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CHRONIQUE PAR ...

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Tabris
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-David Indelöf
(chant+guitare)

-Daniel Johansson
(guitare)

-Tobias Rosen
(basse)

-Frederik Jansson
(batterie)

TRACKLIST

1) Conflagration
2) Liberty in Dead
3) Resurrected in Evil
4) Deadly Connection
5) Void of Emptyness
6) The Revisit
7) Bruning Will
8) Temple of the Living Dead
9) Azoth

DISCOGRAPHIE


Noctum - Final Sacrifice



Doom ? Heavy ? Dark rock ? … Des étiquettes ? J’ai souvenir d’un bref échange sur la nécessité de catégorier les groupes, de les inscrire nécessairement dans un cadre bien délimité. Nos impératifs éditoriaux m’y obligent, cependant, force est de constater que le groupe qui nous interesse ici, s’en cogne pas mal ! « Look out for upcoming chaos !» étant le conseil prodigué par le chanteur à l’adresse des fans, on comprend bien que le souci est ailleurs !

Uppsala, qui à l’origine devait être le centre du paganisme des Suédois et au lieu de laquelle se serait trouvé un temple païen où les rois sacrifiaient aux divinités de la vieille religion de Asar, nous offre en Noctum, une nouvelle fois, l’expression sublimée d’un culte negatif. Dans la plus pure tradition metal, le combo doom /heavy / hard rock (et blablabla), infécté très naturellement et sans complexes par la vague rétro des années 70’s, inscrit donc dans la veine de Black Sabbath et de Pentagram, de Led Zep, de Mercyful Fate (pour ne citer, une fois de plus que les incontournables classiques, d'aucun y verront même des accents de Deep Purple, mais ce n'est que subjectif), nous délivre dans son nouvel opus, Final Sacrifice, un conte noir, dont la transcription musicale est tout bonnement d’une fluidité, d’une profondeur sans faille,  d’une émotion sublime.
Final Sacrifice est un album concept, dont le thème est, vous l’aurez deviné, l’occulte. Chaque morceau recèle une histoire, un conte, emprunt d’une grande noirceur. Mais le groupe se garde bien de révéler la trame véritable qui sous-tend l’ensemble. David Indelöf reconnaît d’ailleurs la difficulté d’exprimer synthétiquement toute la profondeur des textes à l’élaboration desquels les membres de Noctum ont apporté un soin tout particulier. Ces paroles se veulent en tout état de causer, la correspondance parfaite de la musique qui nous est délivrée. Est ainsi laissé à chacun de nous, la liberté de se laisser porter par notre propre perception de la chose. Mais à n’écouter qu’un seul morceau, "Void of Emptyness", cette voix absolument extraordinaire, à la fois menaçante et désespérante qui nous jette au visage un « Sacrifice me, set me free », on ne peut que se sentir happés dans ces ténèbres, fascinés par ce cri de douleur, cet appel à une sorte de crucifixion mentale.
Tout n'est que désespérance, perte de foi en l'homme, flammes brulantes, tourments et obscurité.

La production est un ravissement et pourtant, ce n’est pas un argument parlant pour le groupe. « Laissez la musique parler d’elle même » dira David Indelöf, décidément détaché des questions purement techniques. L’idée des membres de Noctum est de délivrer la musique qui les inspire naturellement. Leur démarche est de fait très nonchalante. Il reconnaissent qu’ils sont aisément corruptibles par nombre d’influences, mais peu leur importe le style précis de metal auquel ils pourraient être raccrochés, du moment que cela sonne plaisamment. Ils ne cherchent pas à se borner eux-même, à brider leur créativité dans tel ou tel sens, à se nicher à tout pris dans un genre pré-déterminé. Ils veulent offrir une certaine liberté, une ouverture d’esprit, à ceux qui les écoutent. Et oui, la musique parle toute seule et ce, dès le premier titre, "Conflagration". On est d’emblée saisit par les riffs, les changements de tempos parfaitement menés, la voix claire et intelligible, puissante, et ce solo qui débute sur un rythme lent, écrasant et qui, crescendo, nous entraîne dans une accélération qui nous ferait presque haleter. Un brûlot comme mise en bouche et nous n’avons pas fini de bouillir !
Les guitares sont lourdes et dominatrices, les solos, magistraux. Ainsi en témoigne "Liberty in Death", un morceau qui, une fois qu’il a pénétré votre esprit, se refuserait à le quitter. La voix de David Indelöf y est ténébreuse à souhait, tourmentante et porte l’émotion à son paroxysme. "Deadly Connection" est quant à lui une pure merveille instrumentale. Une réminiscence des influences Led Zepplinnienes sans aucun doute, claviers absents (mais ne faisant nullement défaut), mais on ne peut qu’en savourer la puissance, en goûter les accelérations, en admirer le jeu, simplement superbe. L’ouverture à la flute par Terese Sporrong (dans le style de Ian Anderson) dans le titre "The Revisit", nous plonge alors dans un univers fantasmagorique, un rien médiévalisant. Mais surtout, ce sera ce mantra "Join the Death", qui cruellement chuchoté, insidieusement martelé dans nos oreilles, va nous obséder. Et c’est par une pièce magnifique,  "Azoth", que s'achève l'album. Serait-ce une ode à celui qui transmute les métaux en or pur, dont le nom se compose des latins A et Z, des grecs Alpha et Oméga, des hébreux Aleph et Thau, Azoth ? Tout un symbole !


Pour paraphraser une citation de Hector Bianciotti : serait-il possible que nous portions en nous, occultes, enterrées, certaines métaphores primordiales, et que toute quête musicale n'ait d'autre but que de déchiffrer, d’exulter ces images ? C'est un peu ce que m’évoque cette musique. L’expression d’une émotion particulière et profonde, qu’il serait difficile d’exprimer avec de vains mots. Ici, ce peut être la métaphore d'une douleur aiguë qui dévore le corps et l'esprit et qui ne demande qu'à s'exprimer librement par le prisme de cette musique puissante et noire ?! Je vous invite simplement à tenter l’expérience de Final Sacrifice, puisque sa musique est censée parler d’elle même, et de vous laisser aller à exulter !!!
   

 

 



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