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CHRONIQUE PAR ...

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Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Luc Lemay
(chant+guitare)

-Kevin Hufnagel
(guitare)

-Colin Marston
(basse)

-John Longstreth
(batterie)

TRACKLIST

1) Le Toit Du Monde
2) An Ocean Of Wisdom
3) Forgotten Arrows
4) Colored Sands
5) The Battle Of Chamdo
6) Enemies Of Compassion
7) Ember's Voice
8) Absconders
9) Reduced To Silence

DISCOGRAPHIE


Gorguts - Colored Sands
(2013) - death metal chaotique et spirituel - Label : Season Of Mist



Lorsqu’ils quittèrent le monde de la musique sous le nom Gorguts en 2001, les divers membres vaquèrent à leurs petites occupations. La scène death technique, déjà riche, n’était pas encore prête pour l’avant-gardisme musical que déployèrent successivement Obscura, et From Wisdom To Hate, dont la production laissait sérieusement à désirer. Seulement, sur Colored Sands, de la formation originale, ne subsiste que Luc Lemay, qui s’est entouré de membres ou ex-membres de diverses formations. Au passage, petite mention à la fiche promo qui m’a fait hurler de rire en disant que Cryptopsy, Neuraxis et Beyond Creation avaient marché dans les traces de Gorguts. Ah, ces labels, quels farceurs.

Colored Sands est un sac de nœuds. Dense au possible. Il rebutera tous ceux qui venaient en espérant trouver un death technique basé surtout sur la mélodie typée classique… comme Obscura par exemple, qui n’a juste rien à voir avec l’album éponyme. D’ailleurs, en parlant d’albums des Québecois, il est raisonnable de considérer Colored Sands comme la continuation logique de la voix ouverte avec From Wisdom To Hate, avec une plastique irréprochable cependant, histoire de rendre la leçon magistrale. Parce que oui, cet album s’apparente à une leçon. Un cours qui montrerait une nouvelle façon de faire du death technique, ou plutôt, de le faire d’une façon à laquelle trop peu de monde - sûrement personne en dehors d’eux - n’avait pensé. D’un autre côté, l’unicité de Gorguts tient en ce que le groupe le plus proche du point de vue des sonorités est Deathspell Omega, ce groupe de black avant-gardiste aux concepts métaphysico-théologiques. La leçon s’ouvre directement sur "Le Toit Du Monde", et l’auditeur, cinglé par les vents arides d’une opiniâtre dissonance, comprend que son chemin ne sera pas aisé.

Son introduction grandiose, qui dévoile d’emblée le chaos que sera ce disque, mettant également l’auditeur en présence d’une des quelques envolées atmosphériques qui permettent à ce monolithe d’une heure de ne pas perdre en route les plus frêles. Massif, Colored Sands l’est, de même qu’une myriade d’autres qualificatifs habituellement négatifs mais qui participent ici à l’érection d’un véritable édifice dithyrambique. L’empilement de dissonances rend, au premier abord, l’ensemble du disque assez difficile à encaisser d’une seule traite. Les amateurs de sludge metal pourraient adorer, car la musique de Gorguts a ici un aspect plutôt viscéral, du genre à retourner lesdites viscères d’ailleurs. De nombreux passages s’apparentent à de véritables éboulements, qui ne manqueront pas de tordre le ventre aux plus sensibles aux effets des sons. La musique de Gorguts ne s’embarrasse nullement d’une notion aussi ridicule que la mélodie, qu’on aurait même du mal à reconnaître dans les passages atmosphériques, assez malsains eux aussi. Le seul répit laissé à l’auditeur se nommera "The Battle Of Chamdo".

Cet interlude de facture classique s’apparentera toutefois trop aux travaux de Schoenberg et autres Berg pour être affublé du terme « mélodique ». Cependant, ces mêmes passages atmosphériques ont pour eux de coller parfaitement au morceau dans lequel ils sont insérés. Celui du "Toit Du Monde" évoque les échos de cette hauteur reculée, celui d’ "An Ocean Of Wisdom" nous immerge instantanément avant que le funèbre orchestre ne reprenne sérieusement son travail de sape. Qu’on ne s’attende pas non plus à trouver de solos dans
Colored Sands, en dehors de celui de "Enemies Of Compassion", presque à la limite du supportable même pour des oreilles habituées. Quand viendra le point de la technique individuelle des instrumentistes, ce n’est qu’avec une admiration teintée de respect pour le travail ahurissant abattu que l’on parlera. Les guitaristes cassent et réparent des rythmiques au gré de leurs envies, le batteur se démène pour suivre, et parfois mener, les deux bestiaux. La basse, quant à elle, rajoute, à la manière d’Inception, un niveau au rêve halluciné qu’est cet album, sortant tout le temps une ligne différente des six-cordes, sans toutefois interférer ne fut-ce qu’une seule fois avec elles.

Difficile à appréhender complètement de prime abord, Colored Sands se hisse pourtant parmi les meilleures sorties du death technique de cette année déjà passée au trois-quarts. Exigeant de ses auditeurs de la persévérance, comme Deeds Of Flesh et son récent Portal Of Canaan d’ailleurs, il présente pourtant des compositions abouties et dantesques. En n’allant pas jusqu’à parler d’avant-gardisme, puisque c’est le style qu’a adopté la formation sur Obscura, qui, lui était nouveau à l’époque, on peut prédire sans risquer grand-chose que ce disque finira dans pas mal de tops et autre bilans pour 2013.



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