CHRONIQUE PAR ...
Dommedag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
18/20
LINE UP
-Henke Forss
(chant)
-Fredrik Söderberg
(guitare)
-Andreas Fullmestad
(guitare)
-Lars Tängmark
(basse)
-Jocke Pettersson
(batterie)
TRACKLIST
1) The Knell And The World
2) Falcula
3) To Achieve The Ancestral Powers
4) Ride The Wings Of Pestilence
5) The Aphelion Deserts
6) Stalker's Blessing
7) Malediction Murder
DISCOGRAPHIE
Dawn -
Slaughtersun (Crown Of The Triarchy)
Dawn reste une formation culte pour de nombreux amateurs de metal extrême suédois. Ayant sorti un premier album assez dispensable et péchant par sa production douteuse et ses compositions manquant de passages marquants, le groupe a pris le temps de nous gratifier d’un second opus, ce Slaughtersun. Le groupe s’est reformé il y a quelques années, et du nouveau matériel devrait voir le jour dans un futur plus ou moins proche.
Et ce n’est pas pour rien que la formation est pour de nombreux connaisseurs un sommet du genre. Le premier point qui étonnera/effrayera est la tracklist : un interlude de 2 minutes et six morceaux de 8 minutes au moins. Pourtant, les suédois entreraient difficilement dans le genre progressif. La durée des titres tient plus aux nombreuses répétitions de chaque riff. En temps normal, cela poserait problème, créant chez l’auditeur une lassitude. Mais ici, il semblerait que les musiciens aient été touchés par la grâce, car plus on entend un de leurs motifs, et plus on ressent le besoin de l’ouïr davantage, jusqu’à l’indigestion, qui parait ici une gageure. En effet, ceux-ci semblant parfois tempétueux (le début de "Falcula"), se muent rapidement en des déluges plus réfléchis, soutenus par un batteur hystérique qui blaste à tout-va (le même "Falcula" vers 1 :50). Évidemment, tous les titres ont leur moment de bravoure, le passage qui marquera durablement l’esprit.
Si ces riffs peuvent être répétés à l’envi, c’est avant tout par leur richesse mélodique, qui permet à l’écrasante majorité des quelques trémolos de rester en tête durablement, même après une longue durée sans avoir écouté l’album. Ces mélodies collent le plus souvent à une vision d’un monde dévasté, alors, pourtant, qu’elles déploient une majesté toute altière dans les quelques contorsions qu’elles subissent. En dehors de la haine qu’il transmet, Crown Of The Triarchy est l’album de ceux qui savent que tout est perdu, que l’espoir n’est plus, l’album de la perte de tout ce qui est connu. Le désespoir s’exhale en un brouillard dense de ces longs morceaux, qui semblent autant de traversées du désert. Malheureusement, un riff moins inspiré sur "Stalker’s Blessing" fait sortir l’auditeur de cet état de résignation ; placé en milieu de titre, il casse le travail d’un morceau lancé comme un panzer, et qui n’avait rien à envier aux autres.
Cependant, le fait est là. Sur plus d’une heure, seul un riff un peu moins inspiré vient nous titiller. Et le reste est de tellement bonne facture que cela devient au final un bien, puisque cela pose un point de comparaison. Si la perfection n’existe pas, Dawn est peut-être le groupe qui s’en est le plus approché, et il aura splitté juste après, comme si ses membres avaient compris qu’ils ne pouvaient s’en rapprocher davantage. Quelle classe.
A noter qu’une compilation regroupant les deux albums, un EP et un split est parue sous le même nom. Cette chronique ne traite que de l’album éponyme.