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CHRONIQUE PAR ...

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S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

- Christophe Ferreira
(Chant)

- Antoine Leboisselier 
(Guitare)

- Alain Arcidiacono
(Guitare)

- Mathieu Jarrot
(Basse)

- Mayline Gautié 
(Violon)

- Jean Philippe Ouamer : 
(Batterie)

TRACKLIST

1)Chronicles
2)Over the abyss
3)Sekhmet
4)Mòfa
5)The seven seals
6)Antikhristos
7)Typhon
8)Maddhi's Arrival
9)Annunaki
10)Mantra
11)Loki

DISCOGRAPHIE

Serenity (2011)
Chronicles (2013)

Idensity - Chronicles
(2013) - death metal avec du bon Crin Crin épique - Label : Send The Wood



Pratiquement un an après la sortie de son tout premier album, Idensity propose pour 2013 un Chronicles fraîchement pressé et prêt à conquérir le monde avec son death metal melodic que l’on pourrait presque labelliser death / dark progressif. Hourra! voici un album plus :  plus  de brutalité, plus de violence, plus de lyrisme, plus de progressif, plus , plus , plus , plus, plus et même plus que ça ! Alors sellez vos montures, préparez vos armures, potions magiques et pieux affûtés, vos idoles, chapelets et autres grimoires. Amis de Brocéliande, de Transylvanie, forêts des Moumines et autres endroits fantastiques,  en route pour une quête sonore épique et mystique ainsi qu'une chronique pleine de passion.

Le groupe formé en 2008 par Jean Philippe Ouamer et Alain Arcidiacono propose un death metal mélodique aux influences diverses comme Opeth, Nevermore ou encore Devin Townsend. Le groupe fait ses gammes en underground puis en soutient, par exemple, des scènes de Dagoba ou Decapitated. Ne propose pas de démo ni de EP et sort directement en 2012 un Serenity bien accueilli par la critique et leur permettant de se revendiquer une bonne fois pour toute professionnels du monde de la musique. D'abord labellisé death le groupe se cherche et, avec l’arrivée de Mayline Gautié et de son violon, le combo français passe la vitesse supérieure et décomplexe son inspiration. L'ambiance globale de l'album est incroyable et invite à un voyage dans le fantastique, l'épique, l' héroïque, le magique  et tous les trucs en « ique». "Chronicles" qui ouvre l'album donne le ton et ne met pas longtemps à nous détacher du réel: l'orchestration est magnifique et, même si le court passage cuivres artificiels se détecte à l'oreille, il est trop tard et l'auditeur est déjà sous le charme : celui d'un enivrement magique qui ne prendra fin qu'une petite heure plus tard. C'est en effet joyeusement groggy que l'on reçoit en pleine tête un "Over the Abyss" rapide, énergique et death a souhait. Le violon vient équilibrer la rage et appelle une salve de chants clairs qui permet dans ce cours moment de volupté de reprendre son souffle avant d'attaquer le deuxième couplet tout aussi violent que le début de morceaux. Les passages sont taillés pour du live: le couple rythmique guitare / batterie va faire headbanguer quelques tronches c'est évident.

Deux tueries sur deux titres ! Et ce n'est sans compter sur le "Sekhmet" qui suit, le premier extrait vidéoclipé de l'album. Le titre débute sur un chant lyrique sur fonds de piano dépressif et, une fois  passé un annonciateur growlement, envoie une rythmique mélo death progressive soutenue par les lignes douces du crincrin ensorceleur de la belle Mayline. Si ce n'était pas encore fait avec le début de l'album, Chronicles nous enfonce la tête sous l'eau et d'un souffle court l'auditeur se retrouve joyeusement étouffer dans le titre au final vraiment très sombre. Ce n'est pas avec "Mòfa" que les choses s'arrangent; comment ne pas sombrer dans une joyeuse dépression à l'écoute de cette intro sectaire et mystique débouchant  sur une composition d'une beauté épique à la mélodie irréprochable où le violon est cette fois en tête de ligne? Un instrumental incroyable résolument  métal et à corde qui secoue le plus froid des guerriers : du pur Romantisme. Passé au tiers de l'album il est inutile de résister et il ne reste plus qu'à survivre en grâce au reste des chansons. Si l'ambiance retombe un peu avec "The seven seals" plus consensuel on repart tranquillement avec "Antikhristos" thrashisant dans une rythmique contre balancée par des bridges planant et un passage aux sonorités quasi orientales (me rappelant au passage le groupe français Arkan). La reprise rapide du morceaux vers les 4:20 envoie une guitare et un violon thrash à souhait, ça ne dure que deux secondes mais l'effet est incroyable de puissance. Le "Typhon" qui suit maintient la même sensation d’oppression bienfaisante toujours grâce à une instrumentation forte et riche.

Vient déjà la troisième et dernière parti de l'album avec un "Maddhi's Arrival" à l'intro propice à la méditation, comme si tout ce qu'on venait d'écouter permettait mystiquement une écoute profonde et intense de son âme, ses convictions et son fort intérieur. On parlait de Arkan sur le passage précédent et cette ressemblance se retrouve dans l'entière composition. "Annunaki"" et "Mantra" déclinent le style Idensity et penchent parfois légèrement dans le black mélodique, on n'est pas loin de basculer dans le genre mais les chants clairs et les syncopes de rythmes définissent parfaitement le périmètre et maintiennent les compositions dans la logique de composition du début de l'album. Coté atmosphérique on note une fois de plus que le violon ou les ambiances synthés ne font pas office d'arrangement mais participent réellement à ces orchestrations complexes mais facile d'écoute. Tout comme les passages lyriques dilués dans "Annunaki" : un presqu' opéra tragique. En parallèle Mister Ouamer nous envoie des parties de batterie incroyables et très fortes.Confirmez enfin avec des guitares toujours si affûtées (quelques perles dans les solos) et le groupe tient son chef d'oeuvre. L'impression de très grande musique de film fait son apparition sur le "Loki" de fin. Même si elle était présente en partie tout au long de l'album en raison des ambiances et puissances créées par les morceaux elle prend toute sa dimension sur les dernières minutes. L'album finit en trombe avec un coda magistral et réveille l'auditeur qui peut enfin lever le voile brumeux et féerique dans lequel il se mourrait depuis le début. La quête se termine : épuisé mais serin. 

Et bien ! Quel formidable album vient de nous être proposé. Même si bien sur la recette et l'exploration de genre ont déjà été réalisés par d'autres combos. L'efficacité , l'inspiration et la grande technicité dont fait preuve Idensity nous permettent d'entendre et d'écouter un album réussi et intense. Les ambiances et la tonicité des morceaux font vivre un moment rempli d'émotion. La souffrance et le plaisir sont lissés. Une oeuvre forte et puissante à écouter sans modération, du plaisir «haute densité». Je vous laisse mon dragon est en double file j'ai un rendez vous dans le nord des terres du milieu, allez je vais mettre l'album sur mon dragon_radio. 


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