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CHRONIQUE PAR ...

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Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Fabien Gagniere
(chant+guitare)

-Julien Lebon
(chant)

-Franklin Dumas
(guitare)

-Simon Cotier
(basse)

-Marc-Anthony Marchant (Marcant')
(batterie)

TRACKLIST

1) Days Slip By
2) Fake Golden Kingdom
3) Invictus

4) IMA (Immanence, Movement, Alive)
5) Moving Backwards ...
6) ... Despite the Years
7) Blank Page
8) Fragments
9) A Maze
10) By Any Means Necessary


DISCOGRAPHIE


Checkmate - Immanence
(2013) - metalcore groove métal - Klonos-core - Label : Season Of Mist Klonosphere



Dans la superbe sphère du métal français chère à nos petits cœurs de durs, il se trouve quelques « labels Rouge », quelques A.O.C qui ne laissent en général que peu de doutes sur la qualité du produit qu'on va acquérir (même si, hélas, un accident reste toujours possible). Clairement, la Klonosphère et Season Of Mist sont de ceux là. C'est donc assez confiant que je m'attaquais à la chro de la première livrée des parisiens de Checkmate, actifs depuis 2008 et déjà responsables de la sortie d'un démo, d'un EP et de tout un tas de concerts. Confiant donc, mais avec un retard absolument scandaleux pour lequel j'espère qu'ils m'excuseront. Et sinon au pire ben on sera pas copains et je ferais pipi très fort et je me roulerais dedans, voilà...Bon. Suffit les conneries, analysons un peu la bête.

Sans faire durer plus longtemps le suspens, déclarons tout de go et sans trop prendre de risques que cet Immanence est une plutôt belle réussite. Mais comme, une fois que l'on a dit cela, on a absolument rien dit, eh bien ajoutons que si la réussite est indéniablement là, la surprise l'est tout de même beaucoup moins. Cet album se situe dans une veine très « métal français moderne », et cela suppose plusieurs choses : tout d'abord, à un moment ou à un autre, l'influence des darons, on parle bien sûr de Gojira. Ensuite, et plus généralement, du groove putain ! Du foutu groove de partout. Et là dessus, Checkmate ne s'est pas gaussé de son auditeur. A la manière d'un Hypno5e, d'un Trepalium, d'un Nephalokia, d'un Hacride, voire d'un Om Mani ou d'un Dwail (et de la moitié des groupes de la Klonosphère en fait, mais bon on va pas non plus tous les citer), l'opus des parisiens est bardé de multiples plans plus groovy-djent les uns que les autres, ce qui colle parfaitement au socle de son style, une sorte de base metalcore un peu fourre tout, assez progressive dans l'esprit puisque le groupe n'a pas peur de faire durer un peu les morceaux sans pour autant qu'un sentiment de redondance ne s'installe ("Days Slip By"). Riffs trainants et très rythmiques dans l'exprit, groove massif, éléments proggy de ci-de là, sans oublier les bonnes grosses moshparts typiques des « trucs en -core », que ce soit metalcore ou deathcore (on s'en serait passé mais force est de reconnaître qu'elles figurent parmi les éléments les plus marquants du genre et que leur efficacité n'est plus à démontrer, d'où leur intérêt persistant).
Ces éléments se retrouvent bien évidemment partout sur la galette, la mélodie en plus sur la plupart des morceaux ("Invictus", la seconde partie de "Blank Page", "A Maze"). Bref, si on devait faire le résumé express des compétences de Checkmate et de ses points forts, on pourrait donner à peu près ceux de Gojira en enlevant l'aspect ultra-massif / death / brööötal : il reste donc le groove impeccable, le sens de la mélodie, l'identité forte, et c'est déjà assez énorme. Mais là où un Gojira est monstrueux en faisant preuve de beaucoup de variété dans ses compos, un Checkmate, qu'on sent encore un brin jeunot, a un peu de mal à varier le propos. A partir de la moitié de la galette, on sent que les riffs commencent à légèrement tourner en rond (dès "Despite The Years" même si son refrain et son final claquent bien, ou encore sur "By Any Means Necessary"), et ce sentiment de redondance dans les couplets se ressent sur pas mal de pistes de la dernière partie de l'album : du groove, du mid-tempo, OK ça fonctionne mais on aurait pas détesté d'entendre plus de passages comme ceux du début de "Blank Page" ou des premières notes de "Fake Golden Kingdom", du genre qui arrachent bien en somme, où le BPM et la folie s'élèvent notoirement, ce qui n'est jamais pour déplaire aux fans de vile violence que nous sommes un peu tous quelque part. Mais Checkmate a plus d'un tour dans son petit sac aux merveilles et offre par exemple, on l'a dit, des structures progressives vraiment intéressantes sur quelques morceaux, relevant nettement le niveau pourtant déjà pas dégueulasse du tout.   


