No Stars, Only Full Dark. Voilà qui pour un album de black metal annonce clairement et fièrement la couleur : noir noir noir et noir. On imagine déjà un disque fleurant le true, corrosif, glacé et sombre au possible. Pourléchage de babines enclenché et on fonce Alphonse. Rien de rude Gertrude s'imagine-t-on. Petit historique préalable quand même pour se mettre dans l'ambiance. Windbruch est russe et l'oeuvre d'un seul homme : Iluzi Optice qui s'occupe donc de tout dans le « groupe ». Bon, ce n'est pas des plus rassurants mais on a en tête pas mal d'exemple (Infestus, Leviathan etc...).
La chronique est un art difficile des fois. L'occasion d'étaler ses états d'âmes. Car oui, désolé chers lecteurs, mais je vais devoir parler à la 1ère personne et partager de l'intimité pour débuter cette chronique. Windbruch me met dans une situation assez compliquée car le groupe officie dans un style qui me braque, m'horripile et donc rend relativement vain tout effort concret d'accéder à une chronique un temps soit peu objective. Vous voilà prévenus, plus que d'habitude cet écrit va refléter une opinion personnelle. Windbruch commence son œuvre par des arpèges mélancoliques et mélodiques. A moins que ce ne soit une volonté de mêler les coliques du pathos. Tout de suite on se sent très éloigné du noir, du froid, de l'effrayant. Pour le coup pas d'étoiles, que du noir c'est dans le baba sans rhum pour se consoler. La musique s'égraine et confirme les peurs initiales : de la mélodie dégoulinante dans chaque recoin (et dieu sait s'il y en a de ces satanés recoins !) et une agression au niveau zéro.
On note toutefois quelques apparitions d'Ancient version The Cainian Chronicles pour le son et cette tendance mélodique, ici bien plus poussée (qui a dit exacerbée ?). On part aussi, énormément, sur du post rock éthéré lors de ces innombrables cordes grattées à grande vitesse sans variation. On a également de la comptine pour enfant via des claviers doucereux typiques de ces chansons qui nous ont bercées. L'idée aurait pu être bonne si elle contrebalançait de la violence crue. Manque de chance, ça renforce le côté mielleux de toutes les mélodies accumulées auparavant. Même lorsque le groupe s'essaye à la lourdeur et au désespoir doom sur "A City on Fire", on a des relents de mélodies lumineuses qui empêchent de se sentir acculé et précipité dans les abysses. Et c'est là que mes goûts interviennent violemment : je ne supporte pas ce type de black metal esay listening lisse d'une platitude confondante et plombé encore plus bas par cette avalanche repoussante de mélodies. L'album paraît alors d'une longueur improbable et supérieure à ce que devrait pouvoir contenir un cd.
Pour finir ce pugilat de chronique vous aurez évidemment compris que ce type de musique ultra langoureuse, mielleuse au possible et qui vomit ses beaux sentiments ne trouve aucune grâce à mes oreilles. Le meilleur moment est bel et bien la fin du disque. Ceux qui sont plus tolérants à ce genre de choses se trouveront face à du black metal à très faible dose, beaucoup de mélodies et une construction globale, bien que très classique, plutôt maîtrisée. Il ne se passe pas grand chose malgré tout même si vous appréciez la chose. A éviter par curiosité. A tenter si vraiment vous n'êtes jamais d'accord avec mes opinions.