CHRONIQUE PAR ...
Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Kyle Havlicek
(chant)
-Clint Greendeer
(guitare)
-Ryan Smith
(guitare)
-Anthony Fioravanti
(basse)
-Bud May
(batterie)
TRACKLIST
1) Infect The Affected
2) Everything
3) The Only Constant
4) In The Light Of Life
5) F30
6) Time Stood Still
7) Genuine Inspiration
8) Without True Order
9) Amygdala
DISCOGRAPHIE
Ce groupe nous vient des Etats-Unis et de Madison, Wisconsin. Après leur formation en 2009 et leur premier EP Worlds of War, introuvable à ce jour, ils sortent leur premier album le 8 septembre 2012. On pourrait le définir comme un mélange de Metalcore progressif et mélodique teinté d’influences techniques et atmosphériques, voire même Djent à certains moments. Ce groupe est énormément influencé par ses confrères américains de Born Of Osiris et en est une sorte « d’alternative ». Seul le côté Deathcore est mis de côté pour un côté plus Metalcore. Les fans allergiques à BOO s'arrêteront sûrement là, mais les plus curieux ne passeront pas à côté.
L’album démarre sur les chapeaux de roue avec la meilleure chanson à mon goût, "Infect The Affected", celle-ci synthétisant presque tout le reste de l’album. En effet, tout y passe : des rythmiques syncopées à des parties plus mélodiques, en passant par les passages atmosphériques. C’est la force de cet album, qui alterne entre rythmiques rapides et ambiances planantes (solo de "F30"), et des chansons plus calmes ("Without True Order"). Les claviers sont présents dans presque chaque morceau, et jouent vraiment un rôle atmosphérique important. Le groupe incorpore quelques samples, comme on peut l’entendre dans l’introduction – de manière inutile – sur "The Only Constant", sur "Time Stood Still" (à 0’43), ou des voix robotisées sur "Amygdala" vers 1’57, qui peuvent rappeler la chanson "Mirrors" du mythique Meshuggah."The Only Constant", rappelle un Burzum des années révolues (époque Filosofem). C’est un peu cette ambiance qui donne la particularité de ce groupe.
L’album regorge également de breaks tous plus déments et destructeurs les uns que les autres. Écoutez plutôt les trois premières chansons pour le constater. L’influence de groupes comme August Burns Red se fait aussi sentir, comme sur "Time Stood Still", ou Parkway Drive dans "In The Light Of Life". Le style Djent transparait aussi dans "Genuine Inspiration" ou "F30", cette dernière étant la seule clairement orientée vers ce style. Pour faire un rapprochement avec BOO, la voix est plutôt criée à la différence de Ronnie Canizaro, plus gutturale. Un bémol est d’ailleurs à mettre à l’actif de la voix, en ce qui concerne la chanson "In The Light Of Life" et la présence d’une voix claire (seule chanson de l’album, rassurez-vous), qui aurait largement pu être évitée. C’est d’ailleurs la seule chanson qui dépasse les quatre minutes.
A noter que ce groupe n’est chez aucun label : c’est donc une auto-production, mais de très bonne qualité, surtout pour le premier album d’un groupe aussi jeune. Les transitions entre les chansons sont impeccables, on a parfois du mal à remarquer qu’on a changé de piste. Ce groupe dégage une grosse puissance musicale. On n’a pas le temps de s'ennuyer, cet album ne comprend aucun temps mort ou très peu, mais les passages atmosphériques et mélodiques nous permettent de respirer sans qu’on s’en rende forcément compte. La basse est très bien mise en avant (ce qui n’est pas très courant non plus) et renforce la lourdeur des breaks ou des passages syncopés, d’autant que la double pédale vient bien la soutenir. On a l’impression d’entendre une basse cinq cordes et des guitares sept cordes alors qu’il n’en est rien.
En ce qui concerne les paroles, seules celles de "Infect The Affected", et "F30" sont disponibles sur le net. Les paroles sonnent vraiment Djent/Progressif. Les thèmes du temps, de l'esprit et de la vie en ressortent nettement. En ce qui concerne l'artwork, il est réalisé par Daniel Wagner (qui s'est chargé aussi de celles des derniers Volumes, Structures, Tesseract ou autre Lifeforms). Je vous invite d'ailleurs à aller voir son site web, vous pourriez être surpris (ou pas) du nombre de groupes pour lesquels il a réalisé des pochettes. Vous remarquerez bien le style dans lequel tous ces groupes évoluent, ce n'est pas un hasard, bien sûr.
En conclusion, ce groupe envoie une sacrée patate ! Je n’ose même pas imaginer ce que cela doit donner en live. Aucune chanson n’est mauvaise, mais aucune n’est excellente non plus hormis "Infect The Affected", le tube de l’album (peut-être pas pour rien) et "The Only Constant" qui se démarquent vraiment du reste. Les chansons sont assez proches les unes des autres (on conserve la même recette gagnante) et on peut avoir du mal à les distinguer à la première écoute, même si les influences sont parfois assez diverses.