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CHRONIQUE PAR ...

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Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Susanna Vesilahti
(chant)

-Harri Hautala
(guitare+claviers)

-Jari Hautala
(guitare)

-Teemu Vähäkangas
(basse)

-Jukka Hantula
(batterie)

TRACKLIST

1) Nadja's Wailing About Coming of the Frost
2)
The Oath to Wilderness of Unredeemed Nature
3) Arduinna
4) Spellbinder
5) Defender of His Faith
6) Their Horses Never Touch the Ground
7) Idyl
8) The Blood of Ardennes
9) Ikuinen Taistelu
10) Bone Fires
11) Ategenos (At the Death of Winter)

DISCOGRAPHIE

Dark Half Rising (2013)
Astrala (2018)

Unshine - Dark Half Rising
(2013) - heavy metal doom metal gothique Poupée de son - Label : Massacre Records



Madame Winter Mère, que son nom soit loué mille fois, n’a jamais trop pu souffrir notre genre musical préféré. Sa blague préférée consiste à dire : « Mais qui est en train de passer l’aspirateur/la tondeuse (au choix selon l’humeur) ? Ah non, c’est ta musique… » Elle m’a refait le coup pas plus tard que cet été… Eh bien Maman, tu vas être fière de moi ! J’ai trouvé un groupe qui va te plaire. Il s’appelle Unshine, il vient de Finlande et la chanteuse est toute douce et elle chante merveilleusement bien. Tu vois ? Comment ça « Qu’est-ce que c’est que cette pouffiasse ? » ! Ah non, Maman, je ne te permets pas !!

Nan mais c’est vrai quoi ! Une chanteuse de « metal à chanteuse » qui ne brait pas telle un orque femelle poursuivi par un elfe (qui a parlé de la reprise de "Poupée de Cire..." ?), et qui ne donne pas dans les vocalises à tendances castafioresques, ni dans les minauderies insupportables, c’est une chanteuse à protéger, à classer dans le Patrimoine Mondial Métallique. Elle s’appelle Susanna Vesilahti, elle a forcément quelques reflets roux dans les cheveux (metal gothique oblige), et elle n’a pas choisi la voie (la voix) la plus évidente, puisque son registre tout en finesse évoque les chanteuses de variété française évoluant dans le registre « jolie jeune fille pas sage » ("Maman a tort" de l’immense Mylène par exemple me vient spontanément à l'esprit) mâtiné d’une petite touche gothique version Kari Rueslatten. Elle est l’un des principaux atouts de Dark Half Rising, troisième album d’Unshine. L’un des principaux atouts de l’album, mais certainement pas le seul, tant les compositions proposées sur les trois quarts de l’album sont bonnes, très faciles à assimiler certes, mais très goûtues, preuve qu’on peut faire simple et succulent à la fois. Oscillant entre mélodies gothiques (la sublime introduction néo-folk goth "Nadja’s Wailing..." ou la mélancolique "Idyl" et sa mélodie aussi tristounette qu'agréable) et heavy doom efficace aux refrains extrêmement accrocheurs ("Spellbinder" est un hit en puissance, mais  "Arduinna" et "Defender of His Faith" n’ont rien à lui envier), Dark Half Rising est un véritable régal du premier au huitième titre.
Certains pourront regretter que la section rythmique, qui sait envoyer du lourd, soit mise autant en arrière et on ne pourra nier que l’album n’a pas la puissance d’un Design Your Universe, mais visiblement le choix a été de privilégier l’ambiance et la voix si peu métallique de Susanna au détriment de la puissance de feu. Sincèrement, le pari est réussi puisque Dark Half Rising possède un cachet assez unique, et entendre ce chant faussement candide associé à des rythmiques lourdes devrait combler ceux qui ont leur temps ont halluciné avec Tears Laid in Earth, s’ils acceptent d’être entrainés vers des terrains un peu plus mainstream. Non, le vrai hic de l’album, c’est sa fin un peu en eau de boudin. Avec "Ikuinen Taistelu" le groupe veut sortir l’auditeur de la typique structure couplet/refrain et s’aventure sur les terres du titre épique de plus de douze minutes. Mal lui en a pris, l’idée était peut-être louable, mais au final on s’emmerde un peu, et ce n’est pas "Ategenos"  qui arrivera à réactiver la magie initiale. Entendons-nous, les deux dernières chansons ("Bone Fires" n’étant qu’un simple intermède)  restent décentes, mais ne possèdent pas le charme des premiers titres. Dark Half Rising finit sur une note douce amère (après tout c’est normal pour un album aux tendances gothiques, non ?). C’est dommage, mais cela ne doit pas faire oublier le récital que les musicos ont donné de "Nadja’s Wailing..." à "The Blood of Ardennes".


Dans un style compliqué où certaines chanteuses chantent trop fort ou pas assez juste… «ah non Simone, je ne parlais pas pour toi, bien sûr que non ! On se voit comme prévu ce soir, mon canari ? Oui je te laisse là je suis en train de finir une chro… moi aussi je…» hem, excusez-moi… Où en étais-je ? Ah oui, Unshine tire son épingle du jeu en jouant et chantant juste et bien, et montre une fois de plus que subtilité et métal se marient bien ensemble pour peu qu’on ne veuille pas en faire des tonnes. Dark Half Rising est globalement une vraie réussite et donne une idée de ce qui se serait passé si Françoise Hardy avait aimé Black Sabbath. On pardonnera un final d’album moins brillant et on se passera en boucle le reste !
 




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