CHRONIQUE PAR ...
Malice
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Alea der Bescheidene
(chant+guitare+cornemuse+chalémie, didgeridoo+bouzouki)
-Till Promill
(guitare)
-Falk Irmenfried von Hasen-Mümmelstein
(cornemuse+chalémie+vielle à roue+choeurs)
-El Silbador
(cornemuse+chalémie+pipes+whistles)
-Luzi das L
(cornemuse+chalémie+whistles)
-Bruder Frank
(basse)
-Lasterbalk der Lästerliche
(batterie+percussion)
-Jean Mechant le Tambour
(batterie+percussion+choeurs)
TRACKLIST
1) Früher war alles besser
2) Wachstum über alles
3) Krieg kennt keine Sieger
4) Der Kuss
5) My Bonnie Mary
6) Sandmann
7) Satans Fall
8) Idol
9) IX
10) Galgenballade
11) Abrakadabra
12) Nur ein Traum
13) Randnotiz
DISCOGRAPHIE
Fondé en 2000, le groupe allemand Saltatio Mortis a produit onze albums en treize ans, chiffre impressionnant mais qui n'a pas suffi à les faire sortir de l'ombre. En effet, malgré ses efforts, la formation n'a jamais vraiment pu se faire une place aux côtés de groupes du même genre tels qu'Eluveitie ou Korpiklaani. L'année 2013 serait-elle celle où Saltatio Mortis pourra-t-il enfin sortir de l'ombre ? Je vais vous gâcher le suspens : non.
Le onzième opus des allemands n'est pourtant pas un mauvais album : de longueur respectable (une bonne heure de ritournelles), il est bien produit et propose une galette homogène de titres. Et c'est bien là le problème : les treize chansons de Das Schwarze Einmaleins se ressemblent beaucoup. A tel point qu'il faut les écouter à plusieurs reprises pour parvenir à les apprécier individuellement et même là, il est difficile de ne pas remarquer la structure peu originale (le classique « couplet-refrain »), qu'un son intéressant et des mélodies plaisantes ne parviennent pas à sauver.
Quand on observe la liste des instruments utilisés pour créer cet album, on ne peut s'empêcher de regretter que ces derniers ne soient pas plus présents. En effet, si les cornemuses et autres instruments médiévaux / celtiques se font entendre, ils ne se détachent pas toujours de la mélodie et ne parviennent pas à créer une ambiance suffisamment immersive pour plonger l'auditeur dans l'univers du groupe. On sent pourtant là une véritable volonté de toucher l'auditeur, que ce soit à travers le chant (souvent très émotif, comme sur "Sandmann") ou l'énergie que dégagent la plupart des compositions.
Il est difficile de mener une première écoute de ce Schwarze Einmaleins sans se lasser et au final, peu de titres se détachent de l'ensemble. Il faudra donc à l'auditeur persévérant plusieurs essais pour que le tri puisse se faire entre titres dispensables (l'agaçant "Der Kuss") et moments plus intéressants. Car mine de rien, il existe une certaine variété dans les compositions de cet album. On y trouvera notamment des passages énergiques ("My Bonnie Mary", "IX") et plus calmes (la simple mais efficace track de fin "Randnotiz" ou encore "Galgenballade"). Mais pour pouvoir en profiter il faut du courage... et du temps.
Das Schwarze Einmaleins n'est pas un mauvais album, mais il lui manque cette touche qui permet de se détacher des autres classiques du genre. C'est dommage, car le son de Saltatio Mortis est intéressant, de même que l'énergie qui se dégage de leurs compositions. Malheureusement, ce ne sera pas en 2013 que les allemands tireront leur épingle du jeu, nous offrant une galette correcte mais vite lassante, vaguement intéressante sans être foudroyante.