CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Zingultus
(chant)
-B. Killed
(guitare)
-Lars Wachtfels
(guitare)
-Cruor
(basse)
-Mayhemic Destructor
(batterie)
TRACKLIST
1) Aborted
2) The Refined Nation
3) Reich an Jugend
4) Sick Heil
5) Blasphemer
6) Monotonous 2013
7) Stalin Note
8) KDF 511
9) Endstille (Abschied)
DISCOGRAPHIE
Songe d'une nuit d'été, rêve d'une soirée d'hiver et douce mélopée d'eau cristalline. La chrysalide est là, prête à éclore, beauté nuptiale virginale. La rosée explose son spectre dans une farandole d'arc-en-ciels au travers du prisme de la toile d'araignée multiplicatrice de la vie, exhausteuse d'exaltation. Peut-être ne comprenez-vous rien à cette introduction, et vous avez bien raison, car elle est l'antithèse de Endstille.
Endstille n'est ni beau, ni fin, ni exaltant. Endstille c'est la machine implacable, lancée droite, inamovible de sa fatale trajectoire. Tourner, on ne connaît guère chez les Allemands. On aime bien foncer tête baissée pour ne jamais changer sa formule, sauf de maigres iotas éparses de-ci de-là. Infektion 1813 avait été à ce titre une « surprise » puisqu'il marquait une petite, mais certaine, évolution dans un style un poil plus varié. Kapitulation 2013 ne continue pas le mouvement, mais ne l'invalide pas. On retrouve quelques... incartades légèrement moins brutales et peut-être vaguement plus mélodiques que le style-socle du groupe.
Ne rêvez donc, ô grand Non, pas à la révolution de palais, le goût reste le même. Vous pourriez prendre ces maigres mots pour une longue complainte d'une personne blasée de Endstille (alors même qu'elle n'en connaît qu'une petite partie de la discographie). Pourtant amer constat à jeter à la mer car la formule panzer division Endstille est toujours aussi efficace. Un son de guitare ultra massif, une batterie excessive dans ses blasts et grasse pour appuyer les riffs, et une basse comme un fond sonore qui vient... oui oui, vous l'aurez deviné, elle renforce le côté écrasant des guitares. On retrouve avec joie le son ultra compact qui est la véritable marque de fabrique de la bande teutonique.
Point d'innovation réelle, on note une bonhomie vis-à-vis des textes déclamés/chantés par le peuple, allemand de rigueur, qui semble vouloir donner un côté plus épique. Pour le reste, le terrain étant ultra connu et ultra carré, rien à redire si ce n'est l'habituelle rengaine du « si vous aimiez, vous aimerez, les autres ne seront pas convertis ». La musique est toujours aussi ras le front, les riffs simples, les rythmiques rapides et peu variées. Du black cru Beaujolais nouveau sans surprise. Ah si ! La reprise de Sodom, "Blasphemer", qui traîne au milieu de l'album, furoncle inopiné de part son côté quasi-entraînant typique du thrash. Néanmoins la moulinette Endstille rend le titre toujours accablant.
Conclusion facile de rigueur, Endstille ne change rien, ou si peu, et propose une formule qui fera mouche chez les fans. Un album pour découvrir le groupe ? Pourquoi pas, tant il est efficace et impeccablement produit. Amateur de finesse et de beauté, allez donc voir ailleurs si vous y êtes.