order Of The Black !
Sur le fond, pas grand-chose à dire, une bonne rasade de groove suintant d’intentions néo-métallique, sur les refrains en particulier. Pour autant, s’ils ne sont pas mauvais, ils ne laissent pas un souvenir impérissable, pas plus marquants qu’un tampon sec. Bien qu’envoyé avec conviction par un McCombs qui, dans les medium, se fend d’un timbre proche de Corey Taylor en clair, la puissance en moins, les parties chantées sont dans la même veine : loin d’être insupportable, elles ne s’impriment pas durablement, ne mettent pas sur le cul par leurs articulations. L’ensemble des titres cogne dans les trois minutes, ce qui est un bon point puisque ça ne laisse pas suffisamment de temps pour s’ennuyer ferme et zapper. On va préférer attendre de passer à la piste suivante que de dépenser 10mW qui pourrait manquer, par exemple, pour se gratter le nez. Seule entorse, "One Love", presque cinq minutes pour clôturer l’album, un solo, mélodique et –à peine- démonstratif, un refrain un chouilla chiant, et donc RAS.
Bon. Donc album générique sans grâce mais pas hideux pour autant. C’est lisse comme le cul d’un bébé, ou une boule de billard, vous trancherez par vous-même. Ils ont la moyenne, pour la démarche de faire de la musique, de faire tourner la consommation des ménages et participer à la reprise économique. Mais il est évident que Soil ne révolutionnera pas le monde du groove-nu-metal avec son Whole. En même temps c’est pas très grave : plus personne n’en écoute.