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CHRONIQUE PAR ...

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Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Stéphane
(chant+guitare)

-Florian
(guitare)

-Pierre
(basse)

-Guillaume
(batterie)

TRACKLIST

1) Intro
2) After All
3) ...But A Hole
4) Endless Attraction
5) The Scream
6) Up to The Hill
7) I'm Their Head
8) Orpheus
9) Eurydice
10) A Place To Be Heard
11) Dethroned
12) The Sailing

DISCOGRAPHIE

The Sailing (2013)

Underflesh - The Sailing
(2013) - death metal prog ambiant - Label : Autoproduction



Ce n'est jamais évident de chroniquer un jeune groupe, surtout s'il est d'ici. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que d'un côté on a fortement envie de les encourager, de les pousser, partant du principe que toute démarche de création de groupe de bourrins (ou de moins bourrins, on le verra) se doit d'être soutenue par la « presse » spécialisée. Parce que quelque part, c'est aussi son rôle dans un cercle aussi fermé que peut l'être celui du métal hexagonal. Information oui, mais promotion également ! Mais d'un autre côté, un webzine ne peut décemment pas se permettre de soutenir des groupes tout moisis juste parce que voilà, ils sont frenchies et font du métal. Fort heureusement, les parisiens d'Underflesh m'auront évité cet affreux dilemme. Tout simplement parce que leur premier effort est sacrément bon et prometteur. Donc avant tout, merci pour ça les gars.

On peut à présent commencer à se poser de vraies questions, notamment une : déjà, Underflesh, c'est qui ? A la base, on parle d'une formation francilienne formée en 2008 et qui s'était quelque peu mise en sommeil après la sortie d'un premier EP en 2010. Mais le sommeil ne fut que temporaire, ce qui quelque part justifie un peu la présente chronique et mon salaire mirobolant de chroniqueur, versé principalement en putes mineures et en méta-amphétamines diverses, mais cela n'est guère le sujet. Bref, Underflesh décida de revenir aux affaires après quelques menus changements de line-up, et se remit donc au boulot pour la gloire du métal. Et après quelques mois de gestation, c'est finalement The Sailing, premier effort du groupe sorti en novembre dernier, qui vient concrétiser toute cette belle motivation.  Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ont bossé les mecs ! Ce premier effort est véritablement maitrisé et déjà emprunt d'un style assez original et plutôt bien ancré. On pourrait le qualifier de death ambiant, à la croisée des chemins entre Gojira, Opeth, The Ocean ou encore Hacride. Une sorte de meltingpot où se croisent donc séquences qui envoient pas mal, groove bien senti et plages plus contemplatives (un morceau comme ''The Scream'' reflète particulièrement bien cette diversité). Si on devait sortir deux influences principales, on citerait clairement Gojira et Opeth, mais mis en musique de façon plus légère, et plus rock dans l'approche notamment sur le son de gratte, plutôt acéré et enlevé que lourd et gras : un morceau comme ''Up On The Hill'' est assez parlant en ce sens, surtout dans ses premiers développements. Le morceau titre et closer de l'album, ''The Sailing'', peut-être plus encore.

Bref, on parle là d'un combo qui n'a pas peur de claquer de la compo à 6-7 minutes de moyenne en termes de durée, et ce sans qu'on ressente un quelconque essoufflement ou un sentiment de tourner en rond. Les ambiances s'enchainent bien, l'ensemble est assez beau et très mélancolique, tant et si bien qu'on pense parfois à des compos d'Ikuinen Kaamos, ce qui n'est pas un mince compliment. Après, qu'on ne s'y trompe pas, le groupe est tout aussi capable d'envoyer des compos plus brutes de décoffrage et allant là, pour le coup, clairement chercher du côté du death : on pense notamment à ''I'm Their Head'', qui avec ses grosses saccades et ses changements de rythme, n'est évidemment pas sans rappeler les débuts de Gojira (influence majeure du groupe, on ne le dira jamais assez tant la patte Duplantier s'entend sur presque tous les tracks), mais aussi, par certains aspects, ces vieux briscards de Decapitated (en moins bourrin tout de même). Bref, voilà une bande de jeunes gredins qui n'a pas peur d'intégrer cassures et dissonances dans son mélange (sur ''After All'' ou ''...But A Hole'', notamment) et qui ne se contente pas d'appliquer à la lettre un cahier des charges prédéfini comme un vilain groupe de metalcore à mèches tout générique ou un énième groupe de hardcore au son tout codifié (sans aucunement insulter cette scène que j'adore, mais putain, qu'ils ce qu'ils ont comme codes!). En effet, mixer toutes les influences précitées reste un fait encore assez rare chez les jeunes groupes d'ici ou ailleurs, chapeau à eux donc. Une fois ce chapeau tiré, il convient de mesure garder en rappelant que tout n'est pas parfait, loin de là. Ben non, sinon on serait tous là avec des t-shirts Underflesh à se battre pour qu'ils jouissent sur nos torses et les mecs ouvriraient pour Metallica en Antarctique.

Que nenni, car il y a encore, chez ce jeune groupe, toute une série d'éléments qui mériteraient d'être développés, approfondis, améliorés, et c'est bien normal : on pense notamment au chant, qui si il est déjà de bonne facture peut encore progresser et montrer un peu plus de variété et de puissance. On a également le sentiment que le niveau d'anglais pourrait aussi être amélioré (surtout sur les passages en voix claire ou spoken-lyrics), mais ce léger problème étant l'apanage de la quasi-totalité des groupes non-anglophones chantant en anglais, on reste dans la critique très relative. Même constat sur la production, encore un peu sèche, la section rythmique manquant parfois un peu de profondeur et de puissance (la batterie notamment, sonne un peu trop « sec »), mais il ne faut pas non plus s'attendre à ce que les gars aient le son monstrueux d'un The Way Of All Flesh par exemple, et pour le peu de moyens qu'on leur imagine et le fait qu'ils sortent cet opus en auto-production, ils s'en tirent avec les honneurs. Enfin, on ne peut pas passer à côté du fait que le groupe a encore un peu de mal à dégrossir ses influences et à créer son propre style. Les grands noms qu'on a cité ne sont pas, à ce stade, suffisamment placés en filigrane d'une trame qui serait entièrement la leur (''Dethroned'' sonne sacrément comme du Gojira issu d'un The Link ou de Terra Incognita, par exemple), mais encore une fois on parle d'un jeune groupe et d'un premier album, donc il y a de quoi relativiser à fond quand on voit le nombre de combos qui continuent péniblement, après deux ou trois sorties, à sonner hyper générique (coucou la scène deathcore US!) et dont les compos seraient interchangeables avec celles de leurs influences majeures, voire de toute une scène. Bref, comme tout groupe qui débute, il y a des choses à revoir, à améliorer, à corriger, mais dans l'ensemble Underflesh part d'une base déjà bien solide et prometteuse, c'est une évidence.

En conclusion et une fois passés les quelques écueils évoqués, ce que l'on retient c'est un groupe indéniablement talentueux et capable de très beaux enchainements (''Orpheus'' & ''Eurydice'', une réussite). Avec un plus gros son et un peu plus d'expérience lui permettant de dégager une identité plus forte encore, Underflesh pourrait bien devenir une des nouvelles branlées de la scène métal hexagonale dans les temps à venir. C'est tout le mal qu'on leur souhaite : qu'ils viennent grossir la cohorte déjà relativement bien fournie de ces groupes de métal et de hardcore frenchies dont le savoir-faire et la qualité commencent à se montrer un peu à l'étranger, et ne font plus aucun doute ici-bas. Si avec un premier opus de ce niveau ils n'arrivent pas à se faire signer rapidement, j'aurais franchement du mal à comprendre. Affaire à suivre donc, et de près.

PS – Vous noterez que j'ai eu la décence de vous éviter les vannes à base de « avec un son pareil, il y a de bonnes chances qu'Underflesh vous rentre définitivement...SOUS LA PEAU ! Mouah ha ah ! ». De rien.


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