On pense encore à l'excellente "Blank Page" ou à la non moins terrible "A Maze", avec ses lignes de chant Copyright Duplantier et son refrain ultra massif du plus bel effet. De petites séquences contemplatives viennent ainsi alléger la soupe au riff brise-nuque servie par les parigos, quelques breaks saccadés volontiers metalcore s'invitent à la teuf et permettent de casser un brin la bondissante monotonie des compos de Checkmate. Enfin, on pourrait parler pendant des plombes de l'influence massive de Gojira sur cet album, mais on s'arrêtera là en disant que "Fragments" s'apparente à un bel hommage abstrait au boulot des bordelais en reprenant l'un de leurs trucs les plus typiques, à savoir le « riff en tremolo qui va bien ». Pour ce qui est des gars, rien à dire, la section rythmique défonce notamment avec un batteur-rebondeur qui ne ferait pas tâche en NBA et une basse au diapason. Côté guitares, on ne se fait pas ultra-chier sur les soli puisqu'on les emmerde un peu (encore un truc emprunté à Gojira, qui n'en fait juste pas), même si soyons sérieux, des leads très intéressantes se développent ici et là (sur "A Maze" notamment, et d'ailleurs quel final splendide, des frissons m'en traversent encore putain!). On l'aura compris, l'important dans ce combo étant avant tout le groove, eh bien tout est donné à celui-ci et la guitare se met donc au diapason en abattant un taff avant tout ryhtmique et mélodique, afin d'ambiancer les morceaux de manière très cohérente avec le reste. Le chant pour sa part est assez superbe, très énervé sur les couplets et plutot bien placé (même si les premières lignes de "Invictus" sonnent un peu comme si le gars hurlait  « I'm the captain of marceeeeel », dommage), et joliment mélodique sur les refrains sans jamais tomber dans la gayness émocore qui détruit instantanément le potentiel et la crédibilité de biens des groupes (The Devil Sold His Soul par exemple, au hasard). Bref, du très joli travail d'équipe et le sentiment prégnant qu'une véritable entité se dégage, pas un tas de mec jouant chacun ses trucs en essayant de prendre un max de place possible aux autres.

En conclusion, que dire si ce n'est que cet album est définitivement une franche réussite. Il y a presque tout ce qu'il faut, le seul truc que l'on pourrait un poil regretter est ce léger manque de virulence quelques fois. En effet on se dit que ce groupe a tout ce qu'il faut pour lâcher les chevaux et vraiment varier un peu plus le BPM et le tempo, ce qui permettrait à la fois de péter quelques gueules supplémentaires sur les couplets et de mettre encore plus en exergue leurs refrains et ponts mélodiques, qui sont indéniablement le gros point fort de cet album (celui de "Invictus" notamment, est vraiment merveilleux). Mais bon c'est une appréciation hautement personnelle et subjective de l'ordre du quasi-pinaillage (en même temps c'est le propre du chroniqueur metalleux qui se respecte que d'enc*** les mouches), et dans l'ensemble on ne peut que féliciter chaleureusement les parigos. D'ailleurs on les a vu récemment à la Boule Noire entre Karma Zéro et les gros méchants de Deep In Hate, ça se la fumait un peu mais ils nous ont mis une jolie petite fessée, et c'est bien là l'essentiel ! Aussi courrez-y, soutenez-les, en plus leur digipack Origami est vraiment chiadé. Chopez-le !






